A Vienne depuis lundi, j’avais fait front à tous les traquenards, tous les problèmes de logistique, de suivi … Je ne vous raconte pas. En résumé, toute ma semaine s’était passée à répondre à ceux qui étaient mécontents...des hôtels, des restaurants, de l’accueil, de tout et de rien.
Mais c’était fini ! Les contrats étaient signés ! Les directeurs avaient offert un week-end aux participants. Enfin, à ceux qui le voulaient bien, je serais volontiers rentrée chez moi, dormir et baiser avec mon mari, mais je n’avais pas le choix…
Enfin, cette semaine se terminait plutôt bien.
Je m’accordais un moment de détente et de réconfort dans un bon bain afin de libérer tous le stress de cette semaine. Celui-ci fut écourté, le temps de m’habiller, il était l’heure de descendre au restaurant. Je serais volontiers restée dans ma chambre, mais ma présence avait été jugée indispensable! Je me rendis donc au bar où avait lieu un buffet, un monde pas possible… ce qui m’arrangeait. Mon patron me fit juste un petit geste discret de bienvenue, Je n’en voulais pas plus. Ce soir, j’avais besoin de discrétion, de tranquillité, de calme. Quelque chose à boire? Je m’approchais du bar.
Une voix dans mon dos demanda :
- Que voulez-vous boire? Si vous le permettez?
Je me retournais.
Un homme d’une soixantaine d’années, souriant, m’avait fait cette proposition. Lasse, j’acceptais. Il revint avec deux coupes de champagne rosé, mon préféré.
Nous trinquons. Je savais vaguement qui était cet homme, un juriste tchèque, je crois. Sa présence me réconfortait. Tous ces gens occupés à boire, à se goinfrer de toasts, ou de petit fours, à ne parler que d’eux mêmes m’écœurait un peu. Tout naturellement, il me proposa de marcher un peu dans les jardins de l’hôtel.
Et aussi naturellement, j’acceptais.
Nous nous promenions d’un pas tranquille dans un grand parc. En dessous de nous, la ville scintillait de mille lumières. La soirée était douce. Nous parlions de tout et de rien.
Sa main descendit sur mes hanches, suivant délicatement du bout des doigts le dessin de ma frêle dentelle, sur mes fesses, sur mes cuisses…
Sur mon sexe. Un frisson traversa tout le corps.
- Arrêtez…lui chuchotais-je...
J’avais les jambes faibles, tremblantes. Je m’appuyais à son bras. Nous restons ainsi un peu de temps, puis nous reprenons notre promenade. Il y avait entre nous une curieuse intimité, une complicité. Il me tenait par l’épaule, je me blottissais contre lui.
- Rentrons…, lui demandais-je.
Dans le restaurant, la réception battait son plein. Il me demanda si j’avais faim, si je voulais y aller. Je refusais de la tête. Il me prit la main, en me regardant profondément et me demanda:
- Ta chambre … ou la mienne ?
On venait de passé au tutoiement. C’était tellement plus simple …
Je choisis la sienne et je le suivis. Il commanda une bouteille de champagne rosé. Je restais debout au milieu de la pièce, je le regardais. Il avait l’air d’un jeune galopin, souriant, un peu moqueur. On frappe à la porte, livraison du champagne, quelques minutes après, il pétillait dans les flûtes. Je n’avais pas bougé. J’étais là, comme une statue, au milieu de sa chambre. Il me prit par la main et me força à m’asseoir. Il m’apporta une flûte. Je trempais mes lèvres dedans, mes yeux rivés aux siens. Ils étaient gris très clair, amicaux, complices et me dis :
- Je m’appelle Michael. J’ai soixante ans. Je suis marié… Et c’est la première fois.
- Moi aussi, je suis mariée et pour moi aussi, c’est la première fois, je m’appelle Cathy et j’ai cinquante six ans, lui répondais-je.
Il s’approcha encore de moi, me prit le verre des mains. En riant, il me dit :
- J’ai l’air malin !
Il déposa les deux verres sur la desserte. Sans un mot de plus, il s’approcha de moi. Il était derrière mon siège, tout près. Je laissai aller ma tête en arrière, contre lui. Il se baissa un peu, posa ses deux mains à la base de ma nuque, il les laissa descendre autour de mon cou jusqu’à la naissance de ma poitrine. Puis il se pencha encore plus sur moi, et ses lèvres gourmandes remplacèrent ses mains. Mordillant le lobe de mon oreille, la douce courbe de mon épaule. J’étais pétrifiée. Je me sentais sur un nuage. Tous tournaient autour de moi. Et ce n’était pas le champagne… Rien n’avait plus d’importance que sa bouche sur ma peau. Dès qu’il se redressa, j’eus comme froid. Il me releva, me retourna et sa bouche fut sur la mienne, tendre, violente, possessive. Ses mains me caressaient le dos, j’avais des frissons partout, une drôle de sensation au ventre. Il s’éloigna un peu, juste pour mieux me voir. J’avais mis ce soir une robe de satin gris, boutonnée en diagonale. Il me prit la main, me fit tourner sur moi-même, pour mieux m’apprécier.
Puis il défait les boutons les un après les autres, doucement. La robe coula sur le sol, avec un murmure soyeux, et je me retrouvais dans ses bras. Seulement alors, sentant l’étoffe de ses vêtements contre ma peau nue, je me rendis compte que je lui avais offert mes lèvres ouvertes et rendu caresse pour caresse. Je sentais ses doigts sur tout mon corps, puis il s’agenouilla lentement devant moi, embrassant ma poitrine, mon ventre, même à travers ma culotte, mon buisson qui frémissait… Il remonta, toujours aussi doucement, il détaillait mon corps.
Du creux des ses paumes, il dessina l’arrondi de ma poitrine un peu fatiguée. Puis ses mains descendirent sur mes hanches, et sur mes fesses un peu coulantes. J’étais ravie d’avoir mis cette lingerie en soie gris souris rehaussée de dentelle vieux rose. Enfin il se déshabilla, il avait un corps encore souple. Il était un peu enrobé, mais sans trop. Un air de faux sportif de soixante ans! Confusément, mon regard s’abaissa jusqu’à son sexe, qui pointait haut, plein d’ardeur juvénile, j’en avais vraiment envie. Je lui pris la main en lui disant :
- Viens…
Et je le conduisis vers le grand lit où nous nous laissâmes tomber sur les couvertures, bouches mêlées, corps enlacés. Nous nous explorions, du bout des lèvres, du bout des doigts, aiguisant notre désir. Je caressais son queue, elle m’excitait en me caressant les seins, dont les bourgeons saillaient au travers de la dentelle des bonnets. Puis il entreprit de me débarrasser de ma petite culotte. Un par un, il défit les boutons des jarretelles, la descendit sur mes genoux et reboutonna les attaches sur les bas…
Je levais un peu les fesses pour l’aider à enlever le dernier rempart… Il passa et repassa sa main sur mon trésor enflammé, glissant un doigt délicat dans ma fente… Il avait un sourire très tendre, très gamin…
- Je te veux comme ça, me dit-il.
J’acquiesçais, et je restais ainsi à moitié habillée… Je devais vraiment avoir l’air d’une gourde, les jambes largement écartées, des bas, un porte-jarretelles et un soutien-gorge à balconnet, mais j’étais tellement bien… Il continuait ses caresses qui me rendaient folle. Il pencha la tête sur ma toison déjà irisée des perles de mon désir, l’embrassant à pleine lèvres, y glissant même sa langue… Je n’en pouvais plus…
- Viens … Prends moi, lui réclamai-je.
Il se mit entre mes jambes et présenta son membre à l’entrée de ma chatte en feu. Puis, il y eut cette délicieuse faiblesse dans les reins qui me rendit encore plus ouverte, offerte, docile. J’aurai voulu qu’il entre d’un seul coup, qu’il me remplisse complètement, mais en même temps, je voulais goûter, déguster, savourer chaque millimètre de sa chair entrant en moi… « Doucement …». Il me comprit et entra lentement. Quand il fut complètement en moi, je nouai mes jambes autour de sa taille, le bloquant en moi, sans bouger.
Il y avait tellement longtemps que je n’avais connu une telle plénitude ! Puis il se retira un peu, je détachais mes jambes, et il entra et sortit de moi puissamment, longuement… Sa queue labourant mon petit jardin et tout éclata dans ma tête, dans mon bas-ventre, dans mon corps entier. Je me cambrai, les mains crispées sur le drap, projetant mon bassin vers lui… Je le sentis jouir et bouillonner en moi, puis je m’effondrais épuisée, comblée !
Il finit de me déshabiller, enlevant le porte-jarretelles et le soutien-gorge avec beaucoup de tendresse, de douceur. Entièrement nus l’un et l’autre, nous restâmes longtemps côte à cote, sans rien dire, juste une petite caresse de temps à autre. Il s’étira et me demanda :
- J’ai une petite faim, pas toi?
Éternel masculin! Bien sûr que j’avais faim aussi. Il nous commanda une petite collation, et une nouvelle bouteille de champagne. On frappa à la porte. Il bondit du lit à la salle de bain, et s’en fut ouvrir en peignoir. Quant à moi, je me pelotonnais sous les draps.
Il sortit un deuxième peignoir de la salle de bain et me l’offrit. Nous nous installâmes de part et d’autre de la petite table, confortablement lovés dans les fauteuils, et il nous prépara quelques petits toasts avec beurre, jambon, fromage et autres petites gâteries, et nous fîmes une dînette de poupée charmante, entrecoupée de regards, de petits gestes. Nous parlions de tout, de rien, surtout de ces petits riens qui tissent une intimité.
La journée avait été fertile en événements, et je commençais à avoir sommeil. Il me proposa de partager son lit. Je me laissai faire, l’idée de me rhabiller et de gagner ma chambre me fatiguait rien que d’y penser. Je laissais le peignoir sur un fauteuil et me coulais nue entre les draps. Il éteignit les lumières, ne laissant qu’une petite lampe sur un dressoir.
Je dus dormir profondément comme une masse. Une heure ? Un siècle ? Puis, j’émergeais doucement, encore dans un demi-sommeil, je sentais ses caresses délicates comme un vol de papillon. Je me tournai paresseusement sur le ventre. Il me pétrit longuement le dos, les épaules, la nuque. Puis, il prit possession de mes fesses, de la secrète vallée qui les sépare, taquinant au passage mon petit trou plissé … qui ne demandait qu’à s’ouvrir sous une tendre pression. Il dut sentir mon envie et introduisit un petit bout de doigt là où, dit-on, sont les portes de l’enfer. Plus qu’à moitié endormie, je me cambrais sous cette délicieuse agression. Quand vint à frapper à ma porte de derrière autre chose que son doigt, je sortis complètement du sommeil. Je m’aperçus qu’il avait repris force et vigueur. N’ayant jamais été farouche partisane de la sodomie, je lui demandais de me laisser faire. Je pris son sexe dans mes mains, puis dans ma bouche. Quand je jugeais qu’il avait la consistance voulu, j’enjambais mon amant et m’empalai sur ce pieu, tournée non pas côté face, mais côté pile.
Ainsi, accroupie sur lui, j’avais sa queue plantée bien profondément en moi, et je lui offrais mes fesses dont il s’empara des deux mains. Je me balançais doucement, les seins caressés par ses cuisses. J’étais en transe, quel extase !
Plus encore, quand je sentis son pouce entrer doucement par la porte de derrière, je me penchais encore plus, la tête entre ses jambes et « oh délice », il introduisit son deuxième pouce à côté de premier. Je me retenais pour ne pas crier mon plaisir, mordant les draps … Mais quand il entreprit de me masser l’anus, tantôt des pouces, tantôt de doigts, je fus prise d’un tremblement prémices merveilleuses d’un orgasme qui ne tarda pas à me submerger, dévastant tout sur son passage, comme un raz de marée.
C’est à peine si je sentis qu’il était sorti de moi et que par une savante manœuvre, il me prit en levrette. Je jouissais, je coulais de partout sous ses coups de boutoir. Et quand sa sève bouillonnante jaillit au plus profond de moi, j’eus comme une explosion dans tout mon corps qui me laissa sans force, comme tétanisée. Puis le calme revint, lentement. Nous étions à nouveau couchés côte à côte, vidés, épuisés. Deux fois la même nuit… A notre âge!!!
Le jour se levait derrière les rideaux. Il fallait nous quitter, après cette folle nuit. J’enfilais simplement ma robe sur moi, pris mes petits dessous à la main. Il était debout devant moi, en peignoir, il m’embrassa fougueusement. Puis me poussa dehors, je regagnais discrètement ma chambre, juste le temps de prendre une douche, descendre mes bagages, un petit déjeuner sur le pouce, et il était l’heure du bus pour l’aéroport.
Je ne revis jamais Michael. Quelque temps plus tard, je reçus une carte postale de Prague, avec comme tout commentaire. « Jamais avant … et jamais plus! »
Dans mes archives, je retrouvais une adresse de mail, et je répondis.
« Moi aussi … moi non plus!».
Mais il restait quelque chose de très précieux tout au fond de mon âme, dans mon jardin secret.
Et maintenant, quand je fais l’amour avec mon mari, je ressens beaucoup plus profondément tout ce que nous avions raté, par lassitude, par usure, par habitude et aussi par paresse.
Je ne laisserais plus jamais cette relation routinière s’établir entre nous.
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