Un petit coup d'œil en direction du terrain de sport et quelque peu éssouflé, j'entraine Aaron vers le banc situé devant notre bâtiment, celui des classes de seconde.
Il me regarde avec étonnement, et c’est normal vu qu’il s'attendait à faire un câlin dès la sortie du cours.
Je lui dis alors à voix basse, mais en faisant attention à ce qu'il comprenne chaque mot:
-Moi:"Sois encore un peu patient, mon chéri, le temps de la récréation et ensuite j'aurais une petite surprise pour toi".
Ses yeux se mettent à briller et il me répond:
-Aaron:"Alors, je être très patient".
Assis sur le banc Aaron, lui aussi reprend doucement sa respiration tout en me tenant par la main, mais à ce moment précis, Laurent l'un des surveillants passe devant nous. Comme des enfants surpris en train de faire une bêtise, nos mains se lâchent instantanément.
Laurent est étudiant en fac pour devenir prof de maths et il travaille au lycée pour financer ses études.
Il n'a que 20 ans, mais dès le jour de son arrivée, j’ai remarqué sa différence avec les autres surveillants et pas seulement parce qu’il est le plus jeune.
Il est vraiment sympa, on commençe à bien se connaître et on rigole souvent ensemble.
Mais là apparemment, il n’a rien compris à la situation, puisqu'il me dit en riant:
-Laurent:"Alors, madame Irma, on s'apprête à lire la bonne aventure dans les lignes de la main".
Je lui réponds aussitôt:
-Moi:"Ha! ha! ha!, très marrant", avant de traduire en anglais la blague de Laurent à Aaron qui éclate de rire, puis je me remet à parler français, mais lentement pour qu'Aaron comprenne bien.
Pas question de parler en anglais avec Laurent, car son truc à lui c'est les maths, et l’anglais il n’y capte vraiment rien.
-Moi: "Laurent, je te présente Aaron, mon correspondant".
-Laurent: "Ah ! c'est donc toi le fameux Aaron, Chris m'a beaucoup parlé de toi !, il parait que vous êtes très amis tous les deux ?"
-Aaron: "Yes, Chris est comme ma frère"
-Moi: (en riant) "On dit comme mon frère, Aaron"
Puis nous nous sommes mis tous les trois à rire.
C'est vrai que pour évacuer la tristesse de notre séparation, j'ai beaucoup parlé d’Aaron à Laurent qui s’est montré très réceptif: le jour de notre rencontre, notre petite partie de foot où il m'a mis la pâtée, les films regardés ensemble, le jour ou Aaron m'a emmené à son école de foot...
Mais bien entendu, il y a certains "détails" dont j'ai volontairement oublié de lui parler…
Relevant les yeux, je vois l'heure sur la pendule électronique du tableau d'affichage. Il nous reste encore dix minutes, il ne nous reste plus qu'à faire comme tous le monde.
En effet, une partie de ma classe s'est réunie avec leurs correspondants devant la porte du bâtiment.
Je suppose qu'ils doivent se présenter plus en détails les uns aux autres. Jetant un œil rapide au groupe, ouf ! pas de Grégoire en vu, mais pas de Charlie non plus.
Par contre Virginie, elle, est bel et bien présente.
Céline, une autre fille de ma classe est en train de raconter les matchs de tennis qu'elles ont fait avec sa correspondante lors de notre séjour à Londres.
Tout à coup, nous voyant nous approcher du groupe Virginie lui coupe la parole, apparemment, elle a déjà oublié le petit incident du couloir:
-Virginie"Ah! enfin un peu de compagnie, Chris et……… Aaron c'est ça ?"
Tous et toutes sont accompagnés, sauf elle, puisque son correspondant est réellement absent.
Soudain sans nous demander notre avis......
Soudain sans nous demander notre avis elle nous colle contre elle, passant ses bras autour de nos épaules et dit:
-Virginie: "Alors les garçons, qu'est-ce que vous nous raconter de beau ?"
Aaron me regarde, presque rouge écarlate, qu'une fille, une inconnue d'autant plus, le serre comme ça contre elle.
Moi non plus je ne me sens pas très à l'aise.
Le fait qu'elle me prenne par la main dans le couloir ne m'avait pas plus, mais là, de la sentir si près de moi et puis son bras autour de mon cou, le tout sous les yeux d'Aaron…
En fait, je ne peux pas vraiment lui en vouloir, elle est tombée sous mon charme depuis la rentrée, mais le seul problème, c’est qu’elle ignore que je suis gay.
La pauvre, elle ne doit pas penser au fait que je puisse être gay, elle doit sans doute penser que je ne la trouve pas jolie ou je ne sais quoi d'autre.
Cela ne l'empêche pas de tenter quelque chose dès qu'elle le peux.
Je suis quand même un peu triste pour elle.
Enfin, pour mettre fin à cette situation gênante pour Aaron comme pour moi, vu qu'il ne reste que quelques minutes de récréation, je prens Aaron par le bras et sans même répondre à la question de Virginie, je propose à mon tendre amoureux de retourner dans le couloir près du distributeur afin de nous offrir un chocolat chaud.
Derrière nous la voix de Virginie:
-"Eh mais attendez, les mecs vous allez où ?
Arrivés pratiquement devant la porte, nous croisons Grégoire et "sa bande" qui, me regardant d'un air méprisant, mais regardant Aaron plutôt avec envie, dit sur un ton ironique avec un sourire aux lèvres:
-Grégoire: "Tiens, voila les inséparables".
Ma main se met à trembler.
Aaron le remarque et attrape ma main qu'il serre très fort.
D'un naturel pourtant doux et gentil, j'ai pourtant envie de lui mettre mon poing dans la figure à cet idiot de Grégoire.
Mais heureusement mon naturel prend le dessus comme toujours et plus intelligent que lui, nous avons fait ceux qui n'avait rien entendu.
Et bien moi qui avait pensé qu'il nous fallait passer une fin de récréation tout ce qu'il a de plus classique, je crois que dans le genre classique on aurait pu rêver mieux… Tout d'abord surpris par Laurent alors que nous nous tenions juste par la main, puis tellement gêné par ce geste si familier de Virginie et pour finir avoir croisé cet imbécille de Grégoire.
Enfin, nous sommes maintenant seul dans le couloir et la sonnerie va bientôt retentir. Nous avalons en nous souriant notre chocolat et profitant de ce petit moment de solitude, Aaron me dépose un baiser furtif sur les lèvres.
Une récompense bien méritée après tant d'émotions.
La sonnerie du bonheur va bientôt retentir et pour prendre de l'avance car il nous faut quelques minutes pour atteindre "la fameuse surprise", j’attrape mon prince charmant par le bras et lui dis:
-Moi: "Viens, c'est le moment de découvrir ta surprise".
Il semble tout tremblant d'excitation et d’émotion.
Je rajoute alors:
-"Calme toi, my love".
Calme toi, calme toi… c'est plus facile à dire qu’à faire car je suis dans le même état que lui, voir pire.
Aaron est devenu plus audacieux et cela m'a donné le courage de faire une chose que je n'est jamais faite auparavant. Mais il nous faut maintenant être tout deux calmes et discrets.
Nous sortons du bâtiment nos sacs sur le dos après les avoir récupéré dans mon casier, (simple détail, mais qui peut avoir son importance).
Lorsque nous arrivons au milieu de la cour la sonnerie retentie, mais.....
Lorsque nous arrivons au milieu de la cour la sonnerie retentie, mais plutôt que de nous diriger vers la salle de permanence (qui se trouve d'ailleurs à deux pas de nous), nous prenons la direction du terrain de sport tel des élèves ayant cours d'EPS.
Par chance, ceux de ma classe et de celle d'Aaron sont encore dans les couloirs à déposer ou à récupérer leurs affaires dans leurs casiers (dans ma classe, hormis Charlie, ils sont tous toujours en retard, comme d'hab).
Donc aucun d'entre eux n'est censé nous avoir vu.
En plus pendant les heures de permanence aucune chance d'être notés absents puisque comme plusieurs classes sont mélangées durant ces heures-là et que nous avons aussi la possibilité d'aller au CDI, le surveillant ne fait jamais l'appel.
En plus, à votre avis qui s'occupe aujourd’hui de cette heure-ci de perm ?
Et bien oui, c'est Laurent, avec qui les heures de perm où nous sommes censés faire nos devoirs ressemblent plutôt à des heures de foire.
Parfois, c'est même lui qui apporte des jeux de cartes pour jouer avec les élèves.
Qu'il est sympa ce Laurent…
Bref, autant dire qu'avec lui impossible que notre absence soit remarquée.
Tous sont maintenant rentrés, la cour est déserte.
Ouf ! personne ne nous a vu.
Nous voici arrivé devant les escaliers menant au terrain de sport.
Nous descendons quelques marches, Aaron, juste derrière moi.
Nous marchons véritablement à pas de loup, Aaron me tient par les hanches et comme toujours j'adore la sensation de ses mains sur mon corps.
Puis nous longeons le mur en nous baissant pour nous cacher. Aaron se met alors à rire tout bas et me dit:
-"Alors, ce être ici, tu vouloir faire l'amour avec moi dehors ici ?".
Son visage d’ange me souriant me transporte comme à chaque fois et en dépit du stress, je ne peux que lui répondre en riant moi aussi:
-"Ha!, Aaron my love, ici peut-être une autre fois, mais non, on y est presque".
En fait, je voulais vérifier que le terrain de sport, de l’autre coté du mur soit aussi vide que le reste de la cour, afin de passer sans être vu pour aller vers la "surprise".
Je passe la tête juste au dessus du mur et… malheureusement ce que je redoute ! il y a une classe sur le terrain de sport et en plus il s’agit de la classe de Benjamin que je peux apercevoir d'ou je me trouve.
Tout à coup ce dernier se retourne et regarde dans notre direction, mais nous sommes tout de même suffisamment bien caché, il ne peut nous voir.
Quelle galère pour se rendre dans "la cachette secrète" ou je veux emmener mon amour, il nous faut attendre que la classe de Benjamin s'en aille.
Aaron me dévisage le regard interrogateur et j’ai envie de le prendre dans mes bras pour le rassurer, il me glisse un doux bisou dans le cou ce qui a le don de me faire frémir et je ne peux résister au désir de l’embrasser presque sauvagement, mais j’entends à cet instant que le prof de sport fait l'appel, espérant que le programme de leur cours soit d'aller courir sur le stade municipal et non une partie de basket sur le terrain du lycée…
Mes prières pleine de désir sont exaucées puisque quelques secondes plus tard nous tentons à nouveau un regard et nous voyons Benjamin et sa classe quitter le terrain en partant dans la direction opposée à celle que nous devons prendre avec Aaron.
Déjà dix minutes de perdues… c'est déjà tellement trop…
Nous ne devons plus perdre une seule seconde et prenant mon bel Aaron par la taille, je lui dis:
-"Viens vite, dépêchons nous".
Il me serre si fort contre lui et encore caché par le mur des escaliers, il me fait des bisous dans le cou.
Je ne peux que lui répondre de la même façon en caressant ses doux cheveux blonds.
Nous descendons encore les quelques marches qui nous séparent du terrain de sport et nous en traversons une partie, nous dirigeant vers le portail de sortie.
Celui ci est bien entendu fermé à clef, mais.....
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