Camille
abandonne son plat de lasagnes, ouvre le frigo américain et se
saisit de deux Budweiser bien fraîches mais au moment où elle
referme la porte, elle laisse échapper une canette qui vient
s'éclater contre le carrelage au sol. Le liquide doré et pétillant
s'échappe de l'aluminium en un jet puissant et s'étale un peu
partout dans la pièce. « Et merde ! Merde, merde et merde !
C'est la journée putain !
Mais c'est pas grave mon ange !
Attends, je vais t'aider...
- Laisse, je m'en débrouille..
-
Tu es énervée mon ange, tu es sûre que ça va ?
- Mais oui, ça
va mon cœur
- Je n'en crois pas un mot. Tu as des soucis ? Dis
moi ce qui va pas Camille.
- Je t'assure que ça va bébé, juste
une mauvaise journée qui se termine et que j'ai envie d'oublier.
-
Pourquoi, que s'est-il passé ?
- Rien, rien, je t'assure..
-
Camille.....Je ne t'ai vu dans un tel état que très rarement. Ne me
ment pas, je vois très bien que ça va pas. » Camille finit
d'éponger nerveusement les dernières traces de boisson qui maculent
le sol. Sophie l'observe tranquillement et attend que sa compagne se
décide à parler. La voir dans cet état l'inquiète un peu.
Soudain, une rafale plus forte que les autres fait claquer dans un
fracas assourdissant la porte saloon qu'elles sont fait installer
dans leur espace cuisine.
« allez chérie, raconte moi...
-
C'est juste que J'ai vraiment passé la pire journée de ma vie. Elle
a osé. Elle s'est jetée sur moi, m'a embrassée et pelotée. Je
l'ai même pas vue arriver. Elle m'a plaquée contre le mur et m'a
…
- Madame Brosec ?
- Qui veux-tu que ce soit d'autre ? »
Sophie a envie de rire aux paroles de sa compagne mais l'air grave
qu'elle observe sur son visage la dissuade de le faire.
« Elle
m'a fait livrer un énorme bouquet de fleurs, elle se pointe, me
saute dessus et me tripote comme une poupée gonflable..Le pire, elle
m'a coincée et j'ai rien pu faire. Ca, encore, ça pourrait être
risible chérie..Mais ce qui m'effraie le plus, c'est le regard, ce
regard qu'elle avait quand je l'ai envoyée chier .Un regard à
glacer le sang. J'ai lu de la folie sur son visage..Je peux me
tromper, mais j'en doute...Elle m'a fichu une sacrée
trouille.. »
Deux bières et deux cigarettes plus tard,
les jeunes femmes savourent tranquillement leur repas devant l'écran
plat géant qui trône sur le mur principal du salon. La chaîne
diffuse un vieux film de Marlène Dietrich, une actrice qu'elles
affectionnent particulièrement toutes les deux : L'agent triple x.
Dehors, le ciel s'est assombri en peu de temps et le vent apporte à
chaque bourrasque des nuages encore plus noirs et menaçants. Sophie
et Camille engoncées dans le sofa moelleux ne prêtent pas attention
à ce qui se passe à l'extérieur, absorbées par ce qui défile
sous leurs yeux. L'agent triple x est démasquée, elle toise ses
prédateurs sous ses lourdes d'un air arrogant, fière malgré la
mort qui l'attend. C'est le moment qu'elles préfèrent, quand
Marlène se tient droite dans son trench coat noir et sa lourde
chevelure blonde retenue par un chapeau de feutre de la même
couleur. Cet air narquois mais résigné où apparaît la
satisfaction du travail accompli et où la peur de la mort n'a pas de
place.. La pluie tombe en trombe et s'écrase violemment contre la
baie vitrée. Le tonnerre gronde et les éclairs déchirent le ciel.
Un énorme orage, encore.
Les plateaux posés sur la table basse
du salon, Camille et Sophie se sont rapprochées et enlacées....
Le
tonnerre gronde et les éclairs déchirent le ciel. Un énorme orage,
encore.
Les plateaux posés sur la table basse du salon, Camille
et Sophie se sont rapprochées et enlacées....Les mains de la Brune
jouent sur le tissu léger qui cache à peine les formes de sa Blonde
Sophie. La tête engoncée dans le cou de sa compagne, elle regarde
sans la voir une Marlène Dietrich superbement envoûtante. Sophie,
dont la tête repose sur celle de Camille en fait tout autant de son
côté, laisse glisser ses doigts sur sa peau douce et brunie à
souhait tout en embrassant sa crinière noire ébène.
« Combien
de fois on a vu ce film chérie ?
- Vingt, peut-être plus, mais
je ne m'en lasse pas
- Marlène dans toute sa splendeur, ce que
j'aurais aimé rencontrer cette femme !
- Une vie trépidante et
riche en rebondissements..Tu te rappelles ce qu'elle pensait des
hommes ?
- Egoïstes, machos, égocentriques qui ne pensent qu'à
fourrer leur truc entre tes jambes et patati et patata..
- Je
répipille tant que ça ? S'exclame Sophie
- Pire que ça encore
bébé..
- Non, mais c'est pas un peu fini non ? » S'exclame
la blonde. Dominant Camille d'une bonne tête sur le canapé, elle
accentue son étreinte de ses bras autour de son buste et sans
avertissement aucun, la renverse, s'allonge sur elle.
« Alors,
tu disais quoi la miss ?
- eh, mais tu m'as eue en traître là
!
- Je vais me gêner tiens....je vais te montrer si la vieille
répipille ma chérie..Alors, c'est qui la plus forte maintenant hein
? Questionne Sophie qui écrase de tout son poids, le corps de
Camille devenue sa prisonnière volontairement impuissante.
- Je
réitère ma question dit Sophie en décochant un langoureux coup de
rein à sa brune. Alors..
- ah, tu gagnes parce-que je le veux
bien !
- Et en plus, tu crânes ! J'hallucine !
- La preuve, je
peux encore parler ! Je serai vaincue que quand tu m'auras
baillonnée..
- Mmmmmffff ahahah j'ai compris..hoooooo oui !
Gourmande tu es gourmande tu resteras..Attends, j'ai un baîllon
spécial pour toi mon amour. » Elle attrape les poignets de sa
femme et les cale au dessus de sa tête, son sourire s'estompe, son
regard devient grave et profond..Ce regard dans lequel aime se noyer
Camille, ce regard qui la fait fondre et transporter dans une autre
dimension. Le bleu de ses yeux est un océan de tendresse et de
douceur dans lequel elle aime se perdre. Sophie pose un baiser
délicat sur sa lèvre inférieure puis sur sa lèvre supérieure
avant de les couvrir toutes deux d'un dernier baiser dense et
profond. De sa main libre, elle parcourt ce corps qu'elle chérit
tant de caresses d'une infinie tendresse, n'épargnant aucun recoin
et s'attardant un peu plus sur les zones sensibles. Le désir et
l'amour de Sophie pour sa maîtresse transpirent dans le moindre de
ses gestes, chacun de ses baisers. Camille, déjà conquise
s'abandonne totalement aux élans de sa femme, son corps s'embrase
instantanément et se laisse emporter dans un tourbillon de
volupté.
« Je t'aime mon ange..(bisou)
- Je t'aime aussi
chérie (bisou)
- je t'aime tellement (bisou)
- moi aussi mon
cœur...(bisou). » La main droite de Sophie frôle les seins de
Camille sans s'arrêter pour finir sur son épaule et refaire la
route en sens inverse, de la même façon. La jeune brune frémit,
ondule, devient déliquescente, se montre impatiente.
« Dr,
je me sens toute bizarre..dit Camille dans un souffle brûlant.
-
Que vous arrive-t-il chère Madame ? -Quels sont vos symptômes
?(bisous)
- Une fièvre soudaine (bisou)
- Moui,
et....(bisou)
- ah heu...des frissons sur tout le corps aussi
et..(bisou)
- je vois, ces frissons sont-ils accompagnés de
fourmillements au niveau des reins et de feu dans le bas ventre ?
(encore un bisou)
- oui, et ils sont de plus en plus denses,
incontrôlables..
- De mieux en mieux..et si je fais ça, là,
comme ça, est-ce-que ça vous fait quelque chose ? La tête de
Sophie se dirige alors à l'endroit que ses mains ont ignoré
quelques instants auparavant. Elle embrasse un téton avant de le
lécher royalement et de l'embrasser à nouveau..
- Mmmm, ça fait
un bien fou, mais ça recommence aussi sec, et en plus dense, je
pense qu'il faut recommencer le traitement docteur..
-Très bien,
je vois un seul remède chère Madame..(bisou)
- S'il vous plaît
Docteur, guérissez-moi vite...ces fourmillements deviennent
insupportables..
- Je dois pouvoir faire ça, mais il va falloir
employer les grands moyens.
- J'ai entière confiance en vous...
-
Commençons le traitement alors... »
Sophie relâche les
poignets de sa maîtresse et la laisse la ceinturer. Sa bouche se
soude à la sienne alors que ses mains ôtent délicatement le léger
tissu qui recouvre son corps de déesse. Elle retire elle même
l'étoffe blanche à dentelles qui enveloppe le sien avant de se
lever, sous l'oeil incrédule de Camille et d'aller s'asseoir sur une
des chaises design qui entourent la table de la salle à
manger.
« Mais qu'est-ce-que....
- C'est le traitement
que je vous prescris...veuillez me rejoindre sur la table de travail
s'il vous plaît.. »
D'un regard malicieux et d'un sourire
qui l'est tout autant, Camille quitte le sofa et d'un pas félin,
rejoint sa maîtresse qui l'invite à s'asseoir à califourchon, face
à elle. Sophie l'accueille, mains sur ses flancs, lui décoche son
baiser secret et se met à explorer ce corps de ses caresses
expertes.
A l'extérieur, l'orage redouble de vigueur et un coup
de tonnerre plus violent fait disparaître l'éclairage de la pièce
sans que les deux femmes, derrière la baie vitrée ne s'en
aperçoivent. Collées l'une à l'autre, elles s'embrassent avec
gourmandise et ferveur. De caresses torrides en baisers sulfureux,
les deux femmes s'entraînent dans un tourbillon sensuel étourdissant
de volupté. Sophie, lentement ouvre ses jambes, entraînant l'effet
domino chez Camille. Sa main explore son corps, passant par l'épaule,
les flancs, la cuisse pour remonter et découvrir l'antre secret de
sa maîtresse, chaud et humide. Elle le caresse délicatement mais
amplement, intensément, arrachant des gémissements à Camille qui
se met à onduler. Dominant la blonde d'une tête, la brune fond sur
son visage et le noie de baisers avant de dessiner de sa langue le
contour de ses lèvres. Elle investit ensuite ses seins qu'elle se
met à pétrir longuement, jouant sur les pointes avec dextérité.
Sophie de son côté n'a pas relâché son étreinte et de son index
coquin, elle fouille l'intimité de Camille avant d'énerver son
bouton magique.
« mmmmm, que c'est bon mon
amour...ouiiiiiiiiiii, continue...mmmmmmm oui, comme ça..putain, tu
me rends dingue » lâche Camille dans un souffle chaud et
rauque. « Je t'aime mon ange... » Elle vient à son tour
rendre sa caresse à Sophie qui s'ouvre d'avantage et s'enfonce
d'avantage sur son siège, laissant à sa maîtresse un champ de
manœuvre un peu plus important. Les caresses s'amplifient de part et
d'autre, les deux femmes se transforment en un brasier que seule leur
passion pourra éteindre. Camille, soudain, se tend et gémit. Sophie
la pénètre très lentement, au plus profond de son être et se met
à remuer en elle. Au bout de quelques instants, Camille se sentant à
l'étroit désolidarise son buste de celui de Sophie et s'adosse à
la table où elle prend fermement appui, cédant aux assauts de plus
en plus denses de sa maîtresse. Sophie va et vient en elle, en
mouvements plus rapides et soutenus. Caressant son bouton de son
pouce, elle insère deux doigts, puis trois, affolant tous les sens
de la brune dont les gémissements se transforment en râles. Le
souffle court et rapide, Camille ferme les yeux, se mordille le bord
des lèvres, ondule de plus en plus.
Sophie interrompt ses
caresses et l'agrippe par la bassin avant de la faire glisser sur la
table, d'allonger son buste sur le sien et d'embrasser ses lèvres en
effervescence. Elle descend ensuite le long de son cou qu'elle
investit de sa langue et de ses baisers puis effleure de sa bouche
ses seins aux pointes fières. Elle continue de descendre sur le
ventre traçant un sillon humide avant de faire une halte rapide sur
son nombril et de fourrer sa tête entre ses cuisses largement
ouvertes. D'une langue sûre et experte, elle se met à jouer avec
les chairs molles et chaudes avant de dénicher son bourgeon qu'elle
lape sans relâche. De son autre main, elle reprend la besogne
abandonnée quelques instants plus tôt et se met à aller et venir
en elle. Les genoux de Camille posés sur ses épaules et de chaque
côté de sa tête se mettent à trembler de plus en plus violemment.
Sophie redouble d'ardeur et ne tarde plus à emmener sa compagne au
bout d'un orgasme dense et sans fin. Au moment où le corps de
Camille se tend, un éclair plus puissant que les autres zèbre
l'obscurité.
« Putain, mais qu'est-ce-que ?... »
bondit la jeune femme brune..
- Quoi ? Qu'est-ce-qu'il y a ?
-
Chérie ! Dit Camille haletante..Il y a, il y avait quelqu'un dehors
!
- Hein, ?
- Là, juste devant la baie..Je l'ai vu quand il y
a eu l'éclair ! Il s'est barré au moment où je l'ai
vu..putain.. »
D'un geste souple et rapide, Camille
bondit de sur la table et se précipite vers la baie, l'ouvre d'un
geste sec sort sur la terrasse et scrute la nuit malmenée par
l'orage.
Son
regard balaie l'espace sombre dans l'infime espoir d'apercevoir
quelque chose tout en désirant au fond d'elle même qu'elle a été
victime d'une hallucination. Le vent et la pluie frappant son visage
sans discontinuer, elle pose sa main en visière sur le front et
continue de scruter lorsque, à la lueur d'un éclair, elle aperçoit
une silhouette encapuchonnée s'enfuyant dans les allées sombres du
jardin.
« Appelle les flics ! Vite ! Je viens d'apercevoir
quelqu'un qui détalait dehors !
-T'es sûre ?
- Oui ! Plus que
sûre ! Depêche ! »
Aussitôt dit, Camille, oubliant
qu'elle est nue, fonce au travers du dédale de buissons et de
plantes avant d'arriver sur l'aire gravillonnée. N'écoutant que son
courage, elle avance malgré l'obscurité et la pluie froide
incessante qui l'agresse sans compter les meurtrissures infligées à
ses pieds nus sur le sol caillouteux. Très sportive et sa
connaissance des lieux aidant, elle évolue rapidement grignotant du
terrain sur le visiteur qui vient de choisir une mauvaise option de
fuite et a accroché son puncho sur les branches des thuyas.
Immobilisé pendant quelques précieuses secondes pour s'en libérer,
Camille gagne encore quelques longueurs sur l'inconnu au ciré pour
s'en retrouver à une dizaine de mètres. Furtivement, le visiteur se
retourne pour juger la distance qui le sépare de sa poursuivante et
trébuche sur une racine apparente d'un sapin plusieurs fois
centenaire. Perdant l'équilibre, le pas hésitant, les bras brassant
le vide à la recherche d'un éventuel appui salvateur, l'inconnu
réussit néanmoins à repartir, mais Camille est à présent sur ses
talons. Dans l'énergie du désespoir et comptant sur la vélocité
de son adversaire, le visiteur se retourne et décoche un fulgurant
coup de point sur visage de Camille qui chute lourdement sur l'herbe
détrempée du gazon, faisant gagner à son adversaire quelques
longueurs. Mais il en faut plus à la jeune femme pour s'avouer
vaincue. Elle se redresse et repart vaillamment à sa
poursuite...avant de glisser quelques dizaines de mètres plus loin
et de heurter sa tête contre un tronc d'arbre. Le choc est violent,
elle reste groggy mais suffisamment consciente pour apercevoir
l'inconnu franchir la grille de la propriété et s'enfuir au volant
d'une voiture de luxe.
Rageuse, elle frappe le sol de son poing et
se met à rager..Sophie arrive alors avec une couverture aux motifs
péruviens prise à la hâte et se précipite à son chevet avant de
l'envelopper tendrement dans la précieuse étoffe.
« Ca va
ma chérie ? Oh mon dieu ! Le salaud ! » Découvrant le visage
ensanglanté de sa femme, le sang de Sophie ne fait qu'un tour.
« Le
salaud !
- Je l'avais presque ! Il a fallu que je m'écrase comme
une merde sur le sol ! -Juste au moment où je lui chopais son ciré
!
- La police arrive mon cœur, viens que je te soigne et te
mettre au chaud. »
A peine rentrées dans la maison, les
femmes aperçoivent les gyrophares bleus d'un véhicule de police qui
descend l'allée de la propriété.
« Pour une fois, ils ont
fait vite !
- Tu n'es pas n'importe quel quidam mon amour..
-
ah putain, ça fait mal
- tu as besoin de points ma chérie ;
-
Ce salaud t'a éclaté l'arcade..
- Pas envie d'aller à l'hosto
-
Pas besoin, j'ai tout ce qu'il faut ici ma chérie.. »
Ding
dong..
-Je vais ouvrir mon ange, reste là, ne bouge pas.
-
Tain, ça gonfle à vue d'oeil !
- Tu vas pas avoir besoin de
maquillage sur cet œil pendant quelques jours chérie !
-Fiches
m'en un à l'autre œil et le maquillage sera parfait..et
durable..
Ding dong
- voilà voilà !
- La police madame,
nous venons pour le délit dont vous venez d'être victimes
-
Entrez..
- Bonsoir Madame répète l'officier à fière allure à
l'encontre de Camille dont il remarque aussitôt l'état. Sale,
trempée, décoiffée et surtout blessée, l'homme pourtant s'attarde
sur ce corps meurtri mais magnifique
- Il vous a agressée..Comment
cela s'est-il passé ?
Sophie l'interrompt
- On va vous
raconter tout ça Monsieur, mais laissez moi lui apporter des soins,
elle a besoin de points de suture. Ce fumier lui a ouvert l'arcade et
je dois traiter immédiatement.
- Hopital ?
- Non, je suis
médecin. C'est trois fois rien, si ce n'est ennuyeux et douloureux
-
Je vous écoute reprend l'officier.
- C'est moi qui vous ai appelé
dit Sophie. -Camille a aperçu quelqu'un dans le jardin, là, juste
derrière la baie, en train de nous espionner. Camille l'a vu et
s'est lancée à sa poursuite.
- Je le rattrapais, il s'est
retourné et m'a frappée par surprise. Je suis tombée et repartie à
sa poursuite. Quelques mètres plus loin, je me suis lamentablement
plantée et ai manqué de m'assommer sur un arbre.
- Ce que vous
avez fait est risqué Madame ! Cela aurait pu être bien plus
dangereux si votre agresseur avait été armé !
- Il aurait pu le
faire s'il avait été dangereux..non, à mon avis, il était là
juste pour nous espionner..mais pourquoi bon sang ?....
vous
pourriez le décrire ?
- Difficile monsieur. D'un il fait noir, de
deux il pleut et de trois il portait un ciré.
- Ce qui peut
vouloir dire que ça faisait un moment qu'il était là pour avoir
prévu ça. Sinon, vous l'avez vu s'enfuir, vous avez vu par où et
avec quoi ?
- Il a pris la direction des hauteurs de la
ville..J'ai aperçu la voiture. Ca ressemblait à une mercedes..et
pas une petite. Je pense qu'elle était de couleur noire, mais je
peux pas l'affirmer..elle était sombre en tout cas.
- Le modèle
?
- Aucune idée, je suis pas une experte. J'ai reconnu la marque
de la voiture au sigle et à son look.
- Je laisse mes hommes
faire leur petite reconnaissance dans le parc. Avec un peu de chance,
on trouvera quelque chose.
- Entendu Monsieur...
- ah, une
dernière chose..dis l'officier d'un seul coup soupçonneux ?Vous ne
dormiez pas ? Que faisiez-vous à ce moment précis dans le salon ?
-
On regardait la télé...heu enfin non, le courant était parti avec
l'orage..On était là..heu, sur la chaise..on faisait
l'amour
« Dis-donc, il t'a salement amochée ma chérie,
ça te fait pas trop mal ?
- Non, j'ai juste l'impression qu'un
rouleau compresseur est passé sur mon visage, mais ça va..
- Tes
pieds ne sont pas en bien meilleurs état tu sais..
- Oui, bein,
tu crois que si j'avais mis mes talons aiguilles, j'aurais pu le
choper ?..tain, je l'ai pas chopé d'ailleurs..
- Je préfère en
tout cas. J'ose même pas imaginer ce qui aurait pu se passer si tu
l'avais rattrapé.
- Je lui aurais collé une bonne trempe c'est
sûr !
- T'as beau être ceinture noire de full contact, t'aurais
rien pu faire face à un pétard s'il en avait eu un..
- Ca, on
saura jamais ma chérie. Sauf si les flics le retrouvent..et ça,
c'est loin d'être sûr.
- Qu'en sais-tu ? Ils vont peut être
trouver des indices, retrouver trace de la voiture.
- Une
mercedes, ça court les rues
- Oui, mais ça diminue le champ des
investigations, tout le monde n'a pas une mercedes.
- Putain, mais
c'est quoi cette histoire ? -Qu'est-ce-qu'il foutait ce type ici ?
-
On sait pas si c'était un mec chérie
Sa démarche n'avait rien
de féminin en tout cas. Et le plomb qu'il m'a mis, je doute que ça
provienne du bras d'une nana.
- Ton œil a gonflé mon cœur..ça
te fait toujours aussi mal ?
- Non ma puce, ça va, mais je peux
plus y voir tellement il y gonflé ! Les flics sont toujours là ?
-
On dirait bien mais je doute qu'ils trouvent quoique ce soit avec le
noir et ce temps de merde..
je vais me doucher. Je suis sale, je
pue et je suis frigorifiée.
- Je viens avec toi mon cœur..... »
Sophie
ceinture tendrement Camille par la taille et dépose un baiser dans
son cou avant de la prendre par la main et l'accompagner jusqu'à la
salle de bain. Elle déshabille sa brune compagne avec une infinie
tendresse non sans déposer sur sa peau délicate et meurtrie des
dizaines de baisers non moins délicats. Elle se débarrasse de son
étole légère, ouvre grand les robinets et s'avance sous l'eau
avant d'y inviter sa compagne après s'être assurée de sa bonne
température. Elle attrape le gel qu'elle dépose sur la fleur de
douche avant de l'étaler délicatement sur le corps de Camille. De
la mousse douce et parfumée émane une senteur de fruits exotiques
aux effets immédiatement relaxants. Camille, dos à Sophie, penche
sa tête en arrière dans un élan de bien être et de sérénité.
Les yeux fermés, la gorge déployée, elle laisse les mains de sa
compagne poursuivre leur douce farandole sur son corps endolori.
L'eau cristalline se repend sur elle comme des milliers de diamants
mettant en valeur le bronzage parfait de sa peau satinée. Sophie,
collée à elle, investit sa plastique parfaite en mouvements à la
fois tendres et sensuels, déposant dans son cou des baisers
passionnés.
« Mon dieu bébé,
dans quel état t'a mis ce fumier..C'est rien ma chérie, je
t'assure.
Ton œil est complètement
fermé et prend des couleurs vraiment surprenantes. J'en ai vu des
centaines pourtant, mais sur toi, c'est pas pareil. J'ai mal pour toi
mon ange..
- Mais non, c'est bon
chérie, ça ira, ne t'inquiète donc pas. Et puis j'ai le meilleur
médecin du monde à mes côtes, alors je vois pas pourquoi ça
n'irait pas!
- Mouais, quand on aura
fini la douche, je te nettoierai encore la plaie, elle est pleine de
savon..
- Artillerie lourde? Chaise?
Dit Camille en se retournant et en fixant Sophie de son œil valide.
Celle-ci, interdite, la dévisage un quart de seconde et l'accompagne
dans un éclat de rire qui, bien que nerveux, dissipe les événements
récents.
- Non, pas d'artillerie
lourde, tu n'es pas en état, tu dois prendre du repos mon cœur
-
Ah ouais? Tu crois ça?
- Mais c'est
pas possible! Tu fais un 100 m haie à poil dans le jardin, pieds
nus, en pleine nuit, sous la pluie..Tu t'étales et tu te fais à
moitié assommer..Tu as le corps en compote, un œil au beurre noir,
3 points de suture et toi..toi..tu penses à une partie de jambes en
l'air!
- Oui, et alors amour..J'ai
encore de l'énergie à revendre..
-
'tain, j'hallucine...allez, on sort de la douche..direction le
jacuzzi. Ca te détendra..et on obéit au docteursteuplé.. »
Le
sol glissant, Camille ripe et manque de tomber. Sophie, avec un
réflexe extraordinaire l'agrippe au vol et la rattrape dans ses
bras.
« Tu vois que tu peux pas
te passer de moi..je suis irrésistible..
-
Ouais, c'est ça. Avance et fous tes fesses dans le jacuzzi.. Je vais
mettre de l'eau froide, ça calmera peut-être tes ardeurs.
-
Fais ce que tu veux, chuis en pleine forme bébé..fais moi passer le
whisky, j'ai soif...Où t'as mis le pull little marcel? Ca fait deux
plombes que je le cherche..
-
hein?
-Tu vas me gronder bébé, j'ai
oublié de donner à manger au crocodile
-
Camille?
- Et allume la lumière, j'y
vois plus rien..Putain, où t'as mis le whisky bébé?
-
Chérie?
-Tain,
j'ai mal à la tête..pourquoi tu m'as frappée?
-
Mais je... »
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