Némésis

Récit érotique écrit par Mapi le 05-01-2025
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Catégorie Infidélité



Chapitre 1 - Prélude avant la tempête


C’est en 1940, que les Klein, riches orfèvres de confession israélite alsacienne, fuyant les hordes nazies, avait échoué dans une petite ville thermale de Normandie. Plus exactement dans le Pays de Bray qui forme une boutonnière de verdure dans les campagnes crayeuses. En fait de boutonnière, pour cette famille, ce fut une déchirure jamais cicatrisée.


Sarah, fille unique du couple, avait dû servir de monnaie d’échange en acceptant un pacte qui permettrait à sa famille de se protéger des rafles juives et à sa future belle famille d'écarter les dangers de la faillite financière. Elle accéda ainsi à la position envieuse d'épouse de Guillaume Potier, probable successeur de son père au poste de maire d'une bourgade aux valeurs et moeurs d'un archaïsme qui se dissolvait dans la traditionnelle hiérarchie sociale de l'époque. 

La réalité fut particulièrement nauséabonde : après un premier refus, les Klein cédèrent car la famille Potier, forte de solides relations dans les milieux collaborationnistes, avait utilisé ce chantage : la dénonciation ou le mariage. Sarah fut donc baptisée et, devenue Aude, se maria avec Guillaume Potier. Cela provoqua un véritable séisme dans la malheureuse famille juive dont le sacrifice se révéla bien inutile car la mère en mourut due désespoir et le père, quand même dénoncé, périt dans un camp de concentration allemand.

Aude fut donc contrainte d'assumer la qualité de première dame de cette société de la bourgeoisie rurale. Rôle qui se limitait aux responsabilités familiales et aux activités subalternes : présence décorative aux manifestations, conversations de salon mortelles d’ennui, participations aux oeuvres de charité… Les maris, eux, y étaient tous sortis d'un même moule : professions le plus souvent libérales ; activités sportives ou ludiques dites nobles entre chasse, bridge, golf ou équitation ; adhésion aux clubs services et partis politiques réactionnaires. Ce comportement de surface s'accompagnait d'une vie sexuelle ne s'épanouissant qu’en dehors du cadre familial avec les prostituées dans les « maisons » de Rouen ou le personnel féminin sur les canapés de leurs bureaux. La petite douzaine de bourgeoises de cette ville, aveugles ou résignées devant la turpitude de leurs époux, dépérissaient en s’empâtant, l’ennui étant leur dénominateur commun.


Aude avait échappé à cette image référentielle. Première et gravissime incartade aux règles imposées, elle n'avait pu avoir d'enfants sans que l'on puisse déterminer si la cause en était due aux effets du traumatisme créé par les conditions de son mariage sur son métabolisme ou à l'insuffisance d'un mari plus habile en libertinage que précautionneux dans l'application du devoir conjugal. Lassé de cette obligation sans résultat fécond, Guillaume avait fini par ne plus honorer son épouse d'autant plus que ses nouvelles fonctions de sénateur lui servait d'alibi pour vivre les deux tiers de l'année à Paris. Son épouse accomplissait pourtant parfaitement son devoir de maîtresse de maison avec courtoisie, élégance et générosité sans jamais déroger aux exigences de son rang. Il est vrai qu'elle disposait pour cela d'un atout unique au sein de la haute mais petite société provinciale : à quarante ans, elle avait conservé un physique de rêve : son mètre soixante s’était harmonieusement fondu dans une enveloppe de quarante cinq kilos, inversant ainsi les proportions de ses voisines. Elle avait des rondeurs délicates avec une petite poitrine ronde ponctuée de tétons à l'insolence altière tandis que son mignon pétrousquin arborait une symétrie d'école avec deux demi-lunes à l'élasticité suffisante pour se soustraire à un nécessaire déhanchement abusif accrocheur de regards masculins. Ses attaches, en harmonie avec sa silhouette, présentaient une fragilité trompeuse que démentait aussitôt l’assurance imprimée sur son visage. Celui-ci était d'un bel ovale encadré d'une chevelure d'un blond vénitien à l'aspect sauvage de crinière qui n'aurait jamais subi les affres de quelques bigoudis ou autres artifices que ce soient. Les mèches libres et astucieusement rebelles trahissaient une volonté déterminée. La pâleur du visage était discrètement voilée d'un fond de teint aux nuances fauves interdisant tout égarement de maquillage enluminé tandis que sa bouche étroite mais aux lèvres ourlées formait un arc de Cupidon accentué à l'étage supérieur tandis que l'inférieur s'ornait d'un gonflement pulpeux qu'atténuaient des commissures tendant vers le bas sans l'indiquer franchement. En harmonie avec la délicatesse perfide de sa bouche, les sourcils semblaient s'excuser avec la simplicité de leur dessin évitant de faire ombrage à un maquillage riche d'accents métalliques aux penchants cendrés très légèrement azurés qui faisaient de ses paupières, armées de longs cils, un argument supplémentaire au charme de son regard gris-vert aux reflets mordorés. Un peintre se serait damné pour en reproduire l'instant magique d’une oeillade. On n'apercevait de ses oreilles dissimulées dans les flammes de sa coiffure que des boucles goutte d'eau en argent massif, représentant le seul accessoire ostentatoire qu'elle se soit permis. Quant au nez, fin et aquilin, il apportait un note de noblesse qui incitait au respect. 


Son mari, après des études calamiteuses, avait pu profiter de la mort providentielle de son père survenue en 1942 en succédant par nomination à son mandat de maire. Ce parcours était tout à fait conforme aux normes acceptées par cette médiocre intelligentsia de province. Une certaine dérive affairiste avait contribué largement à la réussite politique et financière de Potier. Cela avait engendré des jalousies préjudiciables et avait fait de ce notable une exception mal acceptée par l'aristocratie locale qui avait réduit leurs relations dîtes amicales à une courtoisie de surface aussi mielleuse que fielleuse. Son épouse, à sa façon, dérogeait aussi des canons officiels en vigueur de ce trou de bourgeoisie rurale. La réussite aux origines "douteuses" de son mari avait accentué la haine des autres pour qui l’épouse était une parvenue issue d'une communauté religieuse intolérable, usurpatrice de la place de première dame de la ville. 


Seule Madeline de Belcour pouvait être considérée comme son amie. Elle n'avait été épousée que par un coureur de dot à la noblesse douteuse qui avait mis une bonne douzaine d'année à obtenir ses diplômes de médecin. Elle se retrouvait aussi sans enfant après le décès précoce de son fils. Se réfugiant dans une boulimie sucrière dévastatrice elle était devenue obèse très vite. Elle avait trouvé en Aude la seule femme en qui elle put avoir pitié. Les deux épouses sans progéniture et délaissées par leur maris partageaient petits fours et thé lors d'après-midi invariablement sans saveurs. De son côté Aude, en cette année 1960, traversait une très mauvaise passe, elle se sentait flétrir comme une fleur fanée, tout son corps se desséchant au point de ne pouvoir laisser couler la moindre larme. Elle avait perdu l'appétit, ne montait plus à cheval, vaquait à ses obligations sans aucun enthousiasme… 


C'est ainsi qu'elle osa se confier à son amie Madeline cet après-midi-là sans se douter de l'importance des conséquences que cette conversation allait entraîner.

- Ma pauvre chérie, tu as vu la petite mine que tu traines avec toi depuis quelques temps ?

Madeline adorait les situations qui lui permettaient d'appeler ainsi son amie et faisaient d'elle une victime désignée par le mauvais sort. Aude avoua les symptômes qui l'accablaient depuis quelques mois.

- Il ne faudrait pas que déjà tu subisses prématurément les effets de la ménopause, ajouta-telle, avec son goût morbide de l'exagération.

- Crois-tu que ce puisse être le cas à mon âge ? Je n'ai que quarante ans quand même.

- As-tu déjà consulté un médecin à ce propos ? questionna Madeline sur le ton de celle qui est sûre d'une réponse négative.

- Mais pour quoi faire ? répondit Aude en se doutant avec crainte du terrain où allait l'emmener nécessairement son amie.

Pour toute réponse celle-ci saisit le téléphone et appela son mari dont le cabinet était au rez-de-chaussée :

 - Louis ! Quand peux-tu prendre madame Potier en consultation ?

Les quelques secondes de silence qui suivirent plongèrent Aude dans une angoisse proche de la panique. L’autre reposa le combiné avec un sourire triomphant pour lui signifier que son mari venait d'en terminer avec sa dernière patiente et qu'il la prenait de suite. Son amie devint toute pâle en protestant que ce n'était pas la peine ; qu'elle n'était pas préparée pour cela ; qu'elle préférait réfléchir ; qu'elle n'allait pas déranger Louis pour si peu ; que c'était impossible aujourd'hui parce que… mais d'un geste péremptoire madame de Belcour effaça ses excuses :

- Allons ma pauvre chérie sois de notre époque, une visite de médecin n'est pas une exécution. Allez descends vite le voir ! 

Elle poussa quasiment son amie vers l'escalier. Pendant la descente, Aude eut la sensation qu'il s'agissait plutôt d'un ascenseur pour l'échafaud où la voix étranglée de la trompette de Miles Davis aurait été remplacée par le seul rythme incertain de ses talons. Au début des années soixante la gynécologie d’était pas encore officialisée et la plupart des femmes étaient terrorisées par la peur de livrer leur intimité aux mains et au regard d'un praticien. De plus si ce médecin était le mari d'une amie qui ne se privait jamais de rendre hommage à sa beauté par des regards passablement appuyés comme c'était le cas avec la femme du sénateur. Cela lui rendait la perspective d'une telle auscultation impossible. L'arrivée devant la double porte capitonnée de cuir du cabinet fut une torture. Les raisons de fuir se multipliaient : n'avait-elle pas mis des dessous qui risquaient de passer pour une provocation ? Ne s'étant pas changée avant de partir, certaines effluves féminines douteuses n'allaient-t-elles pas se répandre dans le local d'examen ? Connaissant Louis de Belcour pour sa jovialité grossière et son indiscrétion tapageuse, ne lâcherait-il pas des anecdotes dégoutantes sur son intimité à ses comparses masculins ? Se forçant à refuser d'imaginer qu'il puisse profiter de la situation nécessairement troublante, le spectre de cette éventualité la faisait néanmoins tressaillir.


C'est au moment où elle était sur le point de passer devant la porte pour s'enfuir que celle-ci s'ouvrit sur le sourire triomphant du docteur.

- C'est ici chère madame Potier ! dit-il avec une moue moqueuse qui la pétrifia. 

- Oh ! vous savez Louis c'est Madeline qui a insisté, je ne voulais pas vous déranger pour si peu...

- Allons ! Allons ! Ne soyez pas gênée, c'est un plaisir pour moi de vous rendre service, entrez donc.

Ne sachant si cette formule était de convenance ou si elle faisait allusion à son probable déshabillage à venir, Aude s'avança sur le parquet ciré où ses talons reprirent un rythme mieux assuré mais tout aussi peu discret, diffusant une petite musique dont les paroles résonnaient uniquement dans la tête du docteur en lui disant : "regarde comme mes mollets sont si finement gainés de soie fumée avec cette couture qui remonte là où tu n'as pu accéder qu'en rêve."

- Asseyez-vous, chère Aude. 

Il lui indiqua le fauteuil de cuir face à son bureau. Les talons quittèrent le plancher indiscret pour le tapis moelleux où s'étouffèrent les claquements qui furent bientôt relayés par le froissement de la jupe gris perle et le crissement électrique des bas sous l'effet du croisement des cuisses. Tout cela devant l’air fort satisfait du médecin savourait chaque instant de découverte de la gêne de cette femme inaccessible.

Il vint se poser devant elle appuyant son postérieur sur le bord du bureau de façon à imposer d'emblée sa présence physique en l'obligeant à lever son visage angoissé. C'est à cet instant seulement qu'elle osa le regarder vraiment. Ses yeux bleus de mâle brun aux cheveux frisés accentuèrent son malaise. Elle remarqua qu'il portait un pantalon de toile dont elle ne retint pas la couleur sous une blouse blanche immaculée qui lui fit détourner le visage quand elle s'aperçut que deux boutons s'ouvraient sur les poils noirs de son torse. Elle ne put réprimer un réflexe qui lui fit instantanément porter sa main sur l'échancrure de la veste de son blouson de cuir noir. Pendant ces quelques secondes où elle fut soumise au regard plongeant du docteur, elle ne put chasser l’idée qu'un homme aussi séduisant que Louis puisse se satisfaire de sa grasse et ennuyeuse épouse. Pensée qu'elle chassa très vite de son esprit quand la voix suave mais ferme du médecin la fit revenir à la réalité.

- Détendez-vous, chère Aude, et exposez-moi vos petits soucis féminins, dit-il en se voulant rassurant et protecteur.

- C'est que, Louis, il ne m'est pas facile de vous répondre, non pas que les mots me manquent pour décrire ce que vous appelez de "petits soucis", mais c'est, comment dirais-je assez délicat, compte tenu des circonstances quand même…très particulières. 

Elle marqua ce "quand même" d'un ton plus péremptoire et exprima ces derniers mots en osant relever ses paupières comme pour lui reprocher une forme de légèreté dans son assurance professionnelle.

- Mais, madame Potier, il n'y a rien de particulier à consulter un médecin.

- Quand même Louis, ce genre d’examen est, avouez-le, très … gênant.

Elle se mordit la lèvre inférieure en ressentant les limites de ce mot pour qualifier ce qu'il devait traduire lui-même par troublant.

Le large sourire du docteur ne fit qu'accentuer son angoisse, malgré les paroles qui suivirent :

- Pendant une auscultation je ne suis plus Louis de Belcour, ni le mari de votre amie, pas plus que l'homme qui… vous apprécie, madame Potier. Je suis un médecin ordinaire et vous une simple patiente. Alors faites moi confiance et parlez moi de vos problèmes sans retenue.

En entendant ces paroles, elle fut parcourue par l'image de l'apiculteur qui enfume la ruche pour mieux soustraire le miel aux abeilles. Elle y jouait le rôle de la reine des abeilles livrée à un apiculteur vêtu de blanc avec pour masque de camouflage un sourire se voulant faussement serein pour mieux la déposséder de ses défenses.

- Eh bien voila ! Depuis quelques mois, peut-être même quelques années, je me sens, non pas dépérir, mais progressivement me dessécher, se décida-telle à avouer. C'est comme si j'étais une plante dans le désert dont les racines ne trouveraient plus d'eau. Je viens de l'évoquer avec Madeline et elle m'a fait peur en me disant que ce pouvait être dû à une ménopause précoce.

- Mais si je me souviens bien, vous n'avez que quarante ans puisque vous aviez 22 ans en 1942 quand Guillaume vous a épousée. Cette issue me paraît bien improbable.

- Et puis, osa Aude pour appuyer l'avis du médecin, j'ai toujours mes périodes.

- Bon ! Je vais vous ausculter car je ne voudrais pas passer à côté d'une erreur médicale. Veuillez quitter votre blouson, votre corsage et jupe ainsi que votre culotte, avant de vous installer sur le fauteuil d'examen. Et il se dirigea vers celui-ci qui impressionna Aude avec la froideur que laissaient supposer les coussins de cuir et surtout celle des arceaux de métal qui lui parurent de véritables outils de torture.


Pendant qu'il réglait le fauteuil en tournant le dos, il observait son déshabillage en utilisant un petit miroir habilement placé. Hésitante et choquée par l'absence du moindre paravent, elle enleva précautionneusement son blouson qui découvrit un corsage de soie jaune épousant sans les contraindre les deux seins haut perchés. Ceux-ci tendirent le tissu soyeux mais opaque du chemisier quand elle se cambra pour actionner le zip de la jupe, placé sur le côté droit des hanches. Louis était absorbé par le jeu diaboliquement excitant d'innocence de son giron, ostensiblement prisonnier du carcan d’une guêpière dont il avait aperçue le bas grâce au miroir. Le gigotement de ses hanches eut raison de la tenue de la jupe qui tomba sur ses chevilles comme un rideau s'ouvre sur une scène de théâtre. Louis aurait aimé pouvoir applaudir devant un tel spectacle. Il n'eut qu'un quart de seconde le loisir d'apprécier les cuisses de sa patiente, fines mais suffisamment charpentées pour mettre sous pression les parures plus obscures de ses bas tendus par les jarretelles. Elle s'accroupit aussitôt pour ramasser et plier soigneusement la jupe et la déposer sur le fauteuil. Puis elle se releva pour déboutonner son corsage. Elle n'eut que trois boutons à défaire pour découvrir les bonnets d'une guêpière sans bretelles protégeant ses globes comme deux coquillages l'auraient fait pour un met à l'élasticité prometteuse. Se débarrassant de la soie jaune qui coula sur ses fines épaules, elle apparut aux yeux du docteur telle une nymphe emprisonnée dans sa chrysalide de satin noir aux rayures dorées qui rendait son corps encore plus sculptural et harmonieux. 

Jusque là, Aude avait exécuté son effeuillage avec des gestes mécaniques à la précision glaciale. Elle avait réussi à chasser de son esprit l'étrangeté de la situation en ne pensant qu’au contenu nécessaire de ses gestes. Son visage s'était refermé en chassant la présence de Louis. Cette maîtrise feinte mais réussie croyait-elle n'avait fait que porter à son paroxysme le désir du médecin. Arriva l'instant fatidique où l’épouse du sénateur allait devoir quitter sa culotte. Le docteur, protégé par l'excuse d'avoir à choisir une serviette pour l'étendre sur le cuir du fauteuil d'examen, fixa le miroir où apparaissait le petit ventre plat protégé par le bas de la guêpière qui se terminait par deux pointes prolongées de jarretelles qui tiraient vers le haut l'ourlet sombre des bas en imprimant la chair des cuisses d'un léger renflement. La sérénité apparente du visage de la femme se mua en une crispation paralysante qui n'échappa point à l'oeil graveleux du docteur. Comme si ils étaient dirigés par les fils d'un marionnettiste, ses doigts tremblants saisirent le bord de la petite culotte de part et d'autre de ses hanches et, fermant les yeux, elle les laissa tirer sur le satin noir qui glissa d'abord sur les jarretelles puis se retroussa en découvrant une toison touffue à la blondeur ambrée dont le triangle fit symétrie avec la culotte retournée comme s'il se réfléchissait dans une eau obscure. Le fond de la petite culotte se détacha de la fourche des cuisses pour glisser entre elles. Elle leva ses jambes l'une après l'autre pour s’en débarrasser. Trop préoccupée elle négligea de la ramasser.

Louis choisit cet instant pour se retourner et installer la serviette où allait se poser le mignon popotin de la belle qu'il avait maintenant sous les yeux avec ses deux petites pommes parfaitement arrondies barrées par les jarretelles arrière. En voyant la serviette blanche sur le fauteuil, Aude comprit qu'elle devait venir s'assoir, ce qu'elle fit en croisant immédiatement ses cuisses pour cacher sa pilosité intime, sans réaliser l'absurdité d'une telle précaution dans l'attente d'un examen gynécologique. Cela amusa beaucoup le médecin qui lui sourit ironiquement en lui indiquant les étriers pour qu'elle y posât ses pieds. Aude hésita un instant et c'est en vivant le supplice qu'elle décroisa ses cuisses et les écarta pour aller s'écarteler devant le médecin en posant ses pieds dans les étriers.

Louis se délectait du spectacle en évitant d'appuyer son regard sur la touffe généreuse et tentatrice et comprenant que ce genre d'examen était inédit pour elle, il entreprit de lui expliquer ce qu'il allait faire et pourquoi, dans un langage médical aussi précis que vulgarisé.

- Je vais d'abord procéder à un toucher vaginal avec un ou deux doigts pour déterminer la taille de votre vagin afin de choisir le spéculum adéquat pour vous ausculter le plus profondément possible jusqu'à votre col de l'utérus et ce sera tout. Vous voyez ce n'est pas bien méchant, dit-il de la façon la plus professionnelle possible.


Ecarquillant les yeux, Aude s'efforça de sourire pour masquer sa panique. En fait, elle n'avait retenu qu'une chose, c'est qu'un docteur allait introduire ses doigts en elle et ce docteur était un homme qu'elle connaissait et dont elle avait toujours redouté le regard.

Il s'assit sur un tabouret le visage à hauteur de son ventre et, en enfilant un gant en caoutchouc, il fixa ce triangle de poils dorés où la fentine de la dame était discrètement enfouie. Il approcha son index et son majeur de la toison et la patiente marqua un mouvement de retrait qu'il arrêta en la grondant gentiment. Celle-ci respira plus fort pour supporter l'effleurement de ses lèvres par les doigts caoutchoutés. Elle réalisa que la présence de cet accessoire la rassurait quelque peu : ses chairs intimes échapperaient au contact de la peau de l'homme. Il appuya doucement pour ouvrir la corolle et glissa ses doigts dans le vagin.

Surprise elle tendit une main comme pour l’arrêter mais le médecin l’en empêcha de sa main libre.

- Effectivement Aude vous êtes très étroite et je vais devoir utiliser mon plus petit spéculum, celui que je réserve habituellement aux très jeunes femmes. Et en riant il ajouta : nous sommes très loin déjà du risque de ménopause.

Meurtrie par ce qui était pour elle une humiliation, elle serra les dents quand les doigts s'approprièrent son orifice intime en s’attardant trop longtemps pensait-elle. Il approcha un instrument de métal qui lui parut barbare et en frissonna à l'idée que cette chose put entrer en elle.

- Je vais devoir vous enduire le vagin de lubrifiant pour rendre la pénétration plus douce, d'autant plus que vous pensez souffrir d'un certain dessèchement à cet endroit. 

- Faites le nécessaire murmura Aude qui, effarée, ne retenait que les mots de pénétration et de lubrifiant.

Louis enfonça ses doigts plus fermement et elle accueillit cette intrusion avec un cri en tendant la main pour arrêter le poignet du médecin. Il la repoussa sans rien dire et elle dut accepter les attouchements malicieux sur les parois de son vagin dont les réactions des muqueuses contredisaient les retenues affichées par la patiente. La viscosité du lubrifiant que les doigts en fouillant son vagin étalaient sur les chairs se mêlait à celle des sécrétions bien involontaires mais révélatrices d'un trouble féminin annoncé. .

- Calmez vous madame Potier, tout se passe bien et il ajouta et même très bien en pensant aux hommes qui aimeraient découvrir chez une femme de quarante ans un réceptacle aussi étroit pour leurs assauts.

Lorsque le métal du spéculum remplaça les doigts, elle poussa un hurlement de frayeur :

- Ah ! Que c'est froid, c'est…. c'est… horrible ! Louis. 

- Allons ! Allons ! ne faites pas l'enfant, et il lui empoigna fermement les mains qui se précipitaient pour arrêter la progression de l'instrument, agrippez-vous au fauteuil.

Elle sentit le spéculum s'ouvrir dans son vagin et cette présence incongrue la portait au supplice. Le docteur muni d'une lampe frontale se pencha entre ses cuisses pendant un temps qui lui parut interminable. En se relevant avec un murmure de satisfaction, il lui assura que tout allait bien et il la débarrassa de l'intrusion du spéculum. 

- Voilà c'est fini, presque fini.

Afin de prolonger ces instants délicieux pour lui, il prétexta un dernier toucher digital pour passer une solution antiseptique.

Presque soulagée, elle acquiesça d'un battement de paupière.

Cette fois il se permit en plongeant son majeur dénudé dans son vagin une audace qu'il n'aurait jamais envisagée auparavant.

- Mais Louis vous n'avez pas mis de gants ? osa-t-elle affolée.

- La solution ne tient pas sur le caoutchouc, s'excusa-t-il effrontément. Et encouragé par sa naiveté, il appuya son pouce sur le capuchon du bouton qui se durcit instantanément.

Elle échappa un petit gémissement non maîtrisé. Il la regarda qui basculait son visage en arrière en fermant les yeux. Ses doigts se crispèrent sur la serviette mais elle ne protesta pas, captivée par cette petite flamme qu'elle sentait naissante au plus profond de ses chairs qu'elle n'arrivait pas à éteindre. Il prit son temps pour simuler le geste médical et sentit le flot de cyprine inonder le vagin, alors que Aude se cambrait comme un arc, le corps tétanisé. Il préféra arrêter son investigation digitale et se releva pour s'approcher de sa patiente. Elle était cramoisie et peinait à respirer. 

- Vous n'avez rien d'anormal au niveau gynécologique madame Potier.

Elle avala une bouffée d'air et ne put que sourire timidement en haussant les épaules comme pour s'excuser de son impuissance à ne pouvoir se maîtriser.

- Par contre, je crois savoir d'où viennent vos problèmes actuels, et devant son interrogation silencieuse il rajouta en posant un doigt sur son front : c'est dans cette jolie tête que tout ne fonctionne pas très bien.

- Mais Louis je ne comprends pas où vous voulez en venir. Je vous assure que vous vous trompez.

- Si je peux me permettre chère madame, s'il y a bien un organe qui ne ment pas c'est le vagin et le votre est loin d'être une plante souffrant de sécheresse dans le désert comme vous m'avez si joliment dit tout à l'heure. Et il ajouta sur un ton plus confidentiel : soyons sérieux belle Aude et parlons-nous vrai, il y a combien de temps que vous n'avez eu de pratique sexuelle ? 

- Oh ! Mais, mais, je ne vous permets pas ce genre d’indiscrétion.

- Louis ne peut se le permettre mais le docteur si. Répondez à ma question.

- Cela fait dix ans qu'Henri ne m'honore plus ; avoua-t-elle avec toute l'élégance qu'elle puisse mettre dans sa réponse en dépit de l'embarras extrême dans le lequel cette question l'avait plongée.

- Alors si vous ne voulez pas vous dessécher, comme vous dîtes, il faut compenser cela.

- Mais il n'est pas question que je trompe mon mari.

- Qui vous dit de le tromper ? Il y a des pratiques solitaires qui permettent de solutionner une partie du problème et les sécrétions de cyprine dont vous venez d'enduire mes doigts sont aussi bien salutaires pour votre moral que pour votre hygiène médicale.

Elle le regarda stupéfaite et de grosses larmes coulèrent sur ses joues. Les propos du docteur la plaçait inexorablement en face de sa bien réelle misère sexuelle.

Il y eut un moment de flottement pendant lequel Louis fut certes ému par cette réaction mais sa perversité reprit vite le dessus.

- Faites moi confiance madame Potier, et il insista : le voulez-vous?

En reniflant comme une petite fille, Aude acquiesça d'un timide mouvement de tête en baissant ses paupières avec un stigmate de douleur qui lui parcourut le visage.

Jubilant et triomphant de fourberie, il prit sa main tremblante et la dirigea vers son pubis. Recouvrant chacun de ses doigts avec les siens, il lui fit entamer une douce caresse de sa toison. Patiemment il attendit en l'incitant à prolonger son geste. Elle respirait fort, sa poitrine soulevant les bonnets de la guêpière. La chaleur insidieuse qui l'avait envahie par surprise malgré elle tout à l'heure, s'installait entre ses cuisses avec une adhésion reconnaissante. Alors il appuya sa pression sur les doigts de la dame qui entrèrent en contact avec sa chatte qui coulait, totalement ressourcée. Tout se précipita : sa main guidant celle d’Aude accéléra le rythme ; son pouce trouva le clitoris qui se dressait de reconnaissance ; ses doigts fouillèrent du plus loin et du plus longtemps qu’il fût nécessaire lorsque Aude éclata en un orgasme qui la vida sur le fauteuil d'examen. Abattue par cette jouissance tant refoulée, elle fermait les yeux, oubliant ses petits seins aux tétons orgueilleux qui s'étaient échappés de la guêpière. Penchée sur elle, il caressait ses cheveux, respectant l'émotion d'un tel moment. Il se pencha pour poser un baiser sur sa bouche. Elle ne protesta pas mais ils ne purent le consommer car les pas de Madeline dans l'escalier rompirent le charme de cet instant aussi inattendu que rare.

Aude, paniquée et coupable, se releva d'un coup et eut juste le temps d'enfiler son corsage, sa jupe et ses escarpins quand l'épouse entra dans le cabinet.

Tandis que Louis se répandait avec un flegme incroyable sur l'absence de danger pour la santé de la patiente et que la femme su sénateur essayait de cacher maladroitement sa confusion avant de s'éclipser comme une gourgandine prise au piège, madame de Belcour eut un petit sourire amer en observant la boucle d'oreille échappée sur le fauteuil et la culotte de satin noir roulée en boule sur le tapis…


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