La Croix et la Bannière

Récit érotique écrit le 08-03-2021
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Catégorie Couple

Qu'est-ce qu’elle est moche. 


Mais vraiment très moche. 


Elle a une fausse tête. 


Mais bon, j’ai faim. 


C’est dommage, pourtant au téléphone elle avait une voix très agréable, elle paraissait avenante. Une copine nous a mis en relation car j’avais envie de niquer après une rupture douloureuse et elle était célibataire. Alors je me suis mis en tête de me la faire et j’imaginais son doux visage, ses cheveux bruns, son sourire charmeur, son regard innocent, sa peau douce, ses courbes parfaites, je nous voyais faire l’amour avec passion et tendresse. Je ne pouvais m’empêcher de rêver, de m’imaginer un être parfait, la femme de ma vie. Je nous voyais nous promener en nous tenant par la main, en nous regardant dans les yeux avec un air niais qu’on retrouve dans les séries débiles pour adolescents. Emportés dans un vortex d’émotions, de sentiments, d’amour... 


Tu parles, quand j’ai vu sa photo j’ai cru que j’allais vomir. Elle est hideuse. Quand elle sourit ses yeux sont tellement plissés qu’on ne les voit pas. Elle a les cheveux courts et coiffés à la nitroglycérine ce qui donne une tignasse difforme sur la tête, on dirait une perruque à l’envers. Une dentition semi-pourrie, quelques dents droites, d’autres non, une palette large de couleurs, forçant indubitablement sur le foncé. Elle est plate comme la Terre avant Copernic. Elle n’a aucun charme, aucun trait agréable, des boutons un peu partout. Sa peau est tellement grasse que l’on pourrait en déduire qu’elle s’est enduite de graisse de porc (celle qui est au-dessus de la rillette) pour être cuisinée comme un abat de mauvaise qualité ou une viande avariée. 


Mais bon, j’ai faim. 


Alors je fais le voyage, nous devions nous rencontrer avec des amis, et moi je devais passer la nuit chez elle, car il faut bien dormir quelque part, alors comme par hasard ça sera chez elle, comme si de rien n’était, comme si je n’avais pas du tout l’intention de la défourailler. Mise en place du schéma classique : on boit un verre, puis deux, on raconte des histoires dont tout le monde se fout, on fait semblant de s’intéresser l’un à l’autre, et ensuite on découvre par le plus grand des hasards que nous avons des affinités, quelle coïncidence. Un jeu de séduction à la con, histoire de donner un semblant de forme et de crédibilité à une rencontre qui, de toute façon aboutira par une pénétration. 


Cela fait des heures que l’on discute, nous enchaînons les sujets de merde et les rires de circonstance pour se donner l’impression que l’on se découvre mutuellement et que le sexe se fera avec des sentiments. Tout ceci n’est qu’un simulacre de sincérité, une étape dans le processus par lequel il faut passer car il est de coutume de le faire et au final, il n’y a que dans les films qu’on baise après un simple regard car c’est écrit dans le scénario pondu par un type pervers et peu inspiré. Elle n’attend que ça, moi aussi. Au moment où j’estime que nous avons suffisamment fait semblant de s’être connu par hasard et de s’apprécier mutuellement car nous sommes deux personnes formidables qui s’entendent bien, je me décide, et j’enfourne ma langue dans sa bouche, entre ses dents pourries, afin de caresser sa langue de bœuf et d’échanger un maximum de salive, ainsi que toutes les bactériques qui vont avec, et les morceaux de bouffe qui trainent par ci par là dans nos cavités buccales respectives.  


Nous nous embrassons très longtemps. Nos langues s’entremêlent avec ferveur et douceur, la bave coule de nos lèvres humides jusque dans le cou. Je suis surexcité à ce moment car je me dis que nous allons faire l’amour avec passion et tendresse. Je bande avec tant de motivation que mon froc me fait mal, ma Tour de Pise est tellement dure qu’elle pourrait creuser un trou géant dans la terre qui nous permettrait d’aller directement en Chine, ou à Taiwan si on vise bien, un marteau pilon qui n’attend que d’être libéré de ce vêtement trop étroit pour accomplir son œuvre violente. Je dois avoir tellement de sperme dans mes couilles qu’il suffirait probablement à refaire le crépi d’une maison hollywoodienne. Je ne pensais pas que l’on pouvait être aussi excité en embrassant une moche. Mais le fait est que mon excitation ne venait pas d’elle, car soyons honnête, il n’y a pas assez de vodka sur Terre, mais de l’idée de pénétrer un vagin brûlant, fourni par notre instinct et notre patrimoine génétique, aussi entravé soit-il par les normes et les mœurs que l’on s’astreint à multiplier depuis des millénaires en inventant des dieux, des symboles, des restrictions médaillées d’or aux concours de la stupidité, alors qu’on parle de la seule raison de notre existence en tant qu’être vivant : la reproduction. Car en tant qu’être vivant, je meurs d’envie de niquer, et même si ma partenaire du soir a le physique d’un pangolin après une série de tonneaux en voiture et l’envergure intellectuelle d’un balai d’essuie glaces, ça va me permettre de soulager la pression et de transformer mes deux pastèques en raisin secs. 


Nous commençons à nous déshabiller, je lui retire sont haut ainsi que son soutien-gorge, et le spectacle qui s’offre à mes yeux est d’une beauté tragique. Elle est plate. Très plate. Prodigieusement plate. Je ne comprends pas pourquoi elle porte un soutien-gorge car elle n’en a strictement aucune utilité. J’ai déjà vu et touché des filles plates, mais d’habitude il y a toujours au moins un souvenir d’attribut, une trace de quelque chose d’organique, une forme qui rappelle qu’à cet endroit il y a un élément du corps humain qui est une mamelle de mammifère, ou quelque chose qui s’en rapproche. Ici, il n’y a que désolation, le vide sidéral, deux raisins secs en guise de tétons et de la peau sur un torse plat qui donne l’impression de s’être pris un fer à repasser géant à la naissance. Elle est tellement plate qu’on pourrait fouetter ses tapis de voiture contre sa poitrine. Je suis un peu déçu par ce manque d’équipement, mais n’étant moi-même pas un dieu grec, et ne considérant pas le manque d’obus au niveau de la poitrine comme rédhibitoire, je passe outre et pose mes mains sur d’autres endroits où il y a quelque chose à toucher. 


Nous souhaitons accélérer l’intensité des préliminaires, ainsi donc, nous décidons de nous diriger vers la chambre où un grand lit nous attend pour nos ébats passionnés. Je me dis encore qu’elle peut être un bon coup et j’ai confiance dans ma virilité. 


Nous sommes allongés côte à côte, en sous-vêtements, avec un air niais. Je sens sa main se diriger vers mon caleçon dans lequel mon sexe en érection commence à s’impatienter, je sens l’excitation monter en moi, sa main entre dans le caleçon et se saisit de mon pénis torride. Je sens qu’elle va me faire des choses extraordinaires. Sa main, tenant mon phallus comme un bâton de Maréchal, elle donne un coup de main vers le bas si soudain et violent que j’ai cru qu’elle m’avait arraché le frein. “aïe, doucement c’est fragile !” crie-je spontanément dans un mélange de surprise et de douleur, tout en retirant sa main. Je ne comprends pas ce qu’elle a voulu faire, peut-être a-t-elle voulu me branler et ça s’est transformé en acte manqué ? Je n’ose imaginer l’état de ma bite si elle m’avait masturbé de cette façon, probablement qu’elle serait en lambeaux, comme si elle venait de passer au mixeur. Elle voulait sans doute bien faire, mais en tout cas, cette première approche de mon membre fut un désastre, mais je ne suis pas grisé en me disant que ce n’était qu’un accident. 


Deuxième tentative. Pendant que j’essaye avec mes doigts de trouver les lèvres de son vagin sous la forêt de poils qui couvre son sexe, elle se rapproche, reprends mon pénis dans ses mains puis le met dans sa bouche. A ce moment mon excitation revient à son comble, et cette initiative me remets en confiance car je suis convaincu qu’elle va me faire une fellation voluptueuse et pleine de délicatesse. Mes espoirs sont rapidement douchés quand je sens ses dents râper la peau de mon gland. 

Je commence sérieusement à me poser des questions, est-ce la première fois qu’elle voit et qu’elle touche un pénis ? Fit-elle ça car elle pense que ça excite les hommes ? Essaye-t-elle de me surprendre par ces gestes ? Ce que je ressens est un mélange de stupéfaction et d’incompréhension. 


Et pourtant j’ai toujours faim. 


 Etant donné que les préliminaires n’ont pas apporté un degré de satisfaction, ne serait-ce que s’approchant du minimum syndical, je me dis que cette expérience cosmique peut être sauvée par un coït jouissif qui fera oublier des débuts complètement ratés, et peut-être même le physique curieux de ma partenaire. Car oui, il reste encore l’essentiel à faire voyons. Il y a encore une chance pour faire de ce moment quelque chose d’inoubliable ! 


Effectivement ça le sera. 


Après s’être embrassés encore et encore et caressés tout le corps je me décide à entrer en action, à passer à l’essentiel. Je me place au-dessus d’elle et introduit une main entre ses jambes pour les écarter. En théorie, et basant sur mes expériences précédentes, c’est à ce moment que la partenaire doit écarter les jambes pour me prendre entre elles. Bien entendu, ce n’est pas ce qui arrive. Elle ne bouge pas, ne réagit pas. C’est extraordinaire, c’est au moment où elle est sensée offrir son sexe à moi pour être pénétrée que ses jambes restent raides. Je refrène au dernier moment un “bon, on baise ou on ne baise pas ? Il va falloir se décider !”. Je me pose vraiment la question, néanmoins je vois qu’elle n’est pas fermée, elle ne bloque pas les jambes, c’est comme si elle ne comprenait pas que le moment était venu de les écarter. Elle attend sans doute que je les écarte à la manivelle, mais elle ne va tout de même pas participer à l’effort voyons. Je me demande si elle en a tout simplement envie. Je me dis que oui car son sexe était incroyablement humide quand j’y avait introduit mes doigts. Alors je pose la question “Tu n’en a pas envie ?”, elle me répond que oui et me demande de venir en elle (merci Majesté). Me voilà rassuré.  


J’écarte donc ses cuisses une par une pour me placer, comme on déplace des jambons au comptoir du rayon charcuterie du supermarché. Elles restent dans la position dans laquelle je les aie laissées car elle ne participe toujours pas, et ne cherche pas de position plus confortable. C’est là que je me rends compte qu’elle fait l’étoile. La fameuse et légendaire position de l’étoile. Le doute m’habite (sic), ai-je fait quelque chose qu’il ne fallait pas ? Ou n’ai-je tout simplement pas de bol ? Après avoir failli m’arracher le frein et mordu le gland, je suis récompensé par l’étoile. Et pourtant je bande toujours comme un porc, car la perspective d’un vagin humide continue de m’exciter. 


Je me fraye tant bien que mal un chemin dans sa forêt amazonienne et la pénètre doucement en étant convaincu qu’elle va aimer cela. L’expression de son visage reste inchangée. Avec ou sans pénis dans son vagin, l’expression de son visage reste la même : celle d’une pervenche qui vous regarde sans émotion ni compassion lorsque vous exprimez votre outrage après avoir découvert l’amende de merde posé derrière l’essuie-glace de merde. 


Je commence à faire des vas et viens entre ses jambes droites pour voir si elle se rends compte que je suis entré en elle. Je fais ça doucement, en prenant soin de visiter tout son vagin. Mais je constate, consterné, que son expression est toujours la même, elle ne montre aucun signe d’excitation, aucun signe de satisfaction, aucune volonté manifeste d’aller plus loin. Elle ne bouge pas, ne gémit pas, ne me touche pas, elle se fait juste prendre. J’ai l’impression de baiser une poupée gonflable made in china. 


De mon côté et face à ce manque d’entrain et tout ce qui se passe depuis le début, je suis toujours excité, car j’avais tellement faim. Dans le cadre d’une relation sexuelle standard, j’aurai débandé depuis longtemps. Et pourtant, mon érection ne faiblit pas. Ce doit être hormonal car je suis prêt à violer une chèvre. 


Je change de rythme et je décide d’y aller avec plus de vigueur, peut être attend-elle cela ? Je fais des vas et viens avec plus de vigueur et je vais aussi profondément que possible, elle pose ses mains sur mes fesses et je les contracte en m’imaginent que j’ai de belles fesses musclées. En réalité mon derrière est aussi plat que son devant. J’ai la musculature d’un insecte qui vient de s’échapper d’un camp de concentration, la pilosité d’un mammouth de Sibérie et la masse graisseuse d’un pachyderme qui sort d’un repas avec Gérard Depardieu. Je ne vois toujours pas d’évolution dans son langage corporel, sa tension artérielle semble d’une stabilité à toute épreuve.

 

Je décide alors de changer de position, je me dis qu’en la mettant au travail, elle va peut-être commencer à initier quelque chose. Je me retire et me couche à côté d’elle en lui demandant de venir sur moi. Elle s’exécute, mais alors que je m’attendais à la voir s’assoir sur mon chibre et me chevaucher tout en la tenant par les hanches, elle se couche toute droite sur moi, comme un corps sans vie. 


Elle n’a même pas écarté les jambes, elle s’est tout simplement couchée toute entière sur moi, et elle me regarde avec la même expression de visage que depuis le début, c’est à dire vide. Moi qui avais l’ambition de faire bouger les choses, je me retrouve dans la même situation burlesque, en ayant simplement inversé la position de nos corps. 


Ce désastre sexuel se métamorphose en chemin de croix. A ce moment, je suis perdu et je me demande ce qu’elle attend de moi, ce qu’elle veut faire, et surtout comment elle veut le faire, ou ne pas le faire. 


Finalement, et contre toute attente, elle décide de faire quelque chose. Dans un mouvement digne de David Copperfield, elle réussit à remettre mon sexe dans son vagin sans l’aide de ses mains. Elle commence à faire de petits mouvements presque imperceptibles de vas et viens. Elle fait ce qu’elle peut dans cette position assez peu pratique il faut dire, alors je participe à ces mouvements pour leur donner un peu plus de forme et que ce coït ressemble un tant soit peu à un coït. Je me dis qu’enfin il va se passer quelque chose d’excitant ! Mais non.  


C’en est trop pour moi et je ne veux pas que cela continue car s’en devient ridicule. Je veux jouir pour en finir, alors je ferme les yeux et je commence à me représenter une fille au charme ravageur qui me chevauche avec passion comme si j’étais le plus bel étalon du monde. Je repense à cette belle brune que je m’imaginais avant de me retrouver face à la photo sur laquelle je découvris la moche que j’allais baiser. Je finis par jouir en elle. Ce fut un orgasme presque inexistant, j’arrivais au bout du calvaire mais ce qui aurait dû être une apothéose de plaisir, une extase qui me fait chavirer, s’est avéré n’être qu’un léger souffle. J’ai éjaculé dans son vagin, et le plaisir que j’ai ressenti n’en était pas un. C'était plutôt un soulagement, celui d’avoir vidé mes couilles et d’en avoir fini avec cette catastrophe sexuelle. J’ai fait uniquement le geste reproducteur, sans plaisir aucun. Ma prostate a fait son travail.  


Ma bite a déposé mon sperme dans son vagin. Tout ça pour ça. Je n’avais plus faim. 


Elle continue ses petits mouvements en m’écrasant de tout son poids comme si elle n’avait pas remarqué que j’ai éjaculé. Je luis dis alors que c’est fini, et qu’à ce moment je commence à débander. 


Alors elle esquisse un sourire et je crois dénoter sur son visage de la satisfaction, comme si elle était contente de ce qui venait de se produire. 


Elle se relève et se mets bien au-dessus de mon ventre pour regarder le sperme tomber de son vagin et me dégouliner dessus. C’est dégueulasse. Je lui demande de se pousser car m’enduire de sperme n’est vraiment pas un truc qui m’excite. 


Elle va dans la salle de bain pendant que j’essuie la rivière de foutre qui s’est étalée sur mon ventre. 


Elle revient et m’embrasse en me disant “merci, c’était super”. Je n’ai pas répondu car j’ai d’abord cru à une plaisanterie. J’ai voulu répondre spontanément “non c’était de la merde” mais j’ai juste esquissé un petit sourire poli pour ne pas avoir à commenter la déroute qui venait d’avoir lieu. 


Cette abomination m’a dégouté du sexe, à tel point que je ne me suis pas branlé pendant un mois après cela car je n’en avais tout simplement plus envie. 

 


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08-03-2021 1 1790

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