Les délices de Chantal

Récit érotique écrit par Patrick de Toscane le 30-12-2024
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Catégorie Infidélité

Cela faisait une trentaine d’années que Chantal et Thomas vivaient dans une maison au cœur du lotissement du château. Elle avait pris sa retraite de l’hôpital universitaire en mars, deux ans après son mari. Depuis une quinzaine d’années, leurs deux fils avaient quitté le nid familial, et l’absence de petits-enfants offrait à Chantal le loisir de se consacrer pleinement à ses passions.

Depuis le début du printemps, elle organisait sa nouvelle vie avec un enthousiasme qui enrichissait son existence. Deux demi-journées par semaine, elle enseignait à l’école d’infirmières du CHU. Le reste du temps, elle s’occupait de son jardin de fleurs et, secrètement, elle tournait quelques vidéos pour sa chaine YouTube « Les délices de Chantal », où elle partageait des recettes savoyardes de son enfance.

Chantal et Thomas vivaient paisiblement, entourés de deux voisins directs : Madame d’Angelo, une septuagénaire excentrique qui avait beaucoup « chassé » le mâle dans le lotissement (1). Mais Chantal avait trouvé de meilleurs complices dans un couple : Patrick et Barbara. L’ex-infirmière partageait avec eux un discret portillon au fond du jardin qui alimentait pas mal de ses fantasmes. Patrick avait la cinquantaine, marcheur comme elle, il télétravaillait depuis une pièce à l’étage qui offrait une vue imprenable sur le jardin de Chantal. Barbara, qui avait dix ans de moins que son mari, dirigeait quant à elle une agence d’aide à la personne.

 

Il y a plusieurs années, Chantal avait découvert les infidélités de Thomas. Après la stupeur, ils avaient convenu d’un accord tacite : ils restaient mariés à condition que Thomas s’abstienne de fréquenter des femmes qu’elle connaissait. Au fil des années, elle s’était accommodée de cet arrangement, bien que ses projets de trahison soient restés dans le domaine des fantasmes.

Par manque de courage, lorsque Thomas découchait, Chantal se réfugiait dans l’intimité de son bain, préférant savourer des instants de solitude sensuelle plutôt que de courir le risque d’une déception sexuelle. Ses craintes étaient exagérées : elle était avenante, et les hommes aimaient avoir de longues conversations avec elle. Cette empathie soulignait un peu plus son charme et un corps qu’elle entretenait par une alimentation distinctive et de longue marche en forêt. Au moins, ses rêveries ne menaçaient jamais de troubler son équilibre émotionnel. Chantal fantasmait rarement sur les hommes, et Patrick était bien le seul à ne pas la mettre sur ses gardes. Elle aimait ce regard profond qu’il posait sur elle, comme s’il lisait en elle. Peut-être devinait-il ses instants de solitude, ces moments secrets où elle s’abandonnait à des désirs inavoués au fond de son bain ? Plus que sa stature, elle appréciait la forme de sa bouche, son contact sur sa joue, toujours accompagné d’un parfum subtil qui suspendait le temps.

Depuis quelques jours, était-ce le printemps précoce ou cette pause qu’elle s’était imposée à l’école, mais elle se surprenait sur des idées plus audacieuses. Des pensées vis-à-vis de Patrick qu’autrefois, elle n’aurait jamais osé développer. Lui avait-on jeté un sort ? Elle fantasmait sur sa bouche, fouillant sa chatte d’une langue agile et infatigable.

Lors de leur prochaine rencontre, elle avait promis de faire preuve de culot et de saisir l’opportunité pour le sonder et le faire vaciller de son calme apparent. Elle se persuadait que sa réserve cachait une pulsion animale contenue. Parfois, au bord de l’orgasme, elle se surprenait à rêver de lui accorder son petit orifice pour symboliser sa modernité.

Elle se remémora un soir d’Halloween 2022. Alors qu’elle avait terminé un grand rangement dans sa cuisine, elle avait aperçu Madame d’Angelo, dans un déguisement absurde, aller sonner à la porte du célibataire d’un soir. Il lui avait ouvert et Sally n’était ressortie de sa maison qu’au bout de quatre heures. Chantal n’avait jamais su ce qu’il s’était passé, mais l’impression qu’une vieille de 70 ans l’avait doublée l’avait piquée au vif.

Elle se souvint que le week-end suivant, profitant de l’absence de Thomas, elle savoura une revanche silencieuse en s’attelant à tondre la pelouse. Une revanche se disait-elle. Ce jour-là, elle enfila un legging qui soulignait un bas de corps fermes. À chaque aller-retour, elle ignorait fièrement sa cible en sachant qu’il se rinçait l’œil sur son petit cul traversé par la ficelle d’un discret string. Chantal fantasmait sur son salaud en l’imaginant nu derrière sa fenêtre, se masturbant furieusement, tout en rêvant de l’investir.

 

Chantal connaissait les routines de Patrick sans vraiment les avoir mémorisés. Parfois, il travaillait tard, jusqu’à quatre heures du matin. Elle se surprenait à imaginer ce qu’il entreprendrait si elle se présentait à cette heure, aguichante et libérée de toute réserve ? Lorsqu’elle bavardait avec lui, elle avait la sensation d’être au cœur d’une attention secrète. Patrick avait un charisme animal et toutes les voisines qui parlaient avec lui semblaient sous son charme, hypnotisées par son regard. Mais quand il conversait avec elle, un sentiment de préférence l’imprégnait, elle se sentait le personnage central d’un échange pas assez intime. Quelques fois, entre deux rires, elle fantasmait… Pouvait-il avoir envie de sa bouche ou caresser ses fesses ? Sa bouche ? Un sacré moment qu’elle n’avait pas sucé, mais cela ne s’oubliait pas. Si elle venait à le gouter, devait-elle exiger une capote ? Elle bondit sur son téléphone portable et chercha une réponse sur Wikipédia.

 

Jeudi matin, avant le déjeuner, son mari quitta la ville pour nourrir sa libido ailleurs, le temps d’un long week-end. L’après-midi, Chantal en profita pour planifier le tournage d’une nouvelle vidéo dont elle assurerait le montage dans la soirée.

Chantal optimisa méticuleusement le décor pour le tournage de cette nouvelle recette. Sa cuisine, bénéficiant d’une lumière naturelle, offrait des conditions idéales pour valoriser l’ilot central et les éléments décoratifs soigneusement sélectionnés. Seul bémol : l’acoustique de la pièce, caractérisée par une réverbération modérée, restait maîtrisée, mais approchait des seuils critiques pour un enregistrement sonore optimal. Pour cet après-midi, elle avait choisi une recette de « crozets traditionnels au fromage », plat plutôt simple à réaliser, qu’elle agrémenterait de petites anecdotes sur ses souvenirs d’enfance en montagne.

Elle enfila une toilette sobre par-dessus laquelle elle ajusta son tablier. Elle vérifia l’angle de la caméra qu’elle avait posée sur un trépied et répéta les différentes scènes de son émission. Elle s’assura que tous ses ustensiles de cuisine se trouvaient à portée de main, ainsi que les ingrédients qu’elle disposa soigneusement au premier plan. Elle ajouta même une petite touche décorative avec un bouquet d’edelweiss qu’elle plaça dans un vase près de l’évier.

Mais ses pensées restaient ailleurs. Entre deux ajustements techniques, elle jetait des coups d’œil discrets par la fenêtre donnant sur l’étage de son voisin. Il ne pouvait pas la voir, mais elle aurait aimé savoir s’il aimait ses vidéos.

Une légère frustration monta en elle. Le vide de cette journée, sans la présence envahissante de son mari, amplifiait ses rêveries.

Elle inspira profondément et débuta l’enregistrement. Son intonation douce et assurée guida les futurs spectateurs à travers les étapes de la recette.

 

-       Une fois les crozets bien cuits, on les égoutte et on les mélange avec le fromage… dit-elle d’une voix légèrement tremblante.

 

Vers 16 heures, vidéo en boite, elle commença à ranger sa cuisine, l’ilot central et l’évier débordant d’ustensiles. Baignée par les senteurs de fromage, elle rassembla son matériel vidéo qu’elle ordonna soigneusement dans ses mallettes. Elle ouvrit la porte-fenêtre et généra un courant d’air avec celle du salon. Elle patienta quelques secondes pour apprécier les premiers résultats, avant de monter à l’étage pour prendre une douche.

 

En revenant dans la cuisine, elle découvrit le lent déclin du soleil, alors qu’elle avait déjà revêtu son pyjama short et un débardeur moulant. Elle posa sa machine à pain sur l’ilot central à côté de son bouquet d’edelweiss. Elle replaça les coussins sur les six sièges autour de la scène qui, le mois dernier, avait cumulé plus de 5 000 vues.

La perspective de travail et la fatigue avaient éteint cette libido qui travaillait ses sens depuis plusieurs semaines. Chantal s’autorisa un verre de vin blanc pour célébrer son devoir accompli. Le soleil déclinait doucement, offrant une ambiance qu’elle aurait aimé savourer à deux, mais le tête-à-tête allait se faire avec son ordinateur portable. Derrière la baie vitrée qui donnait sur son jardin, elle s’installa à la petite table de la cuisine où elle avait l’habitude de prendre son petit déjeuner. Elle chaussa ses lunettes pour affronter le montage de son émission qui allait monopoliser trois bonnes heures. Peut-être qu’elle aurait le temps de la programmer pour une prochaine mise en ligne.

Elle se plongea dans son travail avec peu de détermination. Elle laissa flâner son œil sur la terrasse, imaginant le courant d’air qui traversait toute la maison. Son regard se porta vers la demeure voisine et l’étage, elle savait que, ce soir, il travaillerait tard. Elle croisa un peu plus les cuisses, le sexe chaud et la pointe de ses seins contrainte par son débardeur.

Vers 23 heures, la cuisine avait sombré dans l’obscurité. À l’étage de la maison voisine, Patrick semblait encore au travail.

Chantal, derrière ses lunettes, eut une révélation : ce soir, elle irait faire un tour jusqu’au portillon mitoyen. Elle pouvait le faire. Il lui restait qu’à choisir une tenue indécente, puis emporter le fond de sa bouteille de vin blanc. Mais une foule de questions l’assaillait déjà : devait-elle préparer discrètement quelques capotes ? Et ce vieux tube de vaseline au cas où ses problèmes de sècheresses tombent au mauvais moment ?

Elle remonta à l’étage pour choisir une tenue afin de lui faire comprendre. Mais lorsqu’elle redescendit, vêtue des mêmes vêtements de nuit, une vague de honte la submergea et Chantal apprécia d’être dans la pénombre. Elle n’avait rien trouvé de sulfureux à se mettre ! Elle déposa simplement sa trousse de toilette sur l’ilot central, en rageant de ne plus être dans le coup.

Dans la pénombre de la cuisine, elle hésita. Pourquoi ne pas passer par ce portillon et profiter de son jardin vêtue seulement d’un court pyjama en lin ? Elle rangea machinalement une pile de ramequins dans le meuble haut, tâtonnant à l’aveugle, tout en se répétant que, malgré tout, ce petit ensemble de nuit était peut-être suffisant.

C’est alors qu’une main déterminée se posa sur sa bouche. Avant même de pouvoir crier, elle sentit un corps massif derrière elle, un bras puissant ceinturant les siens. Une odeur familière d’eau de toilette tempéra son effroi. La poigne large couvrait sa bouche, empêchant tout mot, mais cette emprise semblait calculée pour ne pas briser ses montures. Lentement, une autre main se fit plus audacieuse. Elle se plaqua d’abord sur son ventre, avant de glisser plus bas. Chantal sentit les doigts franchir l’élastique de son short où des doigts larges et assurés accédèrent à sa fente. Son souffle s’emballa, son corps frissonnant sur les sensations inédites qu’elle ne voulait pas repousser. Elle s’abandonna aux délicates caresses qui détaillaient les moindres recoins de sa vulve.

Chantal sentit son dos se soumettre contre un corps plus massif et une bosse se plaquer contre ses fesses. Ses mâchoires s’ouvrirent, cherchant de l’air pour étouffer le feu qui la consumait. Soudain, deux doigts se glissèrent dans sa bouche, un instant, elle hésita : les mordre ? Les sucer ? Mais avant qu’elle n’ait pu prendre une décision, la main droite de son agresseur glissa de sa bouche jusque le long de son cou. Son cÅ“ur battait la chamade et elle n’eut qu’une envie, celle de renverser sa tête contre l’épaule de son agresseur.

L’intrus plongea sa main dans l’échancrure du débardeur, effleurant et bousculant la paire de « bonnet A ». Puis, tandis que la main dans sa culotte se retirait, elle se joignit à l’autre pour la malaxer, la pétrir durement. Son mystérieux visiteur réveilla la tigresse qui sommeillait en elle. Chantal se tortillait contre la bosse, ses fesses pressées contre elle, avant de glisser ses propres doigts dans son pyjama pour attiser le désir qui la consumait. L’experte branla son clitoris et rapidement, radieuse, elle sentit sa liqueur se répandre sur ses doigts.

Héritant d’une nouvelle assurance, elle se déroba du plaisir en s’accroupissant le long du corps avant de se retourner. Elle précipita ses doigts tremblants sur la braguette contractée et la déboutonna, avant d’être réjouie par un membre qui se tendit lourdement. Chantal eut juste le temps de le baiser, que l’homme la bouscula pour la faire trébucher sur le sol. La surprise passée, à quatre pattes, elle sentit une paire de mains baisser sauvagement son pyjama. Il allait la pénétrer, déjà, mais l’annulation du test de fellation la rassura.

Soudain, il avança sur les genoux et se cala derrière elle, sa queue tendue cogna ses fesses, et une paire de mains se colla fermement sur ses hanches. Elle allait y passer, restait à savoir si, tout à l’heure, le voisin modèle allait lui demander la permission pour perforer son petit trou. Mais… ses fantasmes devinrent anachroniques. Alors qu’elle s’impatientait, elle sentit un bras épais s’enrouler autour de sa taille et un membre inoffensif se loger en sandwich entre ses deux cuisses. Chantal se redressa sur les genoux et il la serra contre lui. Il maltraita le débardeur, avant de le lui ôter. Ses deux bras l’emprisonnèrent pour faire d’elle sa proie. Il caressa vulgairement son corps, le souffle de plus en plus nerveux, alors que ses reins s’animaient déjà pour faire coulisser pacifiquement son dard entre ses cuisses trempées. Chantal dirigea ses propres doigts vers ce gland qui avançait précisément en dessous de sa chatte et elle le massa avec une expertise héritée de plusieurs années de cuisine. Soudain, elle le sentit se tendre, plus fort, et Patrick grogna pour la première fois : le salaud aimait ça et une vague de fierté irradia l’esprit de Chantal.

Elle retira ses doigts justes avant d’aller trop loin. Un grognement animal sortit de sa gorge et son mâle se leva. Sa main droite saisit son bras avec autorité pour la redresser. La détermination ébranla ses petites lunettes. Instinctivement, elle ôta son pyjama, puis elle tourna le dos à l’ilot central. Chantal posa ses deux mains sur le bord, avant de se hisser sur le plan de travail entre la machine à pain et l’évier. Elle identifia Patrick pour la première fois de la soirée, cherchant vainement une once d’humanité dans son regard. Il ne semblait attentif qu’à cet entrecuisse, qu’elle exhibait sans pudeur. Lorsqu’il ôta son pantalon, elle dut patienter un instant. Puis, il sortit un préservatif de sa poche, et une vague de plaisir la submergea. Laissant son instinct la guider, elle se renversa en arrière, s’appuyant sur ses coudes. Ses genoux se relevèrent légèrement, invitant Patrick à plonger la tête la première entre ses cuisses.

Le contact de sa bouche humide et d’un souffle passionné la terrassa. La folie envahit son corps, plaquant ses omoplates sur la surface fraiche. Il brouta sa moule sensible comme un jeune prétendant et elle redécouvrit les divertissements de ses 20 ans. La langue mutine la dévora de l’intérieur jusqu’aux grandes lèvres.

Alors qu’elle tentait de reprendre la maîtrise sur son naufrage, elle pensa à ses vidéos YouTube, filmées à cet endroit même. Elle s’imagina un instant aux regards de milliers d’abonnés et ce fantasme inavouable amplifia son excitation. Un râle, incontrôlable, s’évada de sa gorge, vibrant peut-être jusqu’à l’oreille de la voisine.

Patrick, quant à lui, poursuivait son entreprise avec un acharnement presque barbare. Elle aimait ça, venant de lui, le voisin modèle dont elle vantait les qualités, mais qui, en réalité, était le dépositaire d’une somme de perversions qu’elle voulait bien découvrir avec lui. Il « mâchonna » son bourgeon, le tira, le décalotta, avant de le caresser à nouveau avec sa langue lourde et invincible. Acculée au bord du précipice du plaisir, Chantal tenta de se dérober. Ses épaules frottaient contre le plan. Elle se cramponna au robinet pour échapper à l’emprise de la folie. Elle tira sur le mitigeur, bouscula la machine à pain en manquant de faire tomber le bouquet d’edelweiss. Elle avait réussi à le fuir, sa chatte s’imprégnait de fraicheur, tout comme son épaule en appui sur le bord de la vasque.

Patrick grimpa sur l’ilot, son corps imposant face à elle. Elle fixa, non sans appréhension, ce qu’il dévoilait de son envie, reculant encore jusqu’à ce que ses deux épaules touchent l’évier. Il la retourna sur le ventre. Déconcertée, elle peinait à saisir son intention. Elle se redressa sur ses mains, l’une appuyée au fond du lavabo, les genoux plantés sur le plan. Son fessier vacilla légèrement, mais fut aussitôt rattrapé par deux puissantes pattes.

Elle sentit le poids de son membre habillé frapper doucement contre sa fente, avant que le mandrin ne s’immobilise sur ses petites lèvres. Puis, lentement, il s’introduisit en elle. Chantal cessa de respirer, son souffle suspendu, jusqu’à ce qu’il s’enfonce complètement et se niche profondément.

 

Le voisin discret, qui s’était éloigné de son image effacée, la besognait avec une conviction maîtrisée. Chantal, pourtant habituée à dominer cet ilot central lors de ses tournages culinaires, peinait à garder ses appuis.

Elle savourait chaque seconde, chaque minute, comme une revanche sur ces années perdues. Patrick intensifia ses coups de reins. Il la pilonnait avec une régularité implacable, et elle devinait qu’il ne tarderait pas à jouir. Bientôt, ses genoux commencèrent à lui faire mal. Elle tenta discrètement d’atteindre un coussin posé sur l’un des tabourets de bar, mais l’effort resta inachevé : elle perçut une décélération soudaine des assauts, jusqu’à ce qu’il s’immobilise en elle.

Avait-il joui ? Désorientée, Chantal peina à tourner la tête. Avant qu’elle ne puisse poser la question, une intonation virile, tendue et haletante, s’éleva pour la questionner.

 

-       J’ai envie de ton petit trou !

 

Par fierté, elle fit trainer sa contestation, prenant enfin le temps de glisser un coussin sous ses genoux. Mais bientôt, elle sentit un mandrin vivant, chaud et sauvage, frotter contre sa fente, ravivant son excitation d’une manière presque insoutenable.

 

-       Vas-y, mais doucement, je ne suis pas…

 

Elle n’avait pas fini sa phrase que l’ogive d’acier, habillée de latex, fit pression sur son petit trou. Chantal paniqua, hésitant sur ce qu’elle devait faire. Son esprit s’emballa, cherchant désespérément une solution. Elle pensa à son lubrifiant, rangé dans sa trousse de toilette trop loin, mais il était trop tard pour agir. Serrant les dents et agrippant le corps du robinet à pleine main, elle tenta de gérer la douleur croissante. Elle contracta ses doigts, ses orteils et la peur s’envola… Sa bague anale, jusqu’alors serrée à l’extrême, céda peu à peu, la précipitant dans une valse de souffrance et de vertige. Lentement, avec une ténacité triomphante, Patrick s’enfonça patiemment.

Rapidement, Chantal réalisa qu’elle aurait dû utiliser du lubrifiant. Une pensée fugace traversa son esprit : demain, elle ajouterait cet achat sur le mémo du frigidaire. Ou peut-être pas… Comment allait-il faire pour retirer son outil ? Cette crainte, couplée à l’idée qu’elle pourrait finir aux urgences, la terrifiait. Elle imaginait déjà ses ex-collègues ironisant sur celle qui avait toujours été la plus prude de l’équipe.

Elle paniqua un instant, mais ses pensées furent interrompues lorsqu’il entama un lent va-et-vient. Les mouvements prudents peinaient à s’amorcer véritablement. Pourtant, à mesure que les sensations évoluaient, Chantal se surprit à devenir complice de cet acte.

Patrick, attentif à ses réactions, ajusta ses gestes. Ses ardeurs restèrent mesurées, sur une course courte qui atténuait la douleur et laissait place à une montée progressive du plaisir.

 

-       Tu veux que j’arrête ?

-       Pourquoi ? rétorqua-t-elle, vexée.

-       Tu sembles être bouleversée.

-       Ne te soucie pas de ça et continue.

 

Le déhanchement repris.

 

-       Ce n’est plus de mon âge, mais je suis volontaire.

-       J’ai toujours su que tu étais une petite cochonne.

-       Et toi ? Les femmes du lotissement te prennent toutes pour le prince charmant ! Mais le prince charmant est un fan d’anus !

 

Elle se cramponna à son ilot et n’eut pas longtemps à attendre le retour de ce plaisir qui, tout à l’heure, aurait pu la faire chavirer. Elle glissa une main vers sa fente trempée où ses doigts bousculèrent son détonateur. Il fallait qu’elle jouisse avant qu’elle ne devienne folle. Elle avait encore quelques minutes rien que pour elle, alors elle redoubla d’efforts sur son bourgeon douloureux. Il fallait que ça vienne, emmanchée, écartelée, petit à petit, ses gémissements débordèrent de sa bouche et la folie s’empara de son esprit. Elle se libéra, ses vocalises montèrent crescendo et, lorsqu’elle réalisa que ce membre était bel et bien tout entier en elle, la prisonnière libéra son âme, en précipitant virtuellement les aiguilles de la réverbération dans le rouge.

 

Le lotissement tout entier avait dû profiter de l’orgasme de Chantal. Une grosse main vint caresser sa hanche droite et elle la ramena à la réalité. Le monstrueux chibre se retira de ses entrailles.

 

-       Tourne-toi ! Expira son partenaire.

 

Rendue apathique par sa jouissance, Chantal s’exécuta, nonchalamment, maladroitement, ses articulations douloureuses. Patrick arracha sa capote, avant d’astiquer frénétiquement son érection violacée. Chantal chercha à mesurer du regard ce monstre qui la visait. Impatiente, elle ajusta l’angle de ses montures pour apprécier les détails du rêve éveillé, lorsque soudain, une puissante salve claqua sur le nez, Chantal recula sa tête et ferma les yeux. Le gros paquet lourd et visqueux glissa, contraint par son poids vers ses lèvres, qu’elle entrouvrit pour libérer sa langue avide de nouveau gout. Une seconde giclée percuta sa joue, avant de rebondir sur son épaule, mais la troisième fit mouche en encrassant lourdement ses verres progressifs.

Haletante d’excitation, Chantal le prit en bouche, avant de grimacer sur une autre décharge qui la poussa à se retirer et recracher cette horreur. Sa grimace s’éternisa du fait de sa cécité, elle porta ses doigts aux branches de ses lunettes souillées et elle se tétanisa. Patrick lâcha son chibre encore bandé. Chantal retrouva ses esprits, elle l’empoigna pour le branler et, une nouvelle fois, elle le prit dans sa bouche pour vaincre son dégoût en le suçant délicatement.

Patrick glissa ses doigts dans la chevelure courte et blonde.

 

-       Tu es exceptionnelle ! Si j’avais su !

 

Elle retira le sexe d’entre ses lèvres et patienta pour retrouver ses esprits.

 

-       Je ne pourrai pas me contenter que de cette fois.

-       On trouvera bien un moyen de remettre ça.

-       Je ne veux pas attendre encore un mois pour que tu sois avec moi.

-       Nous sommes voisins, on trouvera bien un moment pour nous amuser.

-       En tout cas, je suis heureuse que notre secret soit en de bonnes mains, n’est-ce pas ?

-       Oui !

 

Par la porte-fenêtre de la baie vitrée, son regard veilla sur lui jusqu’à ce qu’il passe le portillon. Enfin, il se tourna et elle lut dans ses yeux qu’il avait aimé, que ce ne serait pas qu’une simple aventure.

 

FIN



(1) Référence à mon texte de 2022 : « Halloween au lotissement du château ».


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30-12-2024 0 88

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