I was just a gigolo : la mère et les filles

Récit érotique écrit par Odan le 26-08-2023
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Catégorie Anal

« I’m just a gigolo Â», vous connaissez la chanson ? C’est l’histoire de ma vie. J’ai commencé des études, mais franchement, non seulement ça ne m’intéressait pas, mais en plus j’avais d’autres choses à faire ! J’adore sortir, j’aime danser, j’aime boire, j’aime la fête ! Seulement tout ça, c’est bien joli, comme dirait ma mère, mais faut manger, et qu’est-ce que tu vas faire de ta vie, et tu crois que l’argent ça pousse dans les arbres, et patati et patata… Bon, faut pas lui en vouloir, elle s’inquiète, et elle a pas de thunes non plus à me donner. Donc j’ai rapidement compris que, jeune et beau gosse, ça durerait pas, et qu’il fallait donc faire fructifier le capital avant de l’avoir perdu. Je me suis mis à me taper des vieilles, mais attention, je choisis : friquées, esseulées, pas trop tapées. Et même avec ces critères, il y a du monde. J’ai vite appris à abuser, à ne jamais payer – c’est une règle absolue, dès le premier soir – et à ne pas m’attacher.

Je vous raconte deux expériences.

La première. Je savais pas trop comment procéder, je me disais qu’il fallait être galant, mais assez mâle viril en même temps, et je ne savais pas trop s’il fallait être très direct ou au contraire ambigu. C’était dans un hôtel en Tunisie, et je subissais la concurrence féroce des Tunisiens. Mais je savais bien qu’il y en aurait au moins une qui préférerait un Français. J’étais donc là à observer, tergiverser, hésiter, quand une Espagnole bronzée comme Athéna – enfin, comme une statue d’Athéna en bronze, évidemment – m’a abordé en me demandant si j’allais me décider ! Carrément… Et moi qui croyais que je devais draguer ; ben non, pas la peine, se faire draguer, c’est encore plus simple. Je peux vous le dire, ça n’a pas traîné : cinq minutes après, on entrait dans sa suite grand luxe, dix minutes après, elle gueulait des insanités en espagnol à quatre pattes sur le lit, écartant son cul avec ses mains le plus qu’elle pouvait. C’était assez clair – et je ne comprends pas un mot d’espagnol – elle ne me voulait pas seulement dans sa chatte, qu’elle avait large et dégoulinante, elle me voulait aussi dans son cul, plein, rebondi, accueillant, chaud, un cul de rêve. Le soir même, elle m’emmenait bénéficier de ses largesses dans un resto de poissons, et la nuit même, je reprenais des fruits de mer plein la bouche. Elle avait des seins tout frais sortis des mains d’un chirurgien, fermes et rebondis, et j’ai éjaculé entre ses deux globes parfaits – l’inoubliable branlette espagnole – plus d’une fois. Et surtout, elle avait faim : le dernier jour, elle a voulu rester à l’hôtel toute la journée. On ne se rend pas compte, mais c’est un boulot : faites-le six fois dans la journée, en levrette, en missionnaire, par devant, par derrière, et encore, et encore… vous verrez ! Une semaine presque tous frais payés, sinon que j’étais débutant, j’avais payé l’avion, un hôtel de merde où je n’ai jamais dormi, et elle ne m’a pas fait d’énormes cadeaux… Bref, j’avais appris quelques bases, j’avais usé des largesses de son cul, mais pas trop de son portefeuille, et je rentrais à Paris sans avoir gagné grand-chose. Un cadeau important quand même, l’adresse d’un hôtel de luxe parisien, que je ne vous donnerais pas, mais dont elle m’indiqua que « pour un garçon comme toi, tu verras, c’est bien Â» (en espagnol, avec des signes, mais on s’est compris).

Une autre, dans cet hôtel. L’expérience à ce jour la plus marquante de ma vie. J’arrive le soir, je m’installe au bar et je commande un whisky très cher. Là, je déguste, j’ignore superbement qui passe ou pas, je ne regarde pas : je ne suis pas en chasse, je suis un appât. Un jean serré – indispensable, très serré, et si vous n’avez pas ce qu’il faut où il faut, achetez une coque ! –, une chemise claire – pas trop de fanfreluches, de motifs, etc., non, sobre, viril – très ouverte, un parfum d’homme, quelque chose d’original et fort – Grey Flannel, très bien, ou Chêne de Lutens, mais c’est beaucoup plus cher. Des bijoux ? pas nécessaire mais possible : chevalière, boucle d’oreille, rien. Moi, c’est rien. Et des pompes qui accrochent : rouges, noires à pois, en python, une en daim et l’autre en cuir, peu importe, du moment que ça accroche. Ce soir-là, des mocassins en daim rouge, pieds nus dedans évidemment. Une demi-heure à siroter mon whisky, et au moment de partir « non monsieur, c’est déjà payé Â». Si vous devez payer, c’est que rien n’a mordu, et si rien n’a mordu, changez de boulot ! Je regarde si ça me plaît ou non, si oui, je vais m’asseoir à la table en commandant un autre whisky, si non, je vais saluer poliment, je glisse un compliment bien tourné, mais je ne m’attarde pas. Si oui, après le deuxième whisky, je réclame à manger et si le resto ne me plaît pas, je me casse ; mais en général, elles savent choisir. Pas trop de parlotte, pas trop de confidences – si nécessaire, suivant la situation, j’invente, je brode – plutôt du mystère, une force retenue… D’autant qu’il faut que j’évalue : combien en tirer, combien de temps la tirer ? Donc après retour à l’hôtel, nuit de jambes en l’air, et toujours faire ce dont elle n’a jamais osé rêver, ça peut varier : brutal ou doux, cunni ou sodomie, lui prendre la bouche… Ce soir-là, c’était une française, la belle cinquantaine. Blonde méchée, cheveux mi-courts, la légère opulence des femmes de cet âge qui s’entretiennent, la poitrine encore ferme mais lourde, taille moyenne, habillée avec classe, c’est-à-dire à la fois goût et discrétion : une robe noire, mais coupée parfaitement, moulée sur elle, mi-cuisses, la jambe bronzée et musclée, les sandales fines, dont le prix est inversement proportionnel à la quantité de cuir. Peu de maquillage, du rouge pas trop rouge, les yeux à peine soulignés, très joli bleu. Un collier sur son cou, or lourd tressé. Elle s’ennuyait. Elle s’ennuyait ce soir-là, mais surtout elle s’ennuyait dans la vie. Beaucoup d’argent, divorcée deux fois, deux filles – une à chaque fois –, du flair dans les affaires, mais seule. Elle cherchait du rêve d’un soir, et elle savait que ça s’achète : un mec jeune, bien gaulé, qui la ferait jouir, qui lui dirait que c’est la première fois, qui lui jouerait du violon, qui lui chanterait des cantilènes, mais qui ne chercherait pas non plus à trop y faire croire, un jeu en somme bien huilé, des rôles bien joués. Elle ne voulait pas trop de mensonges, mais juste un peu de rêve. Je lui servais le dîner commandé : de la galanterie, de la classe, un peu de mièvrerie mais toujours en souriant à moitié, et mon secret, toujours servir ce qu’elle n’attend pas, ce qu’elle ne sait pas qu’elle veut. Avec elle, ce n’était pas sexuel, c’était dans les rapports humains. Elle avait l’habitude de commander, et elle avait envie, non pas d’être commandée, encore moins brutalisée, elle n’aurait pas supporté et ça n’est pas trop mon genre de toutes façons, mais subtilement dirigée : elle avait envie de ne s’occuper de rien, de se laisser porter. Elle me proposa d’aller manger au resto – très bien – de l’hôtel ; je refusai, et je la pris par le bras. Un peu surprise, elle me laissa faire en souriant. Dehors, je l’emmenai à quelques rues de là, dans un resto que je connais bien, et pas très cher : pour elle, deuxième surprise. Je commandai, je commandai pour moi et pour elle, je commandai le vin. Elle prit d’autant plus plaisir à ce repas qu’il était inattendu : je ne cherchais pas d’emblée à la faire payer, je ne cherchai pas à l’éblouir inutilement – elle en avait vu d’autres –, et je la fis rire souvent. Le repas terminé, je ne me pressais pas de rentrer à l’hôtel, la nuit était agréable, je l’emmenais hors des sentiers battus. Une rue de Paris toute proche, mais qu’elle ne connaissait pas, et dont Balzac fait une description inoubliable – cherchez un peu… –, un peu d’esbrouffe culturelle, un peu de patience, avant le retour dans sa suite. Là, c’est elle qui me surprit. Elle ne se jeta pas sur moi, et me dit qu’elle allait dormir, et que je pouvais m’installer sur le sofa du salon. Je lui demandais si c’était vraiment ce qu’elle voulait, et elle me répondit tout sourire : « Ã  mon âge, je sais ce que je veux, et je sais aussi quand j’ai envie ; et je suis du matin, donc faites ce que voulez de la nuit, mais j’aimerais beaucoup vous voir là au petit matin Â». Je retournai au bar de l’hôtel, consommais peu, sur sa note, puis dormis sur le sofa, et au petit matin, je pris discrètement une douche avant de me glisser sous ses draps. Elle dormait encore, dans un déshabillé admirablement peu habillé. Sa peau avait la chaleur des peaux endormies, la langueur du sommeil, ses cheveux défaits la rendaient très attirante, sa pose alanguie me fit bander. Je me plaçais derrière elle, remontais légèrement son déshabillé et collais mon sexe contre elle. Dormait-elle encore ? Puis une de mes mains glissa sous son déshabillé et prit un de ses seins, le caressa, le palpa doucement. Elle recula contre moi, murmurant qu’elle adorait être réveillée ainsi. C’est donc ainsi que je la pris, doucement, sans trop de fioritures, glissant mon sexe enduit de salive entre ses fesses, puis en elle, relevant une de ses jambes pour rendre plus aisée mon intromission. Et une fois en elle, j’entrepris un mouvement de plus en plus fort, atteignant rapidement le fond de sa chatte maintenant bien ouverte, butant en elle, dans le bruit de claquement de mes couilles sur ses fesses, le bruit de mouille qui vient abondamment, et je glissai une main devant pour martyriser son clitoris, qu’elle avait assez gros et sensible. Ce n’était pas une expansive : elle respirait de plus en plus fort, mais ni cris ni mots crus ni rien. Elle n’aurait pas autant mouillé que je me serais demandé ce qui se passait. Mais elle mouillait vraiment, elle en trempait les draps, et ma bite glissait en elle à chaque fois plus vite, plus fort. Elle m’arrêta soudain, voulant me chevaucher. Quel spectacle ! Ses seins lourds, qu’elle tenait de ses mains et qui ballotaient au rythme de nos mouvements, ses cuisses musclées autour de moi, son cul que je soulevai de mes deux mains à chaque fois, et ses yeux. Elle me regardait d’une façon curieuse. A la fois toute à son plaisir, le regard parfois perdu, et en m’observant avec attention. Je crois qu’elle m’évaluait elle aussi, elle me jaugeait. C’était en fait très excitant, et je bandais plus dur encore. Et plus je bandais, plus je la pilonnais ; plus je la pilonnais, plus elle me regardait. Nous étions tous les deux trempés de sueur et de mouille, dégoulinants, et excités comme jamais. Je la fis se retourner pour la prendre en levrette, et c’est ainsi, ses mains agrippées au drap, la tête dans l’oreiller, qu’elle jouit enfin, silencieusement, mais dans un tremblement de tout le corps qui témoignait assez que j’avais rempli ma part du contrat. Je fis attention, quant à moi, à ne pas éjaculer en elle, et je me vidais sur ses fesses, abondamment.

Sans un mot, elle me prit par la main pour que nous allions sous la douche. Là, tandis que je faisais mousser le savon sur elle, que je la lavais et qu’elle se laissait faire, elle établit une sorte de contrat. « Je ne suis pas assez vieille ou folle pour croire que je suis encore jeune, et que vous seriez fou de moi. Je ne suis pas assez désespérée pour vous le demander. Mais vous me plaisez, à tous égards, et j’aimerais que nous passions un moment, quelques jours, quelques semaines, quelques mois, ensemble. Mais ce n’est possible, si vous en êtes d’accord, qu’à quelques conditions. 1. J’ai un travail, important, dans lequel j’entends que vous n’interfériez pas ; 2. J’ai une famille, deux filles, que je vous présenterai peut-être – elles savent comment je vis –, cela me regarde, mais là encore, pas d’interférence ; 3. J’ai de l’argent, beaucoup, et je vous entretiendrai largement – je pense que vous ne serez pas déçu – le temps que tiendra notre accord ; 4. Chacun de nous est libre de rompre cet accord, sans préavis et sans explication, mais, pitié, sans discussion. Je vais m’habiller pour partir travailler. Si l’accord vous convient, vous serez au bar ce soir, et si personne ne vous a encore payé votre whisky, je le ferai. Â» Avant de sortir de la douche, elle s’agenouilla devant moi, prit mon sexe entre ses lèvres, me fit infiniment bander… puis s’arrêta là : « il faut bien que vous en ayez un peu envie, non ? Â» minauda-t-elle. Et elle s’éclipsa.

Je rentrai chez moi me reposer, me préparer, choisir avec attention ce que j’allais mettre… Je sentais que ce qu’elle me proposait là risquait de ne pas se reproduire, il ne fallait pas manquer l’occasion. Elle me plaisait, les clauses du contrat me plaisaient, il ne s’agissait pas de la tromper ou de lui faire croire je ne sais quoi, mais de profiter de ce qui se présentait, pour elle comme pour moi. Je passais la journée à traîner dans une expo, quelques emplettes, je fus tenté d’envoyer un gros bouquet dans sa chambre – mais c’est contraire aux principes du gigolo : ce n’est pas à moi de faire des frais, et ça enverrait un signe que je m’accroche, alors que ce n’était pas le cas – puis je m’installai au bar de l’hôtel, et le garçon me servis mon whisky, sans glace évidemment. Elle mit longtemps à venir, comme si elle attendait que quelqu’un d’autre me ferre, mais je savais aussi me rendre indisponible… Elle vint enfin, vers neuf heures, s’assit à côté moi, commanda un cocktail léger, et la discussion s’engagea comme si elle n’avait pas cessé. Pas de resto ce soir, nous nous dirigeâmes directement vers sa suite, et nous étions encore dans l’ascenseur que j’avais déjà à moitié défait sa robe et dégrafé son soutien-gorge. J’avais envie de ses seins, là, tout de suite, j’avais envie de la prendre vite, et je voulais qu’elle sente ce désir, qu’elle apprécie ma fougue, ma jeunesse. La porte à peine fermée, c’est elle qui me plaqua au mur pour défaire les boutons de mon jean et extirper mon sexe tendu. « Je reprends là où on en était ? Â» me demanda-t-elle d’un air mutin. Elle savait faire la jeune fille, elle jouait ça à merveille, mais la technique de sa langue sur ma verge n’avait rien de celle d’une débutante. Une fois tendu comme elle me souhaitait, elle se releva en laissant glisser sa robe à ses pieds, ôta prestement son string et me tendit les fesses en s’appuyant au mur. Je la pris comme ça, presque d’un coup, mes mains sur ses hanches, décidé à jouir d’elle, concentré sur le plaisir que me procurait sa chatte brûlante, la vue de son dos et de ses fesses, son silence pendant l’amour. J’aime cette retenue de sa part, qu’elle ne sente pas obligée à des miaulements feints ou une indécence factice. Je me retirai avant de jouir, et elle me poussa sur le sofa, en m’indiquant que c’était bien assez, et que, décidément, elle était du matin. Sans blague ? elle allait me laisser là, comme ça ? A mon regard un peu perdu, elle éclata de rire, s’allongea sur le sofa en relevant les jambes, impudique et sublime, et m’invita à venir en elle, encore, et qu’après tout, elle pouvait faire une exception, d’autant qu’elle était tout de même passablement excitée, à en juger par la cyprine qui dégoulinait entre ses fesses. Je la pénétrai donc de nouveau, moins brutalement, plus intimement, plus tendrement peut-être, frottant d’abord mon sexe contre son clitoris, puis plus bas, puis plus haut, entrant, sortant, variant, jouant d’une gamme dans laquelle j’étais devenu expert. Elle apprécia les yeux fermés, et quand l’orgasme vint, son visage se crispa dans une moue sérieuse et inconnue, un visage d’elle que je ne connaissais pas encore vraiment, très femme, et que je fis durer. Je voulus me retirer mais elle me retint et, contrôlant admirablement son périnée, elle comprima mon sexe avec art pour que je vienne à mon tour en elle. Ce n’était pas le coït le plus fort que j’avais connu, mais peut-être le plus intime pourtant. Difficile à expliquer.

Douche, repas à l’hôtel cette fois, et discussion sérieuse. Où elle habitait, ce qu’elle me proposait, quand quittait-on Paris pour sa province, comment allions-nous vivre pendant la durée de notre accord. Train le lendemain matin… Il fallait que je rentre chez moi préparer des affaires. Elle me laissa la clé de sa chambre, pour que je la rejoigne quand bon me semblerait. J’étais assez surpris : si par exemple j’avais voulu lever une vieille, ou une moins vieille, pour la soirée et ne rentrer qu’au petit matin, ça ne l’aurait manifestement pas dérangée, chacun son boulot… Je préparai une valise sans trop savoir la durée à prévoir, mais après tout, si j’avais besoin, elle me paierait ce qu’il faudrait… Et je la rejoignis à l’hôtel vers quatre heures du matin. Elle ne dormait pas, était devant son ordi, une visio avec la Chine… C’était assez drôle : elle avait mis une veste de tailleur, sans rien en dessous, je veux dire sans soutif ni chemisier, mais aussi sans rien en dessous, nue. Assise comme elle l’était devant l’ordi, personne ne pouvait le savoir ! Elle me fit signe de rester silencieux, et je me déshabillai discrètement, m’allongeant nu sur le lit, à la regarder travailler. Elle me jetait parfois un petit coup d’œil amusé, d’autant que je me caressai le sexe ostensiblement, la provoquant, et qu’elle répondait à ma provocation en écartant les jambes et en glissant une main sur son clitoris, alors qu’elle parlait sans émotion aucune dans un anglais des affaires auquel je ne comprenais pas grand-chose. Ce manège dura une trentaine de minutes, après quoi elle ferma l’ordi, ôta sa veste, et sans prononcer un mot, vint se placer au-dessus de moi, s’empalant d’un coup sur ma verge dressée. Nos préliminaires l’avaient passablement excitée, et elle entama des mouvements francs et directs : elle avait envie de moi, de mon sexe en elle, elle avait envie de jouir, et elle savait que je savais l’y mener. J’accompagnai donc ses mouvements sans retenue, écartant ses fesses avec mes mains, glissant un doigt sur son anus que je connaissais pas, caresse dont je me doutais assez qu’elle ne la refuserait pas. Mon doigt pris la mouille qui coulait abondamment de son vagin, j’en enduisis le petit trou et ce furent bientôt deux doigts qui la prenaient là. Et de nouveau, ce visage sérieux et crispé, et le tremblement de ses cuisses… Elle se reprit assez vite, se relevant pour aller se doucher, m’indiquant qu’il ne fallait pas traîner, et que si je voulais jouir, ça ne la gênait pas que je me finisse tout seul… Je la rejoignis sous la douche, le sexe encore en belle érection, et lui demandai de me prendre dans sa bouche, cette caresse qu’elle n’avait jamais finie. Elle me regarda en souriant, appréciant je crois que je ne me laisse pas faire, mais aussi que je ne la force pas, et sa langue glissa sur mes couilles pleines, le long de ma tige, puis elle me goba tout à fait, et elle me fit jouir en me glissant à son tour un doigt dans l’anus.

Elle habitait en province, une belle maison d’architecte, en périphérie d’une grande ville, avec un immense jardin et une piscine. Ses affaires faisaient qu’elle n’y était pas souvent. Elle me proposa de m’y installer, et de nouveau, elle précisa les choses. Elle ne m’emmènerait pas partout dans ses déplacements – trop compliqué, même si ce serait parfois possible ; donc, quand elle ne serait pas là, je disposerais de la maison, je ferais ce que je voudrais, mais elle ne voulait pas que j’y amène qui que ce soit ; et quand elle serait là, elle entendait que je sois plutôt à sa disposition ; par ailleurs, elle m’engageait dans sa boîte comme « consultant en communication Â» en CDD, moyen de me verser un salaire – confortable, je dois dire – sans me demander grand-chose… Nous nous installâmes donc ainsi : elle était là une semaine sur deux, travaillait beaucoup, ne recevait pas – ou dehors, au resto – et menait une vie assez austère. Quand nous nous retrouvions, elle avait un besoin réel de tendresse, davantage encore que de sexe, même si à cet égard, elle n’était pas frugale ! Quant à moi, je ne batifolais pas, pas besoin. Je profitai de sa présence pour essayer de comprendre comment on plaçait de l’argent, et elle ne fut pas avare de conseils, et de ses absences pour essayer, d’abord sans grand succès mais cela vint ensuite, de faire fructifier ce salaire qu’elle me versait : je me mettais à l’abri. Me vois tâtonner dans ce domaine où elle était experte l’amusait. Nous passâmes une nuit, embrochés l’un dans l’autre, dans toutes les positions, à faire des placements sur la bourse de Shanghaï. A chaque fois que je la menais à l’orgasme, et la connaissant de mieux en mieux, je savais combien elle était sensible quand je lui dévorais le clitoris, à chaque fois donc qu’elle atteignait l’orgasme, elle me révélait un truc supplémentaire de placement. Au petit matin, tous deux trempés et cernés, les yeux fatigués des nuits longues, j’avais gagné 17 000 euros ! Au retour d’un voyage assez long qu’elle fit à Londres, où elle passa voir l’une de ses filles, je lui préparai un repas de rêve – je me débrouille pas mal – et nous mangeâmes nus, alternant délices de bouche et bouches de délices ; je la pris par l’anus très doucement – elle en avait envie, je le savais, mais était néanmoins novice de ce côté – et je ne poussais pas trop loin mon sexe tendu, tant elle était encore serrée ; au petit matin, son heure, c’est elle qui me redemanda de la prendre par là, et elle n’arrêta nos ébats que quand j’implorai sa pitié tant mon sexe était serré dans son fondement, et douloureux.

Cela faisait maintenant trois mois que nous menions cette vie. Elle tenait à moi, mais n’était pas amoureuse ; je tenais à elle, mais n’étais pas amoureux. Nous nous faisions rire – c’est beaucoup – nous nous faisions jouir, et elle m’enrichissait. Cela nous convenait à tous deux. Je savais que quand elle partait, il lui arrivait de lever un gigolo ici ou là ; elle savait que je ne le faisais pas. J’aurais pu, mais ça ne me disait pas. Un matin, alors qu’elle était en transit entre New York et je ne sais où – je ne suivais pas trop –, je fus surpris à me baigner nu dans la piscine par une jeune femme. Comment était-elle entrée, que faisait-elle là ? Mes questions croisèrent les siennes : qui étais-je, que faisais-je chez elle ? C’était sa fille aînée, pas la londonienne, l’autre. Evidemment, elle avait les clés ; évidemment, elle se sentait chez elle. Elle avait vingt-quatre ans (et sa sÅ“ur deux de moins), ressemblait à sa mère en étant différente : plus grande, plus fine, mais la même peau laiteuse, avec chez elle des taches de rousseur que sa mère n’avait pas. Elle comprit vite que j’étais le nouveau copain de sa mère, ne s’étonna pas de la différence d’âge (j’ai une trentaine d’années), mais me demanda simplement de me rhabiller, et de la rejoindre au salon, que nous fassions connaissance. J’étais un peu surpris qu’elle n’ait pas prévenu – mais en fait, ni l’une ni l’autre ne prévenaient jamais… Je la rejoignis donc au salon, après avoir enfilé un peignoir, et nous fîmes rapidement connaissance. Elle pensait passer quelques jours, attendre au moins le retour de sa mère pour la voir, puis repartirait à Paris pour son travail. Je ne lui proposai ni de visiter une maison qu’elle connaissait déjà, ni une ville qu’elle ne connaissait pas moins, mais au moins que nous mangions ensemble quand elle était là, et que je m’occupe de tout. Cela lui allait bien, d’autant qu’elle était une piètre cuisinière. Je montai donc m’habiller plus sérieusement, et partis faire les emplettes nécessaires. A mon retour, c’est elle qui batifolait nue dans la piscine : des seins plus menus que ceux de sa mère, des hanches moins larges, mais des jambes, des jambes à n’en pas finir, surmontées d’une légère toison presque transparente. Elle vit mon regard sur elle, elle en rougit sans pour autant se dérober : « Alors ? qu’est-ce que vous en pensez ? Vous devez avoir l’habitude… Â» L’habitude de quoi ? de voir des femmes nues, oui, et alors, qu’attendait-elle de mon jugement ? Elle n’avait pas l’assurance de sa mère : elle doutait d’être jolie, et avait bien raison, elle n’était pas jolie, elle était belle à se pâmer. Elle doutait d’être attirante, elle n’aimait pas son corps. Je lui expliquai que pour aimer son corps, il fallait apprendre à le connaître, et que contrairement à ce que la plupart des gens croyaient, ce n’était pas inné. Avait-elle l’habitude de se masturber ? Elle rougit violemment en me disant que non. Je lui expliquai que c’était peut-être par là qu’il fallait commencer. Se toucher soi-même, découvrir les points du plaisir, explorer les zones qu’on ne permettrait pas aux autres… Elle me demanda si j’avais fait ainsi moi-même ; je lui révélai que non seulement je m’étais masturbé jeune, mais aussi que je faisais encore, évidemment. Je lui aurais volontiers expliqué davantage, mais la situation me gênait quand même. J’étais libre, ok, mais avec sa fille ? Un coup de fil rapide avec la mère leva mes objections : elle savait très bien que sa fille viendrait, et me demandait de l’aider un peu. Un peu ? Jusqu’où il faudra. C’est-à-dire ? Je crois qu’elle n’a jamais eu d’orgasme, donc, si tu veux bien… Mais je n’étais obligé à rien, elle ne m’en tiendrait pas rigueur, je faisais ce que je voulais. Je retournai donc plus tranquille à la piscine, pour retrouver la fille allongée, se touchant timidement. Je lui fis la proposition suivante : soit je me masturbais devant elle, lui expliquant ce que je faisais, et guidant peut-être aussi ses gestes à elle ; soit je la branlais en l’aidant à se découvrir. Elle préféra les deux, l’un, puis l’autre. Je me dénudai donc, révélant mon sexe déjà tendu par notre conversation et sa plastique. Elle en fut surprise. Je l’invitai à s’asseoir face à moi, en position du lotus, de façon à ce que nos sexes respectifs soient bien visibles de l’autre. Elle était cramoisie, n’osait pas croiser mon regard, mais l’ouverture de son sexe que supposait la position me révéla aussi combien elle était excitée. Je lui demandai donc d’enduire ses doigts de salive et de commencer par se pincer le clitoris. Elle s’exécuta maladroitement, ne sachant si elle pouvait laisser aller ses yeux sur ma tige devant elle, ou s’observer elle-même. Je me branlai doucement, lui indiquant les endroits sensibles de mon sexe, glissant mes doigts sous les couilles, fermant la main parfois fermement, et en même temps, je lui demandai de glisser un puis deux doigts en elle, de les faire remonter à l’intérieur en les recourbant, d’explorer ainsi les parois de son vagin. Son regard n’avait plus à croiser le mien, il était rivé sur mon sexe. Mes ses mouvements étaient maladroits, malhabiles, inefficaces. Je retirai sa main pour y glisser l’une des miennes, et je ne tardai pas à sentir les effets de ma caresse : comme sa mère, elle mouillait abondamment, mais cela la complexait. Je lui expliquai qu’il fallait au contraire en être fière et joyeuse, et comme elle semblait dubitative, je la fis s’allonger, jambes écartées, pour venir lécher cette mouille abondante. Elle voulut d’abord s’écarter, mais je la maintins vigoureusement, et quand je dardais ma langue à l’entrée de son vagin, elle me plaqua le visage sur elle avec brusquerie. Je la pénétrai donc comme avec un petit sexe, je lappai ses lèvres et son clitoris, je passai d’un trou à l’autre, et ses halètements montraient assez qu’elle y prenait du plaisir. Mais avec une retenue qui n’était pas celle de sa mère. Elle avait peur, peur de s’abandonner, peur de jouir, peur de lâcher prise. Aussi fit-elle semblant de jouir en gémissant, alors qu’elle n’avait pas atteint ce point qu’elle ne connaissait pas. Je ne voulus pas trop insister. Afin de la mener lentement là où elle n’osait aller, je lui proposai de me faire jouir en retour, en me branlant pour voir elle-même ce qui me donnait du plaisir, ou en me prenant entre ses lèvres si elle le désirait. Elle essaya timidement une caresse buccale, mais me prit finalement avec ses mains. Je la guidai, jusqu’à éjaculer sur mon ventre, mimant moi aussi un plaisir intense que je n’avais pas éprouvé, mais pour la rassurer.

Je préparai le repas en la laissant se remettre de ses émotions : nous prîmes un déjeuner léger à l’ombre de la terrasse, légèrement vêtus mais sans la liberté qu’avait sa mère. Elle voulut faire une sieste ; pour la relaxer, je lui proposai de la masser. Elle accepta timidement, rosissante, et je voyais bien qu’elle avait envie de davantage mais que ce lui aurait été difficile de le dire. Je la fis donc s’allonger sur le ventre, lui expliquant qu’il était tout de même inutile, maintenant que nous nous « connaissions mieux Â», qu’elle porte quoi que ce soit. Je fis de même, soi-disant pour la mettre à l’aise. Mon activité m’a appris à masser, à masser partout. Je commençai par les pieds, les chevilles, points très sensibles à l’éveil de toute sensualité. Puis je remontai vers les mollets et l’arrière des cuisses. Je passai ensuite aux épaules et au dos, qui étaient contractés. Cette fille ne s’était jamais relâchée de sa vie ! J’insistai sur des points de blocage, avec une huile de massage qui est aussi chauffante. Je descendis enfin vers le bas du dos, les fesses, le haut des cuisses, et chaque fois que mes mains passaient sur ses deux globes de chair, chaque fois plus près du sillon, elle frémissait et écartait inconsciemment les jambes. Sa vulve était déjà mouillée. Massant plus fermement ses fesses, à pleines mains, mes pouces glissèrent très sciemment dans le sillon, remontant lentement des lèvres humides vers l’anus et les vertèbres lombaires, une fois, deux fois, trois fois, chaque fois davantage au creux du sillon, chaque fois en insistant davantage, et chaque fois sa mouille me faisait davantage glisser, m’invitait à aller plus loin. Elle respirait fort, les yeux fermés je crois. Je glissai donc une main entière sur sa vulve, remontant lentement, la pénétrant et glissant du clitoris vers les fesses, une fois jusqu’au dos, une seconde fois seulement jusqu’à l’anus que je massai doucement, une troisième fois en pénétrant franchement son sexe, maintenant ouvert, ses jambes écartées sans le vouloir, sans le savoir, et elle s’était cambrée pour que je la prenne davantage, et je lui massai le sexe avec trois doigts, fortement, violemment, faisant gicler sa cyprine dont son dos était maintenant trempé. Elle ne contrôlait plus, elle se cambrait de plus en plus pour s’offrir entièrement à cette main qui la possédait. Je glissai donc mon autre main sous elle, pour prendre son clitoris et le masser aussi vigoureusement que je la prenais déjà. Elle cria de surprise mais dans un son guttural, inattendu, et je sus là qu’elle avait enfin, qu’elle avait vraiment, qu’elle avait pour la première fois de sa vie, joui. Je la laissai doucement redescendre, caressant son dos, ses cheveux trempés de sueur, ses tempes. Elle mit plusieurs minutes à reprendre une respiration normale et se tourna vers moi, le visage ravagé par ce qu’elle venait d’éprouver, les larmes encore aux yeux, mais souriante, et me demanda timidement si j’avais joui. Dans son extase, elle avait perdu la notion des choses, et avait même oublié que c’est avec mes mains que je l’avais faite jouir… Mais je la rassurai immédiatement, lui expliquant que la jouissance n’était pas obligatoirement réciproque, qu’en matière de sexe, il n’y avait pas de devoir, mais seulement du plaisir. Et que comptais bien prendre le mien plus tard, qu’elle ne s’en inquiète pas. Elle souriait timidement, moitié gênée moitié comblée. Je pris sa main que je portais à son sexe, et je la fis se caresser doucement, en la guidant. Elle se laissa faire avec surprise. Elle pensait qu’une fois fini, c’était fini, mais s’aperçut vite que sa jouissance revenait doucement, et qu’elle était largement ouverte et trempée. Je lui demandais de relever les jambes, très haut, et je positionnai alors mon sexe le long de ses lèvres, lui imprimant un mouvement de va et vient sur le clitoris et les lèvres. Elle observait tout cela avec de moins en moins de gêne, mais plutôt une forme nouvelle pour elle d’avidité. Et quand je fis entrer ma tige en elle, sans rencontrer la moindre résistance, quand j’entamai un mouvement circulaire en elle, contre ses parois brûlantes, quand je poussai plus loin au fond de son vagin préparé par l’orgasme premier, elle ferma les yeux dans un total abandon, laissant le désir, le plaisir, la faim qui la tenaillait, l’envahir aussi complètement que mon sexe l’envahissait. Je la pris violemment, brutalement, fortement, ne laissant pas cet abandon faiblir, je la possédais pleinement, mon sexe la fourrageant sans relâche jusqu’à ce qu’un second orgasme, plus fort, plus puissant, plus dévastateur que le premier, ne vienne la submerger, la noyer, l’emporter, ne laissant que ce son guttural, plus rauque encore que précédemment, émerger d’elle, sortir de son ventre, comme un râle animal. Je pris bien soin de ne pas jouir en elle, me retirai brusquement pour inonder ses seins tendus, dont les pointes étaient dressées comme des sortes de petits clous. Elle mit encore davantage de temps à revenir à elle, surprise de ce sperme qui collait à sa peau, surprise d’avoir tant joui, surprise d’avoir su jouir et d’avoir fait jouir un homme. Surprise en fait d’être femme comme jamais elle ne l’avait été auparavant. Je l’invitai à se laver avec moi, et l’aidai à se relever, tant elle avait les jambes flageolantes. Quelques heures plus tard, je reçus un coup de fil de sa mère, à laquelle elle s’était confiée, qui me disait sa reconnaissance. Je lui répondis en plaisantant que je ne faisais que mon travail, et elle me dit que dans ce cas, je le faisais très bien. Elle ne tarderait pas à rentrer, mais en attendant elle comptait sur moi pour m’occuper de sa fille. Conversation étrange, totalement détendue et naturelle alors même que je venais de passer de la mère à la fille.

Les jours suivants, et les nuits aussi, furent sexuels. Cette femme nouvellement éclose voulait tout apprendre, parfois trop vite. Je la freinais, la faisais patienter, lui apprenais à languir, lui expliquant que son corps était à découvrir, mais qu’on ne parcourt pas un pays en quelques heures. Elle voulait tout en même temps, et je ne lui apprenais que pas à pas. Je la sentais frustrée, à la fois de la lointaine frustration accumulée, mais aussi que toute cette frustration ne disparaisse pas d’un coup. Mais ma baguette, lui dis-je en souriant, n’était pas magique. Je la fis jouir dans la piscine, avec ma langue ; sur le sofa, en levrette ; sur le tapis, elle sur moi ; dans le lit, en la fistant. Elle voulait tout en même temps, mais je ne la sentais pas prête à des expériences multiples, avec d’autres hommes, d’autres femmes, et je lui dis qu’on avait aussi le droit de ne pas jouir à chaque fois, de ne pas jouir tous les jours. Appétit de la jeunesse !

Sa mère nous rejoignit au bout de dix jours. Elle me trouva, dit-elle hilare, une « petite mine Â». En revanche, sa fille était épanouie comme jamais. Je ne savais trop comment les choses allaient se passer. Ce fut simple : la mère et la fille considérèrent qu’elles pouvaient me partager, dans la mesure où je tenais le coup. Pas en même temps, elles n’en étaient là ni l’une ni l’autre, mais à tour de rôle. Jours pairs, jours impairs ? En réalité, la question ne se posa guère, la fille étant contrainte de partir assez vite. Je retrouvai alors la mère, plus experte, plus fine et plus sensuelle, moins gourmande, moins constamment déchaînée. Mais avec aussi quelque chose de changé que je ne savais identifier. Elle me dit qu’elle devait repartir bientôt à Londres, voir son autre fille, mais je sentais qu’elle ne me disait pas tout. Je lui demandais s’il fallait aussi que je m’occupe de cette seconde fille, mais ce n’était pas une excellente idée : pour la première fois, je la vis en colère, son si beau regard bleu devint glacial, et elle me répondit en me vouvoyant qu’il était important que je sache rester à ma place. Je sentais que la fin venait. Je le lui dis. Elle se calma, me regarda longuement et se mit à pleurer ; je ne comprenais pas ce qui se passait. Elle m’avoua qu’elle avait rencontré quelqu’un, un homme de son âge, qu’elle pensait être amoureuse, qu’elle détestait cela, cette impression de dépendance, alors qu’elle avait adoré être avec moi aussi libre, aussi indépendante ; qu’elle s’en voulait aussi à mon égard, alors que cela, je le lui rappelai, faisait partie de notre contrat de départ ; et qu’elle voulait aussi, si j’étais d’accord, que nous restions bons amis. Quant à sa fille, elle préférait que je m’en éloigne, car après tout – elle savait dire les choses très franchement, très crûment – je n’étais pas une fréquentation pour elle. Je lui fis remarquer que, d’une part, j’avais dorénavant une certaine maîtrise des placements, et que non seulement je comptais bien m’en servir, mais que je comptais aussi sur elle – bons amis, non ? – pour m’y aider, et que d’autre part, je n’exerçais plus depuis quelques temps. Enfin, bons amis ou pas, j’étais libre de mes faits et gestes. Cela dit, je ne pensais pas que sa fille, aussi délicieuse fût-elle, me convenait. Enfin, je lui demandais, puisqu’elle devait partir à Londres, l’autorisation de rester chez elle le temps de me retourner, et de trouver où aller. Ces arrangements arrêtés, nous fîmes l’amour tendrement, sans extravagance, sans orgasme à perdre son souffle, mais comme deux corps qui se connaissent bien, s’apprécient et savent se donner du plaisir.

Je décidai de m’installer à Bruxelles, après ces quelques mois qui avaient changé ma vie : j’avais de l’argent, mais pas encore de quoi vivre sur mes réserves très longtemps ; il me fallait faire des placements pas trop risqués, mais gagner quand même assez pour ne pas entamer, si possible, le capital – vivre de ses rentes, ce n’est pas si simple. Et je ne voulais pas retourner à mon ancienne vie, à laquelle Paris m’aurait rendu trop vite, d’où mon choix de l’étranger. Donc programme de rigueur, et sur le plan sexuel, diète. J’en profitai pour adopter, momentanément du moins, une vie plus saine. Et régulièrement, je bénéficiais des conseils – toujours judicieux et profitables – que me prodiguait ma nouvelle amie. Rien de très drôle, rien de très excitant, mais quand on a abusé des bonnes choses, on a parfois le palais saturé, et une diète permet aussi de redonner de la valeur aux choses. C’est vrai aussi au plan sexuel. Je passais mon temps ou à travailler pour mieux apprendre à placer mon argent – c’était sans doute la première fois de ma vie que j’étudiais vraiment – ou au théâtre ou au concert. J’étais discret – loin de mes jeans moulants – et solitaire. Ce régime fut long mais profitable : au bout de deux ans, non seulement j’étais très reposé, mais encore je commençais à pouvoir dire que j’étais riche. J’achetai donc un bel appartement, toujours à Bruxelles, et je m’intéressai à le décorer avec goût. J’arpentais les galeries d’art, curieux mais exigeant. C’est ainsi que je rencontrai une jeune femme, décoratrice, lors d’un vernissage. Comme je restai immobile devant une grande toile abstraite, elle commenta en me disant qu’elle la trouvait un peu trop grande, trop abstraite, trop tout. « Trop chère aussi ? Â» Oui, trop chère surtout. Et elle me montra des formats plus petits, plus simples, mais aussi plus fins, plus délicats ; elle me fit découvrir, moins exposées, moins côtées aussi, mais était-ce important ? quelques merveilles. Elle travaillait à décorer une grande bâtisse luxueuse, et cherchait dans les galeries, dans les brocantes, chez les antiquaires, partout, avec un goût très sûr, très affirmé. Je lui proposai, moyennant rémunération bien sûr, de m’aider pour mon appartement. Mais elle n’avait pas le temps, me dit-elle. Ou pas envie, je ne sais pas. Elle s’éclipsa vite, me laissant un peu songeur : moi qui avais tant d’assurance – de technique – avec les femmes plus âgées, je m’étais retrouvé un peu benêt devant cette jeunette ; et alors que je savais cacher, quand j’en éprouvais, mes attirances, je m’étais retrouvé là à découvert, nu. Sentiment étrange, insécurisant, mais aussi excitant. Sinon qu’elle avait disparu, que je ne savais pas grand-chose d’elle, et surtout ni son nom ni son numéro de téléphone : rien pour la joindre, rien pour la revoir. Le parfait crétin. La directrice de la galerie, que je connaissais un peu, ne voulait pas me donner ses coordonnées. Il fallut que je lui déploie tout mon numéro de charme, y compris un enfilage en règle et en levrette dans une remise de la galerie, pour qu’elle cède enfin de mauvais gré. Cela faisait plus d’un an que je n’avais pas baisé, et bien que cette femme désagréable ne me plût pas du tout – trop apprêtée, trop de minauderies commerciales, trop de maquillage, trop de parfum, en fait, un peu comme la toile qu’elle vendait qui m’avait plu d’abord, trop de tout – retrouver les sensations du plaisir sexuel fut comme électrique. Mais je savais aussi que ce désir brutal n’était pas innocent : j’étais sous le charme de la jeune femme rencontrée, que je pourrais maintenant joindre.

J’attendis un bon mois avant de l’appeler. Elle fut stupéfaite que j’aie son numéro, furieuse d’apprendre que je l’avais eu – je ne lui racontai pas comment – par la galerie, et guère flattée de mon insistance, même si je prétextais la décoration de mon appartement. Sans doute pour se débarrasser de moi, elle accepta de venir voir l’appartement. Elle en fut surprise : elle le trouva lumineux, mais alors qu’elle s’attendait sans doute à quelque chose de surchargé, ou un peu toc, elle trouva ma sobriété intéressante. Elle s’arrêta longuement devant une statuette étrusque – minuscule – que m’avait offerte celle que j’appelais au choix ou « ma dernière cliente Â» ou « mon égérie financière Â» : « C’est très beau, cela, me dit-elle. C’est souvent à partir d’un objet qu’on peut penser une décoration, ou découvrir quelqu’un. Je suis venue en pensant vous dire non, mais je vais dire oui : je vais vous aider pour décorer cet appartement, mais j’ai des conditions. Une décoration, c’est un ensemble ; on peut discuter de tout, mais pas de la cohérence d’ensemble. Donc je vais réfléchir, vous faire des propositions, et ensuite nous irons fouiner, chiner, ensemble Â». J’étais ravi : non seulement elle allait m’aider, mais cela nécessitait qu’on se voie souvent. Elle me fit attendre – je m’y attendais un peu, mais cela dura quelques mois tout de même – sous prétexte d’autres projets à terminer, puis revint avec plusieurs propositions. Toutes étaient très raffinées, très intéressantes, mais aucune aussi alléchante qu’elle. Une brune fine et longue, des cheveux longs, souvent relevés en chignon, des yeux très bleus sur sa peau blanche. Elle me fixa plusieurs rendez-vous, sans s’inquiéter de savoir mes disponibilités, pour aller voir des meubles, des luminaires, des tissus, mais aussi des galeries, des amis collectionneurs, etc. Dans sa tête, tout devait tourner autour de la statuette, et je m’étais habitué à la voir en elle : longue, infiniment longue, menue, des seins sans doute minuscules mais dont j’imaginais les pointes très sensibles, et un visage. Chaque fois qu’elle reprenait ses cheveux, qu’elle réajustait son chignon, je me délectais de cette masse noire au-dessus d’elle, de cette sombre chevelure qui la couronnait. Mais son obsession étrusque était difficile : rien n’allait comme il fallait, ce n’était pas ça, ce n’était pas « cohérent Â». Je finis donc – le manège durait depuis maintenant deux mois, sans que mes travaux laborieux d’approche eussent donné le moindre résultat, ce qui me changeait évidemment – par lui proposer de partir en Toscane. Après tout, allons au pays des Etrusques, et nous trouverons peut-être ce qu’il faut. Je me retrouvais à fronts renversés : c’était moi, le plus âgé – même si je n’avais pas encore l’âge du sugar daddy, mais tout de même une bonne dizaine d’années de plus qu’elle – qui me mettais en frais pour une jeune femme. Bon, je pouvais aussi me dire que je n’avais pas pris de vacances depuis près de trois ans, et que je les méritais bien. Elle accepta ma proposition ; je louai une villa dans la campagne toscane, achetai deux billets d’avion pour Florence, louai une voiture. Nous arrivâmes à destination un lundi soir, sous un déluge de pluie ; le ciel était noir et zébré par l’orage, on ne voyait pas à vingt mètres, je faillis rater l’entrée de la villa, entre des cyprès que je ne voyais pas. Elle n’avait pratiquement pas dit un mot du voyage, à part les politesses d’usage, bref, tout commençait sous les meilleurs auspices. Elle courut hors de la voiture pour se protéger sous l’auvent devant la porte de la villa. Il ne me restait qu’à porter les bagages, les siens et les miens, et je la rejoignis donc trempé jusqu’aux os. Mais la clé n’était pas là où elle aurait dû être… Coup de fil interminable pour comprendre ce qu’il fallait faire, elle amusée, enveloppée dans une jolie étole qui la protégeait du froid, et à l’abri de la pluie, me regardant m’énerver, dégouliner, geler, la chemise comme le pantalon littéralement collés à moi par la pluie, très agacé, ayant une conscience aiguë, exacerbée, du ridicule de ma situation, et du ridicule de mon énervement. Finalement, elle prit le téléphone, parla italien avec un naturel déconcertant, rit beaucoup, comme pour faire durer davantage cette situation pour moi assez humiliante, souleva un pot et trouva la clé. Elle parlait italien et m’avait laissé m’empêtrer avec une joie non dissimulée ! J’entrai dans la maison furieux, choisit sans aucun égard pour elle la chambre qui me convenait, et claquai la porte : j’avais besoin d’une douche chaude, de repos et de calme. Mais la douche n’était pas chaude, l’eau était simplement glacée. Je fus donc contraint de chercher où était la chaudière, d’essayer de comprendre comment mettre l’eau chaude en route, etc. En caleçon dans la chaufferie, grelottant, je finis par trouver le bouton d’allumage ; il n’y avait plus qu’à attendre un peu. Je remontai et la croisai dans le salon : elle s’était changée, portait une robe bleu sombre sublime, dos nu, cheveux attachés haut sur le front et la nuque, n’avait rien mis aux pieds, seulement une chaîne à l’une de ses chevilles. Elle observa mon piteux état, le caleçon lui aussi trempé par la pluie, l’ensemble déplorable, mais aussi, malgré tout, mes muscles entretenus, pas une once de graisse, guère de poils sur un torse dont je n’étais pas peu fier : « Je n’aurais pas choisi cette tenue, mais sinon, pas mal, commenta-t-elle en riant. Je vous sers quelque chose, le temps que vous vous réchauffiez un peu sous la douche ? Â» Je maugréai une vague réponse inaudible, et disparut dans ma chambre. Le pire, c’est que la voir ainsi m’avait excité. De façon presque machinale, quand je fus enfin sous la douche chaude, je pris mon sexe en main : il y avait à la fois du désir et de la rage, mon mouvement était plus brutal qu’agréable, comme si c’était elle que je voulais punir. Je me repris vite, ne voulant pas céder à cette pulsion, alors même qu’elle m’agaçait prodigieusement. En fait, je m’en rendis compte en me séchant et en sortant de quoi m’habiller, c’était clair, j’étais amoureux. Je ne savais pas bien ce que c’était, mais j’étais dingue d’elle. Si elle m’agaçait autant, ce n’était pas du fait de mon désir – ça, je connaissais – mais du fait du caractère irrépressible de mon attirance, du fait que plus elle m’agaçait, plus elle me tenait. Et je crois qu’elle – bien que plus jeune que moi – savait parfaitement à quoi s’en tenir à cet égard. Je me devais donc, me dis-je très consciemment, d’être très prudent, alors qu’inconsciemment, c’est aux plus grandes imprudences que j’aspirai. Je pris donc ma tenue de combat, jean serré et chemise blanche, parfum, mocassins – à l’italienne ! Je la rejoignis au salon, où elle avait pris soin d’allumer des bougies, et avait préparé deux cocktails : « j’ai pris la liberté de décider Â» me dit-elle. C’était comme elle, fin, délicat, surprenant, mystérieux. Je sirotais en la regardant, puis j’éclatai de rire et je m’excusai d’avoir été si ridicule, si énervé pour après tout si peu. Son visage s’éclaira vraiment : « ce n’est pas facile d’admettre qu’on a été ridicule : un bon point pour vous. A moi de m’excuser d’avoir été un peu odieuse depuis le départ. Â» Un bon point pour elle. Mais elle ne voulut pas me dire la raison de cette humeur qu’elle avait eue. La soirée fut charmante, le flirt évident, mais tout resta très courtois et tenu. Chacun rejoignit sa chambre. Calmé, enchanté même de la soirée, je me déshabillai et m’allongeai nu sur le lit. Mon sexe était au repos même si mon esprit rêvait encore à son dos, à l’échancrure de la robe dans le bas de son dos, à la cambrure des reins, et devant aux pointes dressées des seins sous le tissu de la robe, ces seins menus que l’on devinait comprimés par le tissu. Je crus d’abord que je rêvais de l’entendre gémir, que le rêve de son corps était devenu comme sonore… mais je me rendis compte bien vite que c’était la réalité de la chambre contiguë qui se faisait entendre. Il ne me fallut guère d’attention pour comprendre qu’elle se caressait, probablement juste de l’autre côté du mur, et ce peu d’attention suffit à faire se dresser aussi bien mes oreilles que ma verge. J’étais comme un gamin, le sexe tendu, tout à l’écoute de cette jouissance solitaire qui montait dans la chambre d’à côté, et dont je pensai qu’après tout, elle était peut-être en train de fantasmer sur moi. Je rêvais, suivant les intonations changeantes de ses gémissements, de sa main entre ses cuisses, de la caresse sur ses seins, de ses cheveux défaits, de sa lèvre mordue, de son clitoris tendu… et chaque image qui se succédait faisait grossir mon sexe que je touchais à peine. Mais cela cessa, sans signe aucun qu’elle avait joui, et je m’assoupis déçu.

Au petit matin, je fus réveillé par un bruit d’eau. Je crus d’abord qu’elle prenait sa douche, mais cela venait de l’extérieur. Le ciel était limpide, ce n’était pas la pluie. J’ouvrai grand la fenêtre et je découvris qu’elle faisait des longueurs dans la piscine de la villa. Un maillot une pièce noir très échancré sur les cuisses, très fendu entre les seins, et ses cheveux noirs défaits, qui la suivaient comme une meute à la poursuite de sa proie. Elle parvint au bord, se tourna et releva les yeux vers moi, souriante, m’invitant à la rejoindre. J’enfilai un maillot et descendis tranquillement, ne me pressant pas trop, pour lui laisser détailler mon anatomie – au repos. Puis je plongeai d’un coup, la rejoignant en quelques mouvements. Elle m’attendait adossée au bord, les bras écartés sur la pierre déjà chaude, les cheveux flottant derrière elle, le regard franc. Nous fîmes ensemble quelques longueurs supplémentaires, sans un mot, sentant dans le mouvement de l’eau le corps de l’autre qui glissait, ces deux mouvements animaux presque coordonnés. Puis elle sortit de l’eau, d’un mouvement souple qui disait assez sa musculature fine mais ferme, releva ses cheveux en les accrochant en un chignon sauvage, se tourna vers moi avec ce regard de défi que je lui connaissais, et me proposa de partir faire nos recherches d’ici un quart d’heure ! Elle s’éloigna vers la maison sans attendre ma réponse, commençant à ôter le haut de son maillot, de dos, en sachant pertinemment que je la regardai. Je sortis à mon tour de l’eau, ôtai directement mon maillot au bord de la piscine et entrai dans la maison nu, le sexe dressé. Mais elle avait déjà rejoint sa chambre… je fis de même, me séchai et m’habillai. Un quart d’heure plus tard, nous roulions vers Volterra. J’avais revêtu une chemise et un pantalon de lin clair, elle portait une robe portefeuille rouge, bras nus. En s’asseyant dans la voiture, elle ouvrit ostensiblement la robe sur ses jambes infinies. Et bien sûr, elle avait attaché ses cheveux avec soin en un chignon très bas, qui lui permettait de porter un ample chapeau de paille. Je roulai vite, j’avais faim, nous n’avions pas pris de café. Arrivés à Volterra, nous montâmes rapidement dans la vieille ville, nous assîmes à une terrasse et commandâmes un petit déjeuner ; comme souvent avec elle, tout cela se fit sans un mot. Elle prit un café très serré, comme les Italiens savent le faire, et un abominable croissant fourré à la crème ; je me contentai d’un café plus « français Â», d’une orange pressée mais pas de pâtisserie. Elle était radieuse, la crème aux commissures des lèvres lui donnait l’air d’une enfant gourmande, mais ses yeux vifs et attentifs à tout disaient assez sa détermination en toute chose. Je veillai à ne pas trop la regarder, à ne pas trop paraître aussi béat que j’étais. Puis nous attaquâmes les choses sérieuses, cherchant des adresses, entrant dans des boutiques, quittant Volterra assez vite – trop touristique – pour des villages plus ignorés, des brocantes sans prétention mais pleines parfois de trésors. Elle fit quelques emplettes pour elle – des cadeaux, me dit-elle, j’aime gâter les gens que j’aime – des choses simples, quelques planches à découper rustiques, en olivier, quelques terres cuites non décorées, brutes mais aux lignes pures. Rien pour la décoration de l’appartement, je la sentais comme un chien de chasse, aux aguets de tout, sans savoir ce qu’elle flairait là. Cette première journée fut charmante, mais je restai sur ma faim : pas de déco, moins de flirt affiché que la veille, un comportement de vieux amis que je n’aimais pas – ce n’était pas du tout ce qui m’intéressait. En rentrant le soir, je lui proposai de se rafraîchir dans la piscine, mais elle déclina mon offre, prétextant la fatigue. Je me baignai donc seul, nu – sachant très bien que sa fenêtre ouverte, comme la mienne, donnait sur la piscine. Me regarda-t-elle, je ne sais pas. Et pas un bruit avant de m’endormir, pas de quoi rêver comme la veille.

A l’aube, même bruit d’eau. Elle se baignait déjà, mais cette fois-ci sans maillot. Je la regardai depuis la fenêtre, son corps fluide et musclé que je voyais de dos, ses fesses admirables dans leur mouvement. Ayant atteint le bord, elle se retourna, et je devinais ses seins sous l’eau, avec cette lumière changeante que fait l’eau sur les corps. Elle souriait, appréciait mon regard sur elle. Je descendis la rejoindre, mais elle était déjà sortie, avait déjà remis son maillot… Elle jouait avec moi, elle savait très bien ce qu’elle faisait. Je la pris par le bras, et collais mes lèvres aux siennes, dans un baiser fougueux, brutal. Elle se dégagea, me regarda froidement mais sans colère, et m’invita à me préparer : elle avait repéré une adresse intéressante à San Miniato, il fallait y aller le matin. Je ne sus pas comment réagir, je me laissai faire. L’adresse avait de quoi séduire : tout était très beau, même si tout était également cher. Elle fit des photos, m’interdis d’acheter quoi que ce soit – « c’est un ensemble, il faut que les choses soient cohérentes (son mot), on ne peut pas acheter comme ça, au fur et à mesure, en perdant la vue d’ensemble. Â» Puis, comme nous n’avions pas pris de café et qu’il était déjà treize heures, elle s’installa sur une terrasse, ouvrit largement sa robe pour prendre le soleil sur ses jambes, et me demanda de commander pour nous deux, mais surtout du vin frais, elle avait envie de vin frais. C’était elle qui parlait italien, mais c’était moi qui devait faire la commande ! Je le lui fis remarquer. « Bon, monsieur est de mauvaise humeur… je vais commander ! Mais il ne faut pas se mettre dans un tel état pour une simple baignade ou un simple baiser, à votre âge, il faut faire attention ! Â» Elle se foutait ouvertement, joyeusement, de moi. J’aurais voulu en rire, comme le soir de notre arrivée, mais je n’y parvins pas. Elle m’agaçait de plus en plus – j’étais de plus en plus accro… Le repas fut simple, le vin frais – mais pas très bon – et nous repartîmes de plus belle. Elle me traîna d’un village à l’autre, elle savait où elle allait, jusqu’à m’emmener dans une ferme parce qu’on lui avait indiqué que le propriétaire possédait plusieurs très beaux bahuts. Elle y resta plus d’une heure, échangeant en riant avec un vieux paysan, tandis que j’attendais en ne comprenant rien. Le soir, nous dînâmes dans une petite pizzeria ; le bilan de la journée ressemblait pour moi à celui de la veille ; elle semblait beaucoup plus satisfaite. En rentrant, elle ôta sa robe dès la terrasse pour plonger dans la piscine directement, avec son string. Je m’assis en la regardant, ne tenant pas à la rejoindre : j’étais fatigué de son jeu. Elle revint vers le bord, accoudée aux pierres, et me dit combien elle était contente. Elle avait noté de nombreuses pièces de décoration, depuis ces deux jours, qu’elle m’énuméra – je n’avais presque rien vu de tout cela. Elle les envisageait dans différentes pièces de l’appartement. Elle avait aussi flashé sur l’un des bahuts, l’avait négocié, mais cela, c’était pour elle, aucun rapport avec mon appartement. Elle sortit de l’eau très librement, seins nus, vint s’asseoir à côté de moi et me demanda d’aller chercher à boire. Je revins avec une bouteille de blanc que j’avais achetée, d’une autre qualité que la piquette d’à midi. Elle en convint volontiers dès le premier verre. Elle continuait à parler de ses projets et des achats à faire, assise ainsi dans un string si trempé qu’il ne cachait rien d’elle, les seins nus, à peu près comme je les avais imaginés, menus, légers et fermes, les pointes dressées sur des aréoles larges. Ce n’était pas, loin s’en faut, le premier corps de femme que je voyais, mais c’était la première fois que j’étais amoureux, et cela me tétanisait. J’en étais si stupide que je ne bandais même pas. Elle savait que je n’écoutais rien de ses paroles, elle savait que j’étais perdu à la simplement regarder. « Bon, vous n’écoutez rien ; vous me dîtes oui, mais vous n’écoutez rien. Décidément, j’aurais cru que vous étiez moins sensible à la vue d’un corps de femme. Et j’aurais cru aussi, je vous l’avoue, que vous étiez plus difficile à séduire… je suis déçue. Est-ce qu’au moins vous baisez bien ? Â» Je n’entendais pas ce qu’elle disait, ses histoires de bahut ma lassaient, je lui répondis « oui, sans doute Â» sans avoir entendu un mot de sa dernière phrase. Une sorte d’alarme sonnait dans ma tête à me faire exploser, mais je ne savais pas pourquoi. Elle éclata de rire, sachant très bien que je n’avais rien entendu. Elle se leva, retira son string, s’approcha de moi, un peu ébahi, l’air je crois totalement stupide, enjamba ma chaise et s’assit sur mes cuisses, face à moi, ses seins sous mon menton. Â« Bon, vous m’écoutez, là ? Â» Oui, là, c’est sûr, elle avait toute mon attention. « Vous m’avez passablement agacé ce soir, avec votre air de merlan frit. Je suis une femme, je suis jeune, vous êtes pas mal du tout et vous le savez, mais je ne sais pas bien pourquoi, on dirait que je vous terrorise. D’ordinaire, je fais cet effet aux mecs de mon âge, mais vous, j’avoue que ça me laisse pantoise. Donc je vais monter me masturber dans ma chambre, parce que j’ai absolument besoin de relâcher cette tension. Soit vous me rejoignez, tout de suite, et vous avez franchement intérêt à me faire grimper aux rideaux, soit à partir de demain nos rapports deviennent odieusement professionnels. Compris ? Â» Et se leva, son sexe encore trempé par sa baignade passant à quelques centimètres de mon visage, et s’éloigna nonchalamment. Mais cette fois-ci, j’avais entendu. Et ce qu’elle proposait, c’est ce que je savais faire, c’est la seule chose que je savais vraiment bien faire. Je la rejoignis donc immédiatement. Elle n’était pas encore sur le lit que je fermais la porte derrière moi – comme si nous n’étions pas seuls dans cette maison : on fait parfois des trucs bizarres ! Je me déshabillai, le sexe encore mou, en la regardant s’allonger, et écarter ses jambes sans pudeur. Je vins là goûter pour la première fois sa toison et ses lèvres, découvrir pour la première fois son clitoris, toucher pour la première fois sa peau encore mouillée. Et, technique oblige, j’oubliai toutes mes appréhensions. S’attendait-elle à cela, le présumait-elle, toujours est-il qu’elle écarta davantage encore les jambes, les mains agrippées à ses cuisses pour m’offrir le meilleur accès possible à son intimité. J’y plongeais sans retenue, avec délices, avec appétit, gourmandise, j’y plongeais de la tête et des mains, de la langue et des doigts ; je la mangeai, je la mordis, je la lappai, je la bus, je la pinçai, je la pris, je la doigtai, je la branlai. Et je n’eus de cesse que je la sentisse défaillir, que je sentisse ses mains se crisper, ses jambes, ses si belles jambes, trembler, et qu’elle se révélât à moi être une femme fontaine, m’arrosant d’un copieux jet de cyprine, à trois reprises. C’est seulement là que je la lâchai, haletante, frémissante,


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26-08-2023 0 1534

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