Sujet : Le docteur Brandi Desmarets est généraliste à Neuilly-sur-Seine. Sa clientèle est fortunée, joueuse et vicieuse, mais Brandi n’est pas une « Marie couche toi là ».
Au huitième étages de la « Résidence club de Neuilly », un grand appartement aux larges baies vitrées donnant, plein sud, sur un parc privé. Simplement habillée d’un peignoir, le Docteur Brandi Desmarets, 45 ans, traverse fièrement le grand salon en pianotant sur sa tablette. Elle s’installe à la table du petit déjeuner où trône une corbeille de viennoiseries et un mug où infuse un sachet de thé.
Sur l’écran tactile, ses doigts font défiler son carnet de rendez-vous où apparait au mercredi 5 janvier, sa liste de patients. Son regard s’attarde sur un nouveau nom sans lien avec ses dossiers médicaux : Paul Planck. Qui peut-il bien être ? Chef d’entreprise ? Politicien ? Sportif ? Un proche de ces derniers ? A l’étude des informations saisies, elle en déduit qu’il n’est pas un sportif. En effet, du haut de ses 47 ans, l’homme avouait souffrir d’un problème d’hypertension.
La praticienne aux cheveux blonds pose sa tablette près de la corbeille et sous la table, elle croise des jambes parfaites.
Alors que le quartier de « la défense » s’éveille, la porte maillot et le périphérique s’embouteillent, tout comme les abords du bois de Boulogne.
Dans le salon, perchée sur des bottes à talons hauts, Brandi est attentive devant un miroir et s’applique à « agrandir » son regard avec un trait d’eyeliner charbonneux. Une jupe courte, mi cuisses, recouvre ses bas et un étroit chemisier mettait en valeur une poitrine réalisée par un chirurgien esthétique.
Elle prépare ses deux sacs, avant de marcher en direction d’un couloir...
Dans une relative obscurité, on devine un grand lit et les contours d’un corps inerte. Brandi vient s’asseoir à cette place qui cette nuit avait été la sienne.
- Je dois te laisser.
Le corps nu et féminin se retourne, la bouche fatiguée par une longue nuit cherche la force d’articuler quelques mots.
- Tu m’as épuisée Docteure. Tu es démente.
- J’étais inspirée, Lena.
La jeune femme aime afficher sa jeunesse parfaite, elle attrape la main de Brandi et la pose sur son corps, avant de ronronner sur la caresse complice.
- Je suis déjà en retard…
- Tu devrais passer plus de nuit avec moi.
- Je ne suis pas prête pour revivre en couple. Continuons comme ça…
- Tant que mon père ne me chasse pas de la résidence, cet appartement est aussi le tiens.
Brandi se lève et s’éloigne ; Lena ne la quitte pas du regard.
- Demain soir, on tire les rois à la salle, petite soirée galette : après ta douche, tu pourrais rester ?
- La galette n’est pas incluse dans la diète que tu m’as faite.
- Tu pourras faire une exception.
- Et je suis libre de ne pas t’écouter.
Elle s’immobilise dans l’entrebâillement de la porte.
- J’ai des consultations jusqu’à 19 heures et ensuite, un diner avec des confrères.
La jeune femme soupire.
- Tu pourras dire à Madame Rodriguez de ne pas me déranger avant dix heures ?
- D’accord. Bisous ma chérie.
Le cuir des bottes de la quadragénaire crisse jusqu’à la table du salon. Elle saisit la tablette et ouvre la messagerie au nom de Lena Tordjman pour rédiger un mail ; elle inscrit la précieuse recommandation, avant d’ajouter « thé blanc » et terminer son message par un « merci ».
Trente minutes après avoir quitté la résidence et traversé toute la ville, la Docteure Desmarets arrive dans l’immeuble abritant son cabinet de consultation.
Dans le « petit » appartement, elle ouvre les volets et crée un courant d’air entre la salle d’attente et son bureau jusqu’à l’arrivée de sa première patiente.
En milieu de matinée, elle raccompagne une personne âgée et toutes les deux traversent la salle d’attente. Le regard de Brandi identifie en une fraction de seconde son prochain rendez-vous, mais surtout une tenue plus que négligée.
Ses yeux ne pouvant échapper à « l’agression » vestimentaire, Brandi revient dans la salle, les deux regards se croisent brièvement et le visage de l’homme noir plutôt mature s’illumine.
- Bonjour Docteure.
- Bonjour. C’est votre tour.
Droite dans ses bottes, elle ne s’arrête pas et prolonge ses pas jusqu’à l’entrée de son cabinet. Elle se retourne sur son patient en posant ses grands yeux désabusés sur un sweat à capuche et un pantalon de jogging. Paul Planck lui tend la main, Brandi le snobe en esquissant un sourire bagarreur.
- Gel ?
- Oui. Euh… Pardon. Non.
Le sourire se fait un peu plus triomphant et Paul retourne dans la salle d’attente. Quand il entre dans l’office, la doctoresse s’est déjà installée derrière son bureau pour pianoter sur le clavier de son ordinateur, pendant que son patient sort de son portefeuille sa carte vitale qu’il dépose près du stéthoscope.
- Vous venez consulter pour un problème d’hypertension ? Suivez-vous déjà un traitement ?
- Pour être plus précis, je n’ai pas voulu le détailler sur « Doctolib », mais depuis le week-end dernier, j’ai des problèmes d’érections.
Brandi fixe son attention sur l’écran de son ordinateur.
- Pardon ?
Paul angoisse.
- Vous ne pouvez pas changer de symptôme comme bon vous semble Monsieur Planck.
- Oui docteure.
- Que nous soyons d’accord, Monsieur Planck : des malades imaginaires, j’en vois circuler, quelques fois…
- … mais je suis malade !
- Laissez-moi finir ! Je dis que dans mon cabinet, il m’arrive trop souvent d’avoir des patients qui viennent juste pour fantasmer, se faire toucher si vous voyez ce que je veux dire, alors sachez que si vous êtes dans cette vision…
Elle pointe son index vers une affiche sur le harcèlement sexuel médical.
- Sommes-nous bien d’accord, Monsieur Planck ?
Le patient décroche enfin son regard de l’affiche, respire et cale son dos contre le siège en révélant l’esquisse d’une bedaine.
- Docteure, je ne vous abuse pas ; j’ai… une réelle douleur.
Brandi pose ses deux mains jointes sur le bureau et croise ses doigts.
- Je n’ai pas de traitement. C’est souvent en fin de phase érectile que la douleur me surprend.
Agacée par le ton aisé, elle se recule sur son fauteuil et croise les bras sous sa poitrine rebondie qui n’échappe pas à l’attention du mâle.
- Vous êtes sportif ?
- Je fais du squash et de la course à pied.
Paul baisse rapidement les yeux.
- Ma question ne porte pas sur votre jeunesse. Faites-vous du sport au présent ?
- Il est vrai que je ne suis pas assidu.
- Combien d’heures par semaine ?
L’homme se perd dans ses pensées en provoquant une nouvelle irritation chez la femme médecin.
- Laissez, j’ai compris…
Elle décroise ses bras et saisit son stéthoscope sur le bureau ; sans lever son regard, elle lui indique le fond de son cabinet.
- Mettez-vous en caleçon, le torse nu et asseyez-vous sur le bord de la table d’examen.
Paul s’exécute, Brandi rumine cette curieuse expérience, avant de se lever pour enfiler une paire de gant.
Assis sur le rebord de la table, Paul Planck observe la routine du sex-symbol et malgré la fermeté de la praticienne, il se sait à la hauteur avec ce bagage qui déforme son caleçon.
Brandi s’approche de son patient et ne sourcille pas devant « l’arme ». Elle s’immobilise sur sa droite pour éviter le genou. Plusieurs fois, elle pose sereinement le pavillon tiède sur le haut de la poitrine… Paul cherche à croiser son regard, mais Brandi est emportée par son sérieux.
A présent allongé, le chasseur guète cet instant où, comme les autres femelles de son genre, elle va s’émouvoir et rougir : il ne pouvait pas en être autrement, mais imperturbable, elle ne broncha toujours pas.
- 12/8. Nous ne sommes pas dans l’hypertension !
Ses yeux bleutés le fixent et il dérobe les siens.
- Tant mieux.
La blonde parfaite fait deux pas en arrière, avant de retourner s’asseoir sur son confortable fauteuil. Elle jette ses gants, croise les jambes, replace ses cheveux et pianote sur son clavier.
- C’est tout docteur ?
- Enlevez votre boxer et approchez.
Avait-elle de l’humour ? Paul hésite.
- Vous êtes sérieuse ?
- Pourquoi ?
Paul ôte son caleçon et victorieux, les pieds nus, il marche vers Brandi qui pivote sur son fauteuil pour faire face à une étrangeté plus bouleversante qu’un sweat à capuche.
Pendant une poignée de secondes, l’autorité de notre médecin est chahutée et son regard paralysé.
- Ah ! Oui ! Bien…
Brandi dégluti et lève les yeux vers Paul qui exulte en silence.
- Ce n’est pas trop handicapant ?
- Jusqu’à là, aucune femme n’est partie en courant, bien au contraire.
Il bombe son torse.
- Tout de même ! Je n’ai jamais vu…
Le regard de Brandi détaille le membre, une anomalie qu’elle n’avait vu qu’au bois de Boulogne dans le centre d’équitation où il lui arrivait de monter. Le membre n’est pas en complète érection, tout simplement lourd et la peau lui fit penser au cuir de ses bottes.
- Je vais vérifier que vous n’avez pas d’anomalie physique autre que… Bon sang ! Il arrive qu’un kyste se développe en profondeur occasionnant une gêne, une difficulté à maintenir l’érection...
Brandi prend une grande respiration, elle hésite à employer ses doigts et craintive, elle avance son visage et son regard pour scruter le dessous de la massue… Ses sourcils se froncent et ses doigts prennent l’imposant morceau de chair pour entamer une série d’attouchements réfléchis tout en détournant son regard…
Soudain, la palpation des doigts insuffle une bouffée animale dans le membre qui se dresse ; il échappe aux doigts experts et Brandi s’interrompt. Curieuse, elle tente une dernière fois d’enrouler ses doigts autour du sexe, mais ses doigts sont définitivement sous dimensionnés.
- Impressionnant.
Le coquin ne la regarde pas, il est au septième ciel ! Brandi applique une pression verticale et, de ses doigts libres, elle se rapproche des gros testicules où un grain de beauté attire son attention…
- Avez-vous des douleurs au décalottage ?
- Non Docteure.
- Des boutons, des démangeaisons ? Des éjaculations précoces ?
Le plaisir de Paul est interrompu et fâché, il cherche le regard accusateur.
- Mais non !
Elle retire ses doigts de l’outil trop lourd.
- Rhabillez-vous.
Brandi tourne sur son fauteuil, s’empresse de saisir une lingette, alors que son patient reste au garde à vous, silencieux...
- C’est tout ?
- Oui, cela me suffit. Qu’espériez-vous ?
- Comment fais-je ?
Il désigne son artillerie et devant l’impassibilité de Brandi, humilié, il se retire vers le paravent.
- Vous auriez eu 20 ans, je vous aurais dit de vous soulager dans les toilettes, mais à votre âge, je pense que d’ici cinq minutes, vous serez calmé.
Paul reste sans voix. Brandi commence à taper un courrier.
- Je vais vous faire deux courriers : un pour votre urologue et l’autre pour le dermatologue. Etes-vous suivit pour votre grain de beauté sur le scrotum ?
La voix de Paul vacille.
- Pourquoi ? Il y a un problème ?
- Il serait bien de consulter… plutôt rapidement.
Le visage de Paul se décompose…
Quelques minutes plus tard, elle le raccompagna jusqu’à la sortie en lui précisant qu’à partir d’aujourd’hui, il devra s’adresser à un autre généraliste.
Toutes ses journées ne ressemblaient pas à celle qu’elle venait de vivre. Plutôt habituée à renouveler des ordonnances, elle avait rarement l’occasion de manipuler des « outils » aussi déconcertant.
En cette fin d’après-midi, Brandi Desmarets rentra dans sa propriété trop grande pour une femme seule. Heureusement, elle pouvait compter sur ses relations à la résidence pour simplifier son existence.
Deux fois par semaine, elle confiait à Madame Rodriguez ses courses et le ménage. Les chasseurs de la résidence étaient toujours partants pour arrondir leurs fins de mois en s’occupant des espaces verts.
En ce début de soirée, un taxi s’arrêta devant la grande propriété et le monospace emmena Brandi à ce diner qui contrariait tant Lena.
« La guinguette de Neuilly » était l’une des tables les plus prisées de la ville. Ce soir, une communauté de praticiens, mais aussi quelques « invités » s’y rencontrait pour s’échanger numéros de téléphone, cultiver des intérêts, des amitiés et des inimitiés.
A cette heure de la soirée, les opérations se déroulent près du bar. Enthousiaste, Brandi aborde particulièrement ce trio de femmes qui avait ouvert un dispensaire dans le quartier voisin. A l’autre bout du comptoir, elle ne tarde pas à identifier le docteur Maxime Weiss, dermatologue, en compagnie d’un membre du conseil municipal.
Quelques minutes plus tard, un serveur immobilise son plateau et quatre coupes de champagne devant le carré féminin ; chacune des filles s’emparent du précieux breuvage, lorsque le regard de Brandi se perd au fond de la salle : ses grands yeux concèdent la surprise en découvrant, à l’écart des autres praticiens, la silhouette acceptable de Paul Planck ! Il avait délaissé son irrévérencieux jogging pour une élégante tenue. Que faisait-il là ? Brandi s’intrigue en découvrant une jeune blonde, vulgaire au bras de son patient du matin.
Soudain, le courrier qu’elle avait rédigé dans la matinée trouva écho avec la rencontre de Paul Planck et le docteur Weiss !? Malgré l’exagération d’un diagnostic, était-il possible que Monsieur Planck se soit précipité chez le dermatologue ? Brandi esquisse un sourire en imaginant son ex. patient faire le siège d’un confrère qu’elle n’aimait pas.
Les deux hommes échangent un regard et à l’annonce du service, Maxime lève le regard sur la gent féminine. Une confusion s’installe autour des tables aux places nominatives et le docteur Weiss se rapproche de sa consœur.
- Docteure Desmarets : toujours un phare au milieu de nos diners !
- Comment vous portez vous ?
- Très bien. Savez-vous que vous m’avez ruiné ?
Malgré l’exagération de sa confession, Maxime la toise avec une relative satisfaction, mais la sublissime Brandi ne se laisse pas déstabiliser par l’accusation.
- Votre addiction au poker ne me regarde pas.
- Non, ce n’est pas cela, j’ai changé d’addiction. J’en ai trouvé une des plus jouissives.
- Les hommes sont stupides !
- Oui ! Vous m’avez sifflé vingt mille euros avec le docteur Planck !
- Docteur ?!
Le regard de Brandi explore la salle à la recherche du forban, mais en vain.
- Paul est un ami qui exerce en province… Mais vous devez le connaitre ?
Le docteur Weiss approche plus près et avance discrètement sa bouche de l’oreille.
- J’avais parié que vous refuseriez de toucher son gigot.
- Pardon ?
- Que pensez-vous de la taille de sa monstruosité ?
Les traits du visage de Brandi se contractent, elle recule, mais reste humble.
- Un jeu ?
- Oui.
Sa colère fixe le regard enthousiaste de son collègue spécialiste.
- Je me suis juste inquiétée pour son mélanome. Quand vous faites un concours de bite avec lui, vous devriez jeter un coup d’œil à la hauteur de son testicule gauche ! A moins que ce ne soit déjà fait ?
Maxime sourit deux secondes pour retrouver son assurance.
- Il est vraiment dommage que vous soyez gay…
- Je suis bisexuelle, Docteur Weiss ! Mais ça doit être une véritable torture que je ne vous tombe pas dans les bras.
Brandi quitta le docteur Weiss qui n’en rajouta pas.
Cette seconde anomalie de la journée perturbait Brandi, mais pas suffisamment pour lui faire passer un désagréable moment en compagnie de femmes plus hautes en couleurs.
Brandi esquissait les contours de sa revanche sur Paul Planck. Il se tenait là-bas, deux tables les séparaient, il avait cette insensibilité qui caractérise les hommes qui trompent leurs femmes. Pour trouver cette victime, il fallait déplacer le regard vers son épouse qui le collait de trop prêt. Elle avait s’en doute concéder une partie de sa fierté en échange d’un bon compte en banque, mais nulle femme ne voulait d’une humiliation continue.
Après la première salve de départ, vers minuit, tout le reste des invités se rassemble au vestiaire. Brandi reste à l’affût et guette le moment opportun pour laver son honneur auprès du docteur Planck. Pendant un long instant, elle se demande s’il s’agit bien du même homme tellement il semblait étranger à ce qui c’était passé dans son cabinet.
Paul avance vers elle et croise enfin son regard, son visage s’illumine brièvement, avant de déchanter.
Embarrassé, il s’approche seul.
Les doigts de Paul s’enroulent sur le bras de Brandi qui s’en libèrent vigoureusement.
- Je ne sais pas ce qui me retient de vous gifler.
- Je suis navré pour ce matin. Maxime ne m’avait pas dit que vous viendriez.
- Et cela aurait changé quoi si je n’étais pas venue ? Vous n’assumez pas vos actes ?
Les premiers regards se portent sur l’emportement des deux praticiens et Paul décide de se taire, avant que son épouse ne vienne le coller et le faire sortir de ses rêveries.
- La voiture nous attend chéri.
- Vingt mille euros ! C’est une belle somme Docteur Planck ! Félicitation.
Barbie tourne la tête vers son mari, les sourcils froncés et elle le repousse.
- Tu joues encore ?
La main de Brandi s’élève et atterrit fermement sur la joue de l’insolent, le claquement le fait reculer sous les regards. Sa femme l’abandonne.
- Mais vous êtes folle : pourquoi avez-vous fait cela ?
- Je ne suis pas votre petite salope.
Sur les regards, Brandi quitte le restaurant.
Dans le taxi, son obsession était l’agacement d’être une nouvelle fois la victime d’un groupe d’hommes triomphant qui considéraient la femme comme un jouet.
Dans sa propriété sécurisée, il est une heure du matin et la praticienne se détend, allongée sur l’un des deux canapés en vis à vis. Les talons de ses escarpins effleurent le cuir, avant que sa main ne saisisse la tablette posée sur la table basse. L’esprit absorbé, Brandi consulte son planning pour ce matin, ses mails et comme le sommeil ne vient pas, elle entame un shopping sur un site de luminaires. Tendance après tendance, finalement, son choix se porte sur une lampe de table galet dont elle envoi le lien par mail à Madame Rodriguez.
Sous la douche, Brandi attache ses cheveux en chignon et caresse son sexe lisse. Elle ne peut s’empêcher d’apprécier le souvenir de cette trompe nerveuse qui faillit lui échapper des doigts. La lourdeur du membre faisait frissonner son bas ventre, elle se retourna et colla sa poitrine contre le verre glacé, sa main descendit vers sa fente bouillante et son doigt s’activa sur sa crête charnue, mais elle décida que ce n’était pas un lieu pour se masturber.
En tenue d’Eve, rafraichit, elle ferma le volet roulant de sa chambre et se glissa sous l’épaisse couette.
Au milieu de la nuit, un bruit réveilla Brandi. Lourdement endormie, les paupières peinant à s’ouvrir, elle dirige sa main vers le chevet pour attraper son téléphone : trois heures du matin !
Elle s’assied sur le bord de son lit, ses petits doigts de pieds peints bataillent avec les chaussons, quand soudain, la sonnerie de l’interphone brise le silence.
Sa voix laissant échapper la contrariété, elle se dresse sur ses pieds nus, enfile son kimono court sans le boucler et place son téléphone dans la poche. Elle accélère le pas dans le couloir et descend les marches en réalisant que le silence est de nouveau présent. Elle s’approche de l’interphone et libère sa colère.
- Vous avez vu l’heure ? Vous n’êtes pas bien ?
Sur l’écran de contrôle donnant sur le trottoir, elle reconnut le docteur Planck. Il se précipite devant la caméra.
- Brandi, je n’en peux plus de notre querelle.
- Comment ? Vous êtes un con, ça me suffit !
- Non, s’il vous plait !
- Partez ! Vous n’avez rien à faire ici.
Nerveuse, ses doigts détaillent son chignon haut, lorsque soudain, l’image du docteur Planck disparait de l’objectif.
- C’est quoi ça ?
Brandi vérifie que sa porte est verrouillée, que les volets du salon sont baissés et elle sort son téléphone de sa poche pour consulter ses contacts et s’arrête sur un nom : Capitaine Anne Lyse Knudsen.
Dans le hall d’entrée, la doctoresse relève la tête et marche jusqu’à un vieux guéridon pour vérifier dans le tiroir la présence d’une bombe lacrymogène.
Soudain, quelqu’un tambourine contre la lourde porte : le bruit sourd glace le sang de Brandi.
- Ouvrez-moi ! Il faut que nous parlions.
- Partez ou j’appelle la police !
- Nous ne pouvons pas rester sur ce malentendu. Ma femme part pour la semaine : passez ce soir à la maison, nous dinerons et repartirons de zéro.
- Je n’ai pas envie de repartir à zéro. Sortez de ma vie !
La femme médecin s’adosse contre la porte et elle glisse son téléphone au fond de sa poche. Son kimono entrouvert sur son corps, son ventre musclé et son sexe lisse ; d’un mouvement d’épaules, elle contraint le bout de tissu à glisser vers le sol.
Quel plan machiavélique avait-elle en tête ? Elle fait un pas et se retourne face à la porte, elle pose ses doigts sur la clé.
- Dites-moi que vous d’accord, Brandi ! Ce soir chez moi à 20 heures ?
- C’est d’accord ! Mais je vous préviens, tout de suite, s’il y a une entourloupe, j’ai mes entrées au commissariat.
- Rassurez-vous, j’ai trop à perdre.
Le silence s’éternise… Brandi est nue et elle fixe la clé…
- Partez à présent !
Est-il encore là ? Elle colle son oreille à la porte, sa poitrine heurte l’aluminium glacé, mais elle n’entend aucun son. Fière de sa plastique, elle fait les cent pas entre le couloir et le salon dans l’attente d’un silence perpétuel qui la rassurerait. Va-t-elle ouvrir le volet qui donne sur le portillon pour vérifier qu’elle est définitivement seule ?
La tension habite encore quelques minutes ses nerfs, avant que la fatigue ne la pousse vers l’un des canapés. Elle réchauffa sa place et plongea dans le monde des rêves.
Le soir suivant…
Dans sa luxueuse demeure, le docteur Paul Planck a commandé un diner chez le traiteur. Il prépare une boite de préservatif et par précaution, il en glisse un dans la poche de son pantalon.
Pendant ce temps, dans la demeure de Brandi Desmarets, la situation était des plus étrange. Pourquoi rentrait-elle dans le jeu de Paul ? Pourquoi avait-elle capitulé ? Elle prit un long bain chaud qui embruma les miroirs.
Avant de quitter la salle de bains, elle ouvrit amplement les fenêtres pour en faire sortir l’humidité.
Elle revêtit une robe courte sans bretelle, des bas et une paire d’escarpins.
Au salon, elle passa entre les meubles pour vérifier l’agencement du mobilier, elle déplaça un coussin et sur la sellette derrière l’un des deux canapés, elle repositionna sa nouvelle lampe de table galet que lui avait installé Madame Rodriguez.
A quoi jouait-elle ?
Le docteur Planck est prêt. Il fait une dernière fois le tour de – son – salon et tressaille en réalisant l’heure. Pour la première fois de sa vie, il est nerveux ; il roule des épaules pour se décontracter…
Depuis qu’elle l’avait pris entre ses doigts manucurés et depuis qu’elle s’était insoumise à lui, il avait éperdument envie d’elle.
Elle était déjà en retard !
Les minutes semblent des quarts d’heure ; il s’en va consulter son téléphone et même, sort jusque sur le trottoir au cas où elle se soit perdue dans le quartier.
A 20 heures 30, il appelle, mais personne ne décroche. Dernière solution pour ne pas exploser : un texto.
- Que faites-vous ? Avez-vous un problème ?
Le joueur voyait un drame là où il n’y en avait pas.
A l’autre bout de la ville, un sourire narquois s’affiche sur les lèvres épaissement peinte. Sereinement assise sur son canapé, Brandi esquisse la probabilité d’une furieuse visite.
A 23 heures, elle file vers la cuisine où elle se sert un verre de vin rouge. Le temps de prendre du plaisir avec son bouquet floral, un craquement à l’étage l’interrompt ; elle se perd dans ses pensées et déroutée, elle pose son verre, avant de hâter ses pas jusqu’au pied de l’escalier :
- Que faites-vous là ?
En haut de l’escalier, la silhouette de Paul Planck s’impose, froissé au propre comme au figuré, mais triomphant. Il était passé par l’une des fenêtres de la salle de bains et Brandi n’avait pas scénarisé cela : ça pouvait mal finir.
Brandi est prise d’une réelle angoisse, elle recule pour éviter la future confrontation.
- Pourquoi n’êtes-vous pas venue ?
- Je n’en avais pas envie.
- A quoi jouez-vous Docteure ?
Elle se précipite vers la console pour y prendre sa bombe lacrymo. Paul s’immobilise à deux marches du tapi et il esquisse un rictus narquois.
- Vous ne devez même pas savoir vous en servir !
Son regard cherche un doute ou une hésitation chez la quadragénaire, mais l’érotisme de sa robe sans bretelle le perturbe.
- Vous n’êtes qu’une sale petite allumeuse. Probablement la meilleure.
- Taisez-vous !
Las, Paul s’assied sur l’avant dernière marche en fixant l’une des deux bombes.
- Où est-ce que l’on va comme ça ?
Brandi baisse son arme et soupire, avant d’aller récupérer son verre à la cuisine.
Une trentaine de seconde plus tard, elle revient avec un second verre qu’elle offre à Paul, avant d’entrer tous les deux au salon.
- Il faut que l’on parle.
- Vous me rendez fou.
Paul l’observe s’asseoir sur le canapé et Brandi, de son index tyrannique, lui indique le canapé d’en face.
- Excusez-moi !
- Je n’accepte pas vos excuses.
- Je vous demande de me pardonner. Dites quelques choses !
- Que vous êtes un connard ? Gagner vingt mille euros pour se faire toucher la bite, j’appelle cela un jeu de con !
Le docteur Planck reste silencieux face au juge.
- Que pense votre femme de vos jeux idiots ?
- Cela ne vous regarde pas.
- J’imagine la perspective d’un divorce à cinq zéros ?
L’ironie le submerge et l’alarme.
- Plutôt six ! Madame a une expertise sur les ruptures.
- Oui, vous êtes bien renseigné : deux fois.
Il soupire et avale d’un trait la fin de son verre. Enivré par l’alcool et la fatigue, il se dresse sur ses jambes.
- Il faut que je vous quitte.
- Qu’est-ce que vingt mille euros ?
Paul fixe Brandi, il ne comprend pas, glousse, mais le rictus sadique promis de prolonger la soirée.
- Que voulez-vous dire ?
- Vous allez me faire un chèque de vingt mille euros : c’est de l’argent que vous avez gagné sur mon dos n’est-ce pas ? Nous dirons que c’est pour laver mon honneur et ainsi, j’accepterai vos excuses.
Une nouvelle fois, l’inspiration de Paul reste bloquée au fond de sa gorge, son regard s’égare sur le mobilier et Brandi pose bruyamment son verre.
- Alors ?
- Mais… Vous n’y pensez pas ?
- Vous n’avez plus envie de jouer ?
- Pourquoi le ferais-je ?
Elle fixe la braguette apaisée de cet homme sur le départ qui sans trop comprendre, flatté, risque ses yeux sur deux seins bien bordés dans un engageant décolleté.
- Ce soir, vous êtes rentré chez moi par effraction et vous avez tenté d’abuser de moi.
- Quoi ?
Paul rigole juste avant que Brandi ne tire vigoureusement sur son décolleté qui craque, avant de libérer un sein généreux.
- Non ! Arrêtez ! Que faites-vous ?
Le regard de Paul est hypnotisé par ce sein lourd et cette aréole claire qui le dévisage.
- Assis docteur Planck !
Un peu étourdi, Paul s’exécute. Il se pose lourdement, passe sa main sur le cuir et son regard vagabonde sur le sol.
- Mais vous êtes…
- … folle ? Vous commencez sérieusement à m’agacer monsieur l’agresseur ! Vingt milles est trop cher payé pour vous ? Soit ! Que direz-vous de quarante mille euros ? Mon prix vient d’augmenter et c’est celui pour acheter mon silence aux yeux de votre femme.
Nerveux, il pousse un autre rire.
- Elle ne vaut pas cette somme de dingue.
- Elle sera contente de l’apprendre.
- Vous n’êtes pas sérieuse ? Ne le prenez pas mal : quarante mille ?
- Auriez-vous l’illumination ?
- Avec cette somme, vous me garantissez votre silence auprès d’elle ?
- Je suis une femme d’honneur !
- Je trouve que c’est disproportionné, mais j’aimerais négocier.
Brandi mime un « non » qui laisse Paul de marbre.
- Pour cette somme, puis-je avoir l’honneur de vous saillir ?
Brandi ouvre de grands yeux et se retient de rire.
- Me saillir ?
- Juste une fois. Avouer que ma queue vous a laissé sans voix ? Alors donnant donnant ? Un coursier vous apportera votre chèque demain matin.
- Ça vient de passer à cinquante mille euros !
- Arrêtez !
- Cessez de me prendre pour une putain ! Je suis simplement une femme qui aime le sexe.
Paul place son visage entre ses deux mains.
- Vous me tenez par les couilles. Vous savez, je ne fais pas fortune en jouant aux cartes !
- D’accord.
Paul redresse la tête, fixe cette bouche qui lui lut les termes d’un accord.
- Cinquante mille euros et je fixe les règles : si vous me violentez, tentez de me sodomiser ou de me traiter comme une pute, vos couilles vous feront bien plus mal que dans vos pires cauchemars.
Le fautif réalise que le verdict n’allait lui couter que cinquante mille euros.
Le docteur Planck se lève et sort vulgairement son sexe. Se rapprochant du bord de son canapé, Brandi esquisse un sourire.
- Où en étions-nous ?
Paul contourne la table.
- Plus ou moins là !
Brandi tend ses doigts vers la pièce de chair dressée et la caresse du bout des ongles, des doigts...
- C’est pour ce genre de comportement que des hommes finissent seul. Ce n’est pas ce que vous voulez ?
Les doigts de Brandi testent la rigidité du membre ébène et préfèrent le soumettre à la verticale pour permettre à sa bouche d’embrasser délicatement les deux gros abricots fraichement rasés.
Paul ferme les yeux et renverse la tête pour la ressentir, remonter, jusqu’au gland où une paire de lèvres tente de le capturer… entièrement… mais vainement. Elle l’enduit de salive, sa langue fait reluire le gland rose, alors que ses doigts cajolent les gros testicules.
Sa bouche dépose un baiser, le regard autoritaire cherche celui du soumis qui n’assume pas, alors elle l’attaque avec ses incisives et les regards se croisent, le sexe de Paul se dresse, plus neveux que jamais et trébuche sur le visage.
- Vous êtes à cran n’est-ce pas ?
Paul détourne le regard et fait un pas en arrière pour échapper à la folie d’une femme. Il souffle… Se calme… Le front de Brandi se fronce, un sourire moqueur se dessine et ses doigts autoritaires agrippent le gros membre.
- Venez là ! Auriez-vous des problèmes, Paul ?
- Fermez-la !
Despotique, elle le lâche et s’interrompt.
- Non ! Pardonnez-moi, s’il vous plait !
- Déshabillez-vous.
Pendant cette mi-temps, l’index de Brandi diagnostique la commissure de ses lèvres « abîmée » de n’avoir pu accueillir le gros présent.
Alors que Paul se retrouve entièrement nu, la doctoresse se lève pour ôter sa robe, dévoiler une paire de bas et un fragile string de couleur noir. Aussitôt, « l’animal » rue ses deux mains sur la poitrine qu’il malaxe grossièrement sur les moqueries de Brandi. Excédée par un plaisir arbitraire, elle se libère de l’emprise en allant se poser à genou sur le canapé.
- Venez me faire voir ce que vous faites avec votre langue !
Brandi fixe sa position sur le cuir, puis s’accoude sur le dossier, ses fesses sportives et cambrées vers le mâle. Son regard ne peut ignorer la lampe aux galets. Embarrassé par la table basse et son érection, Paul écarte la première et branle fermement la seconde.
Il pose un genou à terre, écarte le bout de dentelle et plante sa langue dans le con trempé. Il s’abreuve, le gout, l’odeur le déraisonnent et le poussent au dépassement. Paul grogne, son sexe dressé frotte et cogne contre le cuir qu’il ensemence de quelques trainés. Brandi se cramponne au dossier et ferme les yeux, lorsqu’un doigt pénètre sa fente. La fouille n’efface pas le bonheur d’une grosse langue, mais le mouvement répété, couplé à un second doigt suffit à lui procurer un troublant plaisir.
- Voulez-vous me montrer que vous n’êtes pas stupide ?
Fasciné par la promesse, Paul se redresse et file en direction de son pantalon ; il fouille ses poches, pendant que le visage de Brandi se réjouis de son soumis.
- Ne deconnez pas !
- Promis Madame.
Brandi libère une place en avançant sur les genoux ; derrière elle, le sexe protégé balance, Paul le saisit et immobilise son dard sur la fente trop étroite et force... Brandi serre les dents, grimace, le gland entre… imperceptiblement… et disparait. Paul anime son bassin, soigneusement, alors que la main droite de Brandi supervise la profondeur de la visite. Elle retient son souffle, tortille sa bouche, hésite à l’interrompre, puis il entre un peu plus profondément en elle.
Imperceptiblement, la moitié du membre se fait une place.
- N’allez pas plus loin !
Paul n’en a pas besoin, les gémissements de sa partenaire suffisent à son triomphe. Alors qu’elle sent le plaisir monter dans sa petite chatte, elle réaffirme son autorité.
- Retenez-vous !!!
Brandi prend définitivement la baise à son compte et traumatise son clitoris comme le faisait sa petite copine.
- Ne bougez plus !
Paul obéit et empalée, elle jouit sur l’énormité immobile en elle, ses cris de jeune vierge étaient déroutants dans la gorge d’une femme de son rang.
Brandi se retourna en laissant échapper le mandrin étrangement défaillant. Le canapé crissa et elle posa ses fesses sur le cuir où sa fente libéra le jus de sa jouissance.
- Je vais vous prendre entre mes doigts, puis, vous me finirez en levrette.
Cuisses vulgairement ouvertes au regard, Brandi joint ses mains câlines autour du bélier. Ragaillardit, le patient baise les mains, lorsque soudainement, l’unique capote de Paul se déchire.
La stupeur s’éternise dans le salon.
- Putain ! Je n’en ai qu’une seule !
- Le ciel vous puni : allez-y docteur Planck. Honorez-moi !
Elle jette la capote au sol, cale son dos plus confortablement et contraint plus fort ses doigts autour du sexe dévêtu. Quitte à être ridicule, Paul va lui montrer ce que c’est qu’un vrai mec : à défaut de sa croupe, il baisse ses doigts, ses mains, ses bras s’ébranlent et bientôt, son corps tout entier. Il pose son regard sur les deux joyaux qui ballottent sous ses yeux et ne tarde pas à ralentir, s’immobiliser sur la douleur… Sa voix devient plus grave et elle précède une copieuse jouissance qui éclabousse le ventre de Brandi ; des coulées épaisses et d’autres laiteuses s’agglutinent sur son ventre et près du nombril.
Vaincu sexuellement et financièrement, le docteur Paul Planck renfila son pantalon. Brandi prit quelques mouchoirs en papier et le corps parfumé d’une liqueur forte acceptable, elle essuya son corps.
Brandi raccompagna le joueur jusqu’à la porte où il réitéra sa promesse.
Dans le soudain silence de sa demeure, elle marcha jusqu’à sa lampe qu’elle prit fermement entre ses doigts : le bout de son index se referma sur l’objectif d’une caméra et de sa main libre, sous le luminaire, elle arrêta l’enregistrement.
Dix heures plus tard, la promesse fut tenue ! Un coursier déposa une enveloppe matelassée au cabinet : elle contenait un chèque de cinquante mille euros.
Sa semaine avait été très fructueuse et à l’analyse de l’enregistrement, Brandi Desmarets s’interrogea : jusqu’où le docteur Planck serait-il prêt à aller pour sauver son mariage ?
FIN
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