NUIT D'ORAGES 06

Récit érotique écrit par mielpops09 le 14-02-2013
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Catégorie Lesbiennes

« Bonjour Docteur
-Bonjour, Madame Brosec »
Camille accueille sa nouvelle patiente. Une plantureuse rousse, encore une, lui fait face. Regard vague et torturé, la femme lui tend la main pour la saluer. Un sourire timide aux lèvres, elle se présente à la praticienne et s'installe sur le sofa après que Camille l'y ait invitée. Son corps splendide n'échappe pas au regard vert de la psy qui la dévisage discrètement. Comme dirait Sophie, les yeux, c'est fait pour voir. Madame Brosec, confortablement installée laisse traîner ses yeux sur le décor de la pièce. Tout est étudié pour le confort optimum du patient : couleurs ocres pastels, sable, quelques notes de doré pour casser la monotonie. Une vaste bibliothèque emplie de tomes volumineux qui traitent, à n'en pas douter du monde obscur de la psychologie. Sur une large partie du mur, face au sofa, un aquarium de poissons tropicaux aux couleurs aussi vives que diverses. Le bulleur fabrique des ronds réguliers qui remontent inlassablement à la surface de l'eau. Le bruit léger du moteur a quelque chose d'apaisant et de rassurant. Une cafetière expresso trône à coté de l'imposante bibliothèque. Sur le bureau de Camille, des dossiers, impeccablement rangés, un gobelet regorge de crayons mine, des cadres photos en grand nombre. Un ficus géant et magnifique se tient près de la porte fenêtre qui laisse entrer un filet d'air.
« un café ?
- je veux bien, merci..Magnifique votre aquarium, j'en ai jamais vu d'aussi beau
- C'est ma fierté et j'adore ces bestioles. Ce monde du silence est pour moi un peu un exutoire.
- Je comprends, rien de tel pour se calmer parfois.
- Oui...tenez, j'espère que vous aimez le café italien
- C'est le meilleur
- Entièrement d'accord
- Bon, on y va quand vous êtes prête...Madame Brosec »

Marie-Paule Brosec raconte alors sa vie à Camille qui l'écoute attentivement d'une voix monocorde, entrecoupée parfois de trémolo ; Seul le ronronnement du moteur dans l'aquarium est perceptible dans l'atmosphère pesante de cette fin d'après-midi de juillet : Une enfance malheureuse auprès d'une famille déchirée par la perte d'une jeune sœur, l'alcoolisme notoire d'un père violent et incestueux, une mère battue qui déteste sa fille, une homosexualité très vite prononcée, le rejet conséquent de sa famille,une vie de galère qu'elle a réussi à surmonter mais qui revient à elle comme un boomerang et qui lui pèse de plus en plus. Le portrait que peint la femme rousse de sa vie est quelque peu classique mais tellement prenant. Un mariage arrangé, une vie remplie de cotillons et de paillettes, une prison dorée mais un schéma répété : époux violent et alcoolique.
« Aidez-moi à oublier, aidez-moi à me donner la force de tout plaquer et à vivre ma vie Docteur »

« Asystolie, E.E.G plat. On arrête dit Sophie. Il ne réagit pas au traitement : atropine, adrénaline. Rien à faire. On arrête. Heure du décés ?
- 16h47
- Merci, vous avez néanmoins été efficaces et fait de votre mieux. Rendez le présentable, je vais voir la famille.
- Salle d'attente B
- Merci »

Sophie retient son vague à l'âme et éprouve du mal à réprimer les larmes qui troublent ses magnifiques yeux bleus. Mourir à 15 ans devrait être interdit. Ce gamin, elle n'a pas pu le sauver malgré une réanimation de quarante cinq minutes. Annoncer la mort d'un proche est la plus lourde tâche qu'un médecin ait à accomplir. Elle se dirige, tel un automate à la salle d'attente où sont installés les parents du pauvre gamin. Les murs blancs de la pièce pourtant bien éclairée accentuent le coté morbide de la situation. Avec toute la délicatesse et toute l'humanité du monde, elle s'adresse aux malheureux parents qui s'accrochent encore à un dernier espoir.
« Votre fils est arrivé dans un état critique avec de nombreuses lésions cérébrales et abdominales ayant entraîné une hémorragie massive. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour le ramener à la vie mais ses blessures étaient gravissimes, nous n'avons pas pu le sauver. Je suis sincèrement désolée, votre fils est décédé...je vous prie d'accepter mes condoléances... »

Une sale journée, comme elle les déteste tant. Rester distante avec les patients et les proches, c'est sa façon de ne pas le laisser imprégner par le malheur des autres, sans être inhumaine pour autant et insensible à leur douleur. C'est sa façon de pouvoir avancer, tenir et faire son boulot correctement. Elle traverse le grand couloir blanc et bifurque sur la gauche, ouvre la porte et s'installe à son bureau, attendant la prochaine urgence. Elle regarde le cadre posé sur le meuble, une photo de Camille et elle pendant leurs vacances en Chine. En arrière plan, la muraille. Le seul édifice visible depuis la lune parait-il. Sophie s'abandonne volontiers à ces souvenirs doux et paisibles en compagnie de l'amour de sa vie.
Son téléphone portable se met à vibrer. Elle regarde l'écran lumineux, valide et lit : « Les cornes te vont à ravir ». Impossible de savoir qui a envoyé ce message odieux, l'expéditeur a pris soin de ne laisser aucune trace pouvant l'identifier.
Sophie repose sont téléphone sans conviction, mais quelque peu perplexe. Qui a bien pu envoyer ce message odieux et lui était-il réellement destiné ? Elle n'a pas le temps de creuser la question, l'alarme stridente du bipper la sort de sa torpeur. Sophie lit le code affiché sur l'écran lumineux, se lève, finit rapidement sa tasse de café, enfile sa blouse blanche et repart au front. La vie continue....


« Apposez chacune vos initiales à chaque bas de page et vous paraphez à la dernière. Je vous remets symboliquement la clé de la maison dont vous êtes officiellement propriétaires à ce jour puisque vous jouissez déjà de l'habitation comme cela a été entendu avec les vendeurs lors de la signature du sous seing il y a un mois. Mesdames, permettez moi de vous dire que vous avez fait une bonne affaire et je vous en félicite »
« Et toi donc pense Camille en le fixant avec son plus beau sourire :16 000 euros de frais, tu te graisses bien la patte gros cochon. Encore heureux que le taux est de 2,5% et qu'on t'a sucré 6500 euros sur la cuisine » A ce même moment, les deux jeunes femmes se regardent d'un œil complice et le décor disparaît, le notaire, les vendeurs, l'agent immobilier, la secrétaire, le reste du monde. Elles savourent cet instant magique, se projetant de concert dans leur cocon, leur nid d'amour où elles passeront leur vie ensemble. Camille, furtivement, glisse sa longue jambe sous la table hexagonale et vient caresser du dos de son pied mutin le mollet de Sophie qui reste impassible. Ne voyant aucune réponse, elle accentue sa pression et remonte jusqu'au genou où elle s'attarde, fixant avec insistance le regard de sa compagne, qui ne réagit toujours pas. Elle tombe alors son escarpin et lance un dernier assaut sur le genou de Sophie en lui labourant le pied de ses orteils. La secrétaire du notaire, une élégante femme brune à la cinquantaine magnifique sursaute alors et lève la tête en direction de l'assistance et cherche d'un œil inquisiteur l'assaillant. Camille comprenant sa méprise, rechausse son escarpin et se prend d'un soudain intérêt pour les copies d'Utrillo qui tapissent, innombrables, les murs du cabinet notarial. La secrétaire, pas dupe et bonne joueuse, retient un franc éclat de rire et range soigneusement l'acte notarié fraîchement signé.

C'est sous un soleil de plomb que les deux jeunes femmes se dirigent vers leur véhicule. Chaque mètre parcouru est une victoire sur cette chaleur écrasante qui sévit sur la ville depuis plus de deux semaines. Elles traversent le petit square quasiment désert, main dans la main. Pas une once de vent qui pourrait rafraîchir l'atmosphère, pas un frémissement dans les feuilles des marronniers géants, les étendards publicitaires du concéssionnaire restent désespérément immobiles, les rares passants courageux semblent évoluer au ralenti.
« Depêche-toi, ouvre et mets la clim à fond.On va crever avec cette chaleur, c'est pas possible, qu'est-ce-qui va encore nous tomber dessus ?
- Hop, à la maison.. C'est génial que les proprios nous aient laissées y rentrer avant l'acte définitif ! On peut dire qu'on dort chez nous ce soir !
- Moui, enfin répond Sophie dans un murmure. Ca va être le pied de dormir au milieu des cartons et de tout ce fouillis ! .Ca fait une semaine qu'on campe là-dedans, on a même pas eu le temps de défaire le tiers de nos cartons.
- Bah, c'est rigolo ! On a jamais le temps de faire du camping ! On mange au milieu des cartons, on fait l'amour au milieu des cartons..
- Tu t'accommodes de tout toi hein !!
- Bein ouais, faut bien mon cœur !
- Je vois oui ! Dis-moi, qu'est-ce-qui s'est passé chez le notaire ? La secrétaire était rouge écarlate .
- Je lui ai fait du pied
hein ?
- Je pensais que c'était toi. Le pire, c'est que je l'ai fait 3 fois et qu'à la troisième, j'ai même retiré mon escarpin pour te malaxer les orteils..
- ho la honte !
-Mais enfin, où avais-tu mis tes jambes chérie ? »


La route qui les conduit à leur splendide demeure leur paraît bien courte tant elles s'amusent de cet incident. La chaleur, le vent violent qui se lève et fait virevolter en tourbillons gracieux les feuilles qu'il a capturées, rien ne vient troubler leur fou rire. Même le jeune homme élégant garé dans la file voisine dans sa porsche cayenne en fait les frais lors de leur arrêt au feu rouge. Pensant attirer l'attention des deux femmes dans son bolide flambant neuf et ses accessoires chromés rutilants, les doigts chargés de bagues en or, une montre quartier hors de prix, et une chaîne du même métal ornant sa poitrine velue, l'homme a le type rital macho. Les cheveux noir corbeau peignés en arrière dégoulinant de brillantine, il ajuste ses rayban tout en les fixant. Il leur adresse un bonjour de la main tout en faisant gronder les chevaux de son puissant véhicule avant de descendre légèrement ses lunettes sur son nez et leur adresser des clins d'oeil qu'il veut ravageurs. Camille et Sophie se consultent du regard et repartent en un fou rire irrépressible devant ce dragueur invétéré sorti tout droit des années 60. Croyant avoir atteint son but, l'homme leur sourit de plus belle mais ses lèvres se figent alors que les deux amantes soudent leurs bouches en un baiser long et passionné. Le feu passe au vert, les véhicules dans la file de la Porsche avancent. L'homme en fait tout autant mais continue d'observer les deux jeunes femmes dans son rétroviseur, complètement ahuri, jusqu'à ce qu'un choc et un bruit de tôle froissée le fasse revenir sur terre. Il vient d'emboutir la voiture qui le précède. Camille et Sophie dont le feu est également passé au vert, le dépassent dans leur décapotable en répondant à ses petits signes de la main et lui décocher leur plus beau sourire.

Les deux jeunes femmes rient toujours aux éclats quand elles pénètrent dans leur immense demeure. La fraîcheur ambiante de la pièce leur apporte instantanément une sensation d'apaisement et de bien être. Elles traversent le grand salon, se frayant un passage au milieu d'innombrables cartons et arrivent à la cuisine, se précipitent sur le frigo dont elles ouvrent rapidement la porte avant de se saisir de canettes de bière dont elles sont friandes et dont elles savourent la texture aussitôt.

« Non, mais pour qui il se prenait ce macho à la gomme !!??Putain, la dégaine !
- Sa chemise avec son col pelle à tarte, je déteste ça !
- Et tous ces poils qui dépassaient ! Beurk.. »


Camille chausse les lunettes de soleil qu'elle avait déposées sur ses cheveux bruns et dégrafe son chemisier jusqu'au troisième bouton puis s'approche de sa compagne en imitant l'incomparable Aldo Maccione, avale une goulée de bière, lâche un rot digne d'un mec et lui décoche un sourire clownesque avant de lui murmurer « Tu montes chérie ? » Sophie qui se prend à son jeu, avale à son tour une gorgée de liquide, dépose sa boisson sur la table de travail et se colle à Camille .« Hum beau gosse, fais moi grimper aux rideaux » Joignant le geste à la parole, Camille la saisit par la taille et l'assoit à côté de la canette avant de se glisser entre ses cuisses qu'elle se met à caresser au travers du fin tissu puis qu'elle remonte délicatement jusqu'à l'aine. Elle vise alors les petites perles de sueur qui constellent le buste de Sophie et les capture une à une du bout de sa langue après l'avoir embrassée tendrement et tout en continuant de la caresser. Sa tête besogneuse explore chaque parcelle , chaque recoin, se rapprochant au plus près de ce corps qu'elle chérit. Sophie se penche en arrière, s'offrant davantage aux mains expertes de sa jeune maîtresse, tout en l'emprisonnant de ses bras et embrassant sa tignasse brune. Camille, plus entreprenante, se penche sur elle et l'invite à s'appuyer sur la paroi, laissant accès au zip de sa robe légère, qu'elle se met à défaire lentement avant d'en écarter les pans et d'honorer les deux dunes fières aux pointes dressées. Ses mains viennent s'unir à celles de Sophie avant de parcourir ses flans, ses hanches, ses cuisses.
Sophie se dresse alors doucement, voulant apporter son écot au désir de sa compagne qu'elle décide d'emmener avec elle au bout du plaisir. Elle dévore ses lèvres, son visage qu'elle prend délicatement entre ses mains avant de souder à nouveau sa bouche à la sienne et que leurs langues s'unissent. Sans relâcher son étreinte, elle descend le long du corps de Camille se dresse contre elle. Elle en dévore avec passion la bouche alors qu'elle dégrafe précipitamment les derniers boutons de son chemisier tout en la poussant de son corps plus au centre de la cuisine. Les mains de Camille caressent avec frénésie les fesses de Sophie puis attrapent le bas de sa robe qu'elles lui ôtent rapidement et qu'elles envoient valdinguer ensuite au milieu de la pièce. Leurs lèvres refusent de se séparer, leurs mains de se caresser. Elles se déplacent en aveugle, prises par leur passion, rongées par leur envie dévastatrice l'une de l'autre avant de perdre l'équilibre sur un des cartons et de choir mollement sur les gros sacs en toile et de rouler à même le sol. Le contact frais du carrelage sur leur peau nue agit sur elles comme une décharge électrique et elles redoublent d'ardeur. Leurs mains ciblent directement leurs sexes trempés sur lesquels elles évoluent à l'unisson et dans une harmonie parfaite. Quelques instants plus tard, les deux jeunes femmes s'allongent et entremêlent leurs jambes, sexe contre sexe avant que leurs hanches n'entament une danse langoureuse, charnelle. Leurs pouces se posent respectivement sur leurs boutons et impriment de tout petits mouvements circulaires tout en appuyant ingénieusement, arrachant aux deux femmes de profonds gémissements. Elles arrêtent leur étreinte, le temps de se caler confortablement sur les sacs, Camille chevauchant Sophie qui l'invite à s'ouvrir au passage de son bras. Leurs mains reprennent alors leur besogne et les deux femmes tout en s'embrassant avec une infinie tendresse se pénètrent mutuellement avant que Camille entame un va et vient sensuel entre les cuisses de Sophie. Dehors, le vent redouble de puissance, aussi densément que l'énorme lame de fond qui les entraîne quelques instants plus tard dans le tourbillon d'une jouissance extrême.




« Madame Brosec ne lâche toujours pas prise chérie ?
- Non, visiblement, elle ne perd pas espoir que je tombe dans ses filets
- Dis moi franchement...Elle est super canon, c'est bien ce que tu m'as dit ! Tu n'es pas tentée ?
- Chérie, répond Camille, sérieuse. C'est fini l'époque où je couchais à gauche et à droite, que je sautais sur tout ce qui bouge. Cependant, je reconnais, elle est très séduisante, mais elle ne t'arrive à la cheville.
- Tu sais très bien ce que j'en pense et que jamais je ne t'empêcherai une tentation.
- Chérie, je t'ai toi, si je ne te l'ai pas dit mille fois, je ne te l'ai jamais dit. Allez tourne toi, que je te savonne..
- N'empêche que si tu as envie de te la faire, tu peux..
- Tu m'emmerdes, tourne toi j'ai dit
- Oui chef.
- Mais pourquoi tu me dis ça tout d'un coup ?
- Parce-que je reçois des textos et chaque fois, c'est le même message : les cornes te vont bien..
- C'est quoi cette histoire ? Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé ?
- J'ai cru d'abord que c'était une erreur mais ça s'est renouvelé 3 fois depuis un mois
- En gros, depuis que je suis Madame Brosec quoi.
- Oui,
- Donc tu voulais savoir en fait si je couchais avec elle ?
- Ca n'est pas ça l'important, mais ça aurait au moins justifié les textos. Et c'est gonflant, impossible de savoir qui envoie les messages, l'expéditeur est inconnu bien sûr
- Ca ne peut être que quelqu'un de proche en tout cas sinon, je ne vois pas qui. On finira bien par trouver.
- J'espère en tout cas. Je trouve ce genre de comportement complètement nul et dégueulasse.
- Oui. Mais ce qu'ils ignorent c'est que tu es la plus merveilleuse des femmes et quoiqu'ils fassent ou disent, rien d'autre ne compte pour moi que toi....viens ici chérie. »

La douche devient alors le témoin privilégié de leur union. Deux corps superbes tendus par l'envie, transpirant l'amour et le désir. L'eau déferle en cascades cristallines sur leurs peaux satinées, leurs lèvres se scellent, leurs corps se soudent, elles ne font plus qu'une. Leur baiser interminable et passionné perdure dans un élan fusionnel incontrôlable. Les mains se cherchent se trouvent, se perdent sur des corps affamés de tendresse et de caresses. Puis elles descendent très lentement au sol sans avoir séparé leurs bouches, ni desserré leur étreinte. Sophie arrête sa course, assise contre le mur, Camille à sa droite, à genoux, jambes ouvertes, la tête légèrement inclinée et sous celle de sa compagne, elle savoure savamment ses lèvres tout en caressant son sein gauche. Elle suit de sa main droite le galbe parfait de sa cuisse, descend jusqu'à sa cheville où scintille une chaînette en or massif qu'elle lui a offerte et remonte par le même biais avant de la diriger sur son sexe qu'elle se met à énerver quelques instants. Leurs baisers redoublent en puissance et densité, leurs langues se cherchent, se trouvent, se livrent bataille dans un recommencement perpétuel chaque fois plus sensuel et voluptueux. Sophie laisse courir ses mains sur la peau douce et halée de sa compagne avant d'envelopper dans un élan d'infinie tendresse les seins fièrement dressés alors que la bouche et la langue de Camille s'affairent déjà sur les siens. Sa langue gourmande dessine le contour des aréoles, titille leur pointe avant de les aspirer, de les relâcher et de recommencer. Sa langue abandonne sa caresse et vient tracer un sillon humide dans la vallée de ses seins avant de venir s'enrouler à celle de Sophie qui en profite pour reprendre l'exploration de ses seins. Camille l'invite alors à s'allonger à même le sol de la douche où l'eau chaude continue de se répandre, se penche sur elle et couvre son visage de baisers sulfureux alors que de sa main elle entame une danse sensuelle entre les jambes de Sophie qui accueille cette caresse dans un gémissement profond. L'index gourmand et fureteur disparaît dans les chairs molles et chaudes avant de remonter sur le bouton et d'en faire le tour dans un sens puis dans l'autre et de disparaître au plus profond de son intimité dont il explore les parois quelques instants puis ressort chargé d'une liqueur généreuse et abondante dont Camille s'empresse de goûter la saveur. La jeune femme brune remonte sa tête ensuite sur celle de Sophie, l'embrasse longuement et la chevauche en positionnant sa droite jambe entre celles de sa maîtresse avant d'entamer un délicieux va et vient qui les enflamme instantanément. Cuisse contre sexe, puis sexe contre sexe, les deux femmes évoluent dans un ballet harmonieux et torride. Les mains se caressent, se cherchent, se marient, se caressent à nouveau, explorant chaque parcelle, chaque recoin, à la recherche de frissons nouveaux. Les bouches se font, se défont et se retrouvent. Camille se redresse et invite Sophie à se positionner sur le côté avant de remonter sa cuisse et de s'allonger face à elle, où un sexe gonflé et humide s'offre à ses yeux emplis d'un désir fou. Elle se met alors à caresser à pleine main les fesses de Sophie tout en embrassant ses hanches et son ventre, faisant glisser ensuite un doigt de la chute de ses reins jusqu'à son sexe, avant d'écarter d'une main experte les deux pans de chair ferme et de souffler sur son sexe dont elle ouvre et ferme les lèvres et caresse le bouton. Sophie se contorsionne de plaisir, yeux mi-clos, bouche entrouverte d'où s'échappe des gémissements de plus en plus significatifs. Camille couche sa maîtresse sur le dos et positionne sa tête entre ses cuisses, humecte son pouce avant d'énerver le bouton de sa compagne et de le lécher voluptueusement. Sophie remue, Sophie ondule, Sophie crie et jouit sur la bouche de Camille qui la boit avec délectation avant de savourer ses lèvres dans un baiser sans fin. Sophie prend la suite des opérations et chevauche Camille dont elle goûte la peau, baiser après baiser, passant par les seins, le ventre, les cuisses pour finir enfin sur le sexe dont elle caresse les chairs détrempées de sa langue gourmande. Elle l'embrasse, l'aspire, suce et aspire son bouton, le contourne, le titille, l'énerve. Sa tête s'affole, Camille aussi, qui rapidement, est submergée par un orgasme puissant et profond.
Sophie la chevauche et vient lui offrir le baiser du dernier frisson mais la main de Camille déjà œuvre entre ses cuisses, affolant à nouveau son sexe de son pouce avant de se glisser entre ses jambes et la goûter.

« A qui le tour Pauline ?
- Mme Brosec...elle attend depuis plus d'une heure
- Mais enfin, j'ai pris tant de retard ?
- Non, elle avait juste un peu d'avance et....
- C'est quoi ces fleurs ?
- Mme Brosec..
- Et en quel honneur ?
- Vous le savez aussi bien que moi..Elle lâche pas le morceau !
- Je vois...
- Ah, Camille !
- Bonjour Madame Brosec. Passez dans mon cabinet s'il vous plaît, c'est à vous !
- Bonjour, ah je suis si contente de vous voir ! Elles vous plaisent mes fleurs ?
- Elles sont magnifiques, mais p...... ?
- J'avais envie de vous faire plaisir
- Non, je ne suis pas d'accord, on en a déjà parlé.
- Chuis pas assez sexy pour vous ? C'est ça ?
- Là n'est pas le problème..
- Mais alors quoi ? Chuis trop grosse, trop maigre ? Pas à votre goût ? » Lance Madame Brosec d'un ton rocailleux et langoureux..
- Pas du tout, vous êtes une belle femme et fort appétissante mais...
- Mais quoi ? Qu'est-ce-qui vous freine Camille ? » Madame Brosec est à présent collée à la praticienne qui sent son souffle chaud tout contre ses joues. Elle n'a pas le temps de répondre que la sculpturale rousse a déjà couvert sa bouche de la sienne, lui décochant un baiser d'abord doux puis fort entreprenant. Camille sent alors ses jambes se dérober sous elle et se surprend à fermer ses paupières sous la magie de ce baiser. Profitant de ce moment de faiblesse qu'elle a décelé, Madame Brosec sans tabou aucun enveloppe les seins de la jeune brune et les pétrit voluptueusement. Sa bouche dévore celle de Camille, ses mains parcourent son corps.
« Ca suffit, arrêtez, non, je ne veux pas..laissez-moi tranquille. Je vous ai dit non, c'est non !
- Soyez pas stupide, vous en avez autant envie que moi chérie..
- Non,
- Qui avait les jambes flageolantes il y a quelques secondes ?
- ….
- Vous voyez bien chérie » continue Madame Brosec de sa voix envoûtante. Joignant le geste à la parole, elle glisse sa main sur les hanches de la praticienne avant de la diriger plus bas, ce qui a pour effet de faire bondir Camille et d'échapper aux assauts de son assaillante. « Cessez je vous prie. Sachez que je n'attends rien de vous et ne veux rien de vous. De deux choses l'une, soit nous continuons votre thérapie sur le champ et j'oublie, soit vous reprenez la porte. Ce que vous venez de faire est à la limite de la tentative de viol mais je veux bien passer l'éponge. Vous arrêtez vos conneries et basta. »

Camille jette un œil sur sa montre, la journée est enfin terminée. Jamais son travail ne lui a paru aussi pénible qu'aujourd'hui. Et pourtant, ce qui s'est produit était prévisible. Madame Brosec lui faisait des avances depuis un bon moment, pour ne pas dire du rentre-dedans. A vouloir refuser l'évidence, elle a fini par en faire abstraction et à se faire piéger. Elle salut Pauline, sa secrétaire, qui finit de ranger quelques dossiers dont celui de la sulfureuse rousse qui l'a quittée, un éclat haineux dans le regard. Ensemble, elles sortent du cabinet puis se séparent sur le perron. Camille, encore tremblante, fouille fébrilement son sac, à la recherche de ses clés – non mais quel foutoir le sac d'une nana- finit par les trouver. Son Audi est à quelques pas mais elle sent soudain un besoin vital de s'enivrer de l'air que le vent vient plaquer avec violence sur son visage teint par l'émotion. L'air à l'extérieur est aussi lourd que celui qu'elle vient de quitter, on dirait que quelque chose est en train de se préparer. Elle ouvre la porte de son véhicule, s'installe, met la clé dans le contact et démarre. Direction la maison où l'attend Sophie qu'elle a hâte de retrouver et de blottir contre son cœur.


Pauline jette avec rage le trousseau de clés dans le cendrier sur le meuble en chêne massif qui orne l'entrée de son appartement. Le bruit du métal dans le cristal émet des cliquetis sinistres, déchirant un silence pesant et assourdissant. Elle envoie valdinguer ses chaussures avec rage dans la pièce et se dirige vers le bar où elle se sert une rasade de whisky qu'elle engloutit d'un trait. Le plan, son plan, qu'elle croyait infaillible vient de capoter. Elle ne pensait pas que Camille allait résister aux assauts de Madame Brosec. Cette pimbêche s'est donc rangée à une vie plus saine et plus sobre ? Dans son cerveau en surchauffe, l'affront subi, l'échec cuisant font monter en elle une vague de haine profonde. Puisque Sophie refuse toute discussion, puisque Camille n'est pas tombée dans les bras de la rousse, se présente à elle dorénavant la solution suprême, se venger des deux femmes en même temps. Un second verre de whisky englouti aussi rapidement que le précédent, un revers de main passée rageusement sur l'écume de ses lèvres, ses neurones passent au rythme supérieur, travaillant sans relâche au plan qui assouvira sa vengeance sur celle qui a gâché sa vie et celle qui est responsable de ce gâchis. Sa rage nourrit sa haine et sa haine nourrit sa rage. Cette montée empirique de noirs ressentiments dessine dans son cerveau malade l'ébauche de noirs desseins. Troisième rasade, cul sec. Un sourire maléfique aux lèvres, elle vient de trouver dans les embrumes de l'alcool, la solution ultime à sa vengeance. Les hauts-parleurs de la hi fi dont elle a mis le volume au maximum crachent un tube des années 80 , « run to the hills » des Iron Maiden. Quatrième rasade. Elle lève son verre à son plan machiavélique, le boit d'un trait. « A ta santé chérie, tant qu'il t'en reste... ». Dehors, la nature commence à se battre contre les éléments, le ciel a pris un teint gris-vert, le vent redouble de violence, l'air devenu suffocant et électrique.

« Mmmm, ça sent bon... Dit Sophie en se lovant dans le dos de Camille et lui enserrant la taille. Des lasagnes ?
- …..
- Et c'est un de mes plats favoris aussi. Mais des lasagnes en plein mois d'août...dit Sophie d'un rire moqueur
- Oh s'il te plaît chérie, je pensais que ça te ferait plaisir !
- Je te taquine mon amour, ça sent vachement bon ! tain, ça donne envie ! Ta journée s'est bien passée ?
- Oui mon amour, et toi ? Qu'as-tu fait ?.. Une petite mousse. ? Il est 18h, on a largement le temps de s'en siffler une avant d'attaquer les lasagnes.
- T'en as fait pour un régiment ! Merci chérie »


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